Beau livre et édition de luxe en mode rétrospective de l’ami peintre beaunois Bruno Cortot. Peintures et textes, ainsi que les ouvrages publiés. Un superbe travail iconographique et un hommage appuyé sur ce peintre prolixe et talentueux, chantre de la vie culturelle de Beaune. Laurent Bayart y publie un texte « Les cocottes du couvent des capucins » et y figure aussi, notamment pour le livre commun publié voici quelques années : « Un amour de bicyclette » mais également pour « Hors de l’oeuvre ».
Les mots glissent en moi, comme les patins fartés d’un traineau, depuis tant et tant d’années. Aubade en échappée de création qui illumine chacun de mes jours. Complices et compagnons, ils constituent les perles d’un collier qui ne cessent de grandir chaque jour…à l’image d’une parure hawaïenne en fleurs multicolores. Magie et mystère de la création qui m’accompagne depuis si longtemps. Depuis ma jeunesse et ma genèse. Je ne peux me passer de ce compagnonnage si fécond et fertile qui a toujours poussé ma vie vers l’avant. Cette bulle de respiration a fait chavirer mon âme dans la félicité et la sérénité de chaque instant.
Ecrire, c’est poser et reposer son âme sur le fil d’une page. Blanche et immaculée comme de la neige sur laquelle glisse le traineau de mon imaginaire.
Pour moi, Noël, c’est à chaque instant de mon existence.
Le Magicien en manteau rouge m’a offert une hotte remplie de mots et de livres.
Laurent Bayart publie un nouveau texte de sa chronique « Entre nous soit dit » intitulé « Love-toi et roule ! » dans la revue Florilège, l’une des plus anciennes publications de France Dans celle-ci, il joue en arpège sur les mots en mode chambre à air et le baladin en bicyclette de confier : « Je pédale comme j’écris. Les pages déroulent leur kilométrage et les bornes font office de paginations de bas de feuillets. Mes cuisses chauffées par l’étuve de l’effort sont telles des mains qui dédicacent quelques opuscules dans l’officine d’un libraire. »
aeropageblanchard@gmail.com
Revue Florilège, 19 allée du Mâconnais, 21000 Dijon.
Laurent BAYART poursuit sa tournée de Noël et présentation des extraits de son nouveau livre « Le Magicien en manteau rouge ». Evocation, imaginaire, enfance et spiritualité autour de Noël. Il vous proposera de venir ré-enchanter ces moments si précieux, propices aux rencontres, à la chaleur de l’émerveillement et à l’amour, en attendant la venue de ce « Magicien » qu’est le Père Noël. Histoire d’illuminer nos existences et de lever la tête vers le ciel, près de la cheminée, en cette divine attente.
Il sera accompagné par ses amis accordéonistes Jeanine Kreiss et Fabien Christophel.
Cette animation sera suivie d’une séance de dédicaces et de rencontres autour de son nouveau livre.
Le samedi 14 décembre 2024 à 11h, à la bibliothèque l’Arbre à lire de Mundolsheim. Entrée gratuite (plateau).
La présentation de ce livre provoque indéniablement la curiosité du futur lecteur : A l’âge où il est d’usage d’envisager un repos bien mérité, Lionel Duroy a choisi d’enfourcher son vélo et de s’en aller vers ces endroits qui l’ont toujours fasciné : la Roumanie, la Moldavie, la Transnistrie…
L’auteur décide donc de partir, de rouler sans autre projet que de jouir du plaisir d’exister…et de disparaître. -Pardon ? – Mourir, si vous préférez. Le projet de repartir à soixante-dix ans avait surgi six mois plus tôt, une nuit…L’écrivain rejette l’idée de cette attente de la mort et de cette inexorable idée de décrépitude, d’Ehpad et autres…Il décide partir sur les routes, enfourchant son Alex singer (l’équivalent de « Rolls-Royce » pour les connaisseurs), et pense – dans une certaine mesure – ne plus revenir. Partir pour ne pas jouer le jeu de la décrépitude et de la déchéance devant ses proches. Disparaître et ne pas mourir ! Et le vélo constitue le meilleur antidote à cette idée d’inéluctable déchéance : L’homme qui pédale, comme l’homme qui écrit, n’a plus à se sentir coupable d’exister, il paye sa dette à chaque coup de pédale, à chaque ligne écrite, et moi je fais les deux, écrire et pédaler. La seconde partie du livre nous fixe dans ce voyage où il a bien failli laisser sa peau de bourlingueur sur un bas-côté…Et le pérégrin en chambre à air d’arriver dans le Delta du Danube, lieu magique et préservé, et notamment à Sulina où en 1856, cette ville ne comptait qu’une quarantaine de cabanes rassemblés sur la plage, faites de bois et de roseaux. L’auteur nous parle aussi de cette curieuse Transnistrie (coincée entre la Moldavie et l’Ukraine) pays qui n’existe pas, puisque aucune puissance ne le reconnaît. Elle est comme un trou noir à la surface du globe, et donc le lieu idéal, avais-je supposé, pour quitter discrètement la scène.
Votre serviteur ayant déjà eu la chance de se rendre à Sulina et dans le Delta du Danube, je me suis régalé à l’évocation de ces lieux : Qui ne connaît pas se perdrait alors dans l’immense labyrinthe du delta, et bientôt à court d’essence, s’enfonçant à pied entre les roseaux…Cité lacustre érigée par Nicolae Ceausescu : Sulina était un exil, une punition…Des chevaux sauvages déambulent avec quelques vaches et des armadas de pélicans et d’échassiers…Un lieu magique et préservé, idéal pour mourir ou disparaître…Mais l’auteur reviendra de son périple, Disparaître et mourir, ce sera pour le prochain voyage !
Sur une photo prise dans le jardin d’Elisabeth et Didier, à Betschdorf.
Il me suit désormais à la trace, ce trait d’union en bois de hêtre comme un i dressé à la verticale, mon trépied compagnon des aubades pédestres. Canne qui m’accompagne dans mes « envolées » et autres pérégrinations laborieuses à ras de la sente, et au gré de mes déplacements terrestres. Parce qu’il faut bien continuer à avancer et à marcher, coûte que coûte…La vie de brinquebalant et de clopin clopant reste une aubade à cette déambulation -désormais – laborieuse, arrachée à cette pathétique mais bénéfique marche en avant !
La voilà devenue, cette canne en bois, l’appendice -souvent indispensable -de ce corps qui tangue et esquisse une étrange bossa nova dans l’ivresse de se mouvoir, tant bien que mal…
Parfois, celle-ci s’échappe à ma vigilance et vient se poser lourdement sur le sol, comme si elle en avait marre d’avancer, encore et toujours.
Alors, je lui tends la main et la hisse doucement vers moi. Naufragée repêchée en radeau de la Méduse.
Et nous repartons ensemble, en compagnons d’infortune.
Mon bâton me montre, tel un sextant de marin, la marche à suivre afin de continuer – tant bien que mal – le chemin…
Sur une photo de Remi Picand avec la complicité de Brigitte,
Partir et s’en aller baguenauder sur les sentes et les chemins, à l’aventure des rencontres dans l’odyssée des instants qui n’ont plus de fin. Marcher sur le dos des étoiles et de la caillasse, sous l’œil bienveillant du soleil qui joue de la bossa nova sur la peau des pérégrins inspirés par l’air et le vent.
Que la route est belle lorsqu’elle mène à l’aventure de vivre intensément l’instant présent ! Chaque rencontre constitue une pépite dans l’œil d’un coquillage. J’aime ces moments échappés à la fuite du temps et me délecte de cette seconde qui ne passe plus.
Voyager, c’est une échappée de lumière dans l’ivresse de la rencontre avec l’autre et soi-même. S’écouter par le filin de l’âme qui nous relie à l’essentiel.
La route est un cantique qui fait chanter nos pieds dans cette offrande éphémère qu’est nos existences. Chaque pas nous relie à la terre.
Marcher jusqu’à cette cathédrale qui brille au bout du chemin comme un phare dans la tempête et les embruns.
Et là, poser nos bâtons de pèlerins telles des béquilles de mendiants et de gueux.
Et prier, comme on déplierait une carte pour aller jusqu’à Toi.
Nouvelle étape dans nos pérégrinations littéraires et musicales de Noël avec la présentation d’extraits de mon nouveau livre « Le Magicien en manteau rouge ». Extraits en notes et en mots de cet opus de Noël en compagnie de l’accordéoniste Jeanine Kreiss. L’animation sera suivie d’une rencontre et d’une séance de dédicaces.
Médiathèque Le Trait d’Union, 85 rue Baldung-Grien, 67220 Weyersheim, le samedi 7 décembre 2024 à 15h.
Rencontre éblouissante, un échange étincelant, un message incandescent…La lumière jaillit, nous dit-on, dans ce dialogue entre Edgar Morin et Pierre Rabhi, afin d’enchanter ces instants par la grâce des connivences entre ces belles âmes, le sociologue et l’agro écologiste.
Écriture de ce dialogue riche et fécond entre ces deux « éclaireurs » qui posent leur vision sur ce monde tourmenté et fragmenté. Ainsi, Edgar Morin de rappeler judicieusement que nous sommes toujours exposés à perdre « quelque chose » dans ce que nous gagnons. Rappel de l’actualité, mais aussi des heures sombres de l’histoire avec la première guerre mondiale et ses dix-neuf millions de victimes militaires et civiles…L’instinct de mort et du carnage qui anime l’être humain comme une lancinante litanie. Et les deux penseurs de rappeler la signification d’un simple baiser : Il signifie que l’on aime, mais, comme on le voit, il est apparu à l’issue d’un processus complexe. …long cheminement qui a débuté avec les mammifères exprimant leur tendresse en se léchant et s’est poursuivi avec les humains…Plus loin, les deux compagnons de route de rappeler que la poésie devrait occuper une place prépondérante dans notre être et notre faire…Une manière de réenchanter le monde et de retrouver l’intrinsèque beauté des humanités. Edgar Morin et Pierre Rabhi de rajouter que nous perdons notre capacité à contempler et à admirer…Et Pierre de rappeler : Ne perds pas de temps, agis le plus possible et profite de la vie. Mais attention : profiter de la vie ne signifie pas faire du profit de la vie !
Les deux compères et complices de rajouter que nous traversons une formidable crise de la démocratie, et cette démocratie est inadaptée à l’ampleur des enjeux à traiter.
Et Pierre Rabhi de faire remarquer : Lorsque j’emprunte le train, que constaté-je ? Personne ne se salue et ne se parle – ni même ne lit-, chacun est rivé à son téléphone ou à son ordinateur portable. Des instruments prétendument de communication qui tuent la communication…
Et les deux archanges de l’échange humain de rappeler : Cessons de confondre aptitudes et intelligence, et œuvrons à éveiller l’humanité à prendre conscience qu’elle forme « un », qu’elle partage un destin et un sort communs…
Nous sommes tous, en quelque sorte, des frères d’âme !
Livre d’émerveillement et d’amour avant tout, dont le point de convergence est la nativité.
Aimer, toujours aimer, l’instant qui dure et nous entraîne dans une sorte d’éternité éphémère. Là, nos blessures se cicatrisent, des mains se tendent vers nous pour rapiécer le silence et recoudre nos humanités perdues, en inventant de nouvelles connivences et fraternités.
Plutôt adepte de Saint Nicolas, évêque de Myre que celle du père dodu en manteau rouge suspecté de commercialisation, mon œil sourcilleux accueille avec un certain désarroi le dernier opus de l’écrivain alsacien bien connu Laurent Bayart. L’on comprend toutefois vite qu’il s’agit d’une célébration magique de Noël.
Aujourd’hui, au pied du sapin, les rois mages sont de petits lutins qui préparent méticuleusement la féérie de Noël (…) Nous avons tant besoin de ces instants de merveilles pour rêver plus haut, jusqu’à la pointe de l’épicéa.
Bayart a gardé cette fraîcheur poétique qui le rapproche instinctivement de la crèche et de ses doux personnages, du légendaire sapin, des astres au-dessus de nos têtes et dans les yeux des tout-petits.
L’étoile du berger est sortie du grand train de la Voie lactée du ciel. Dieu a poinçonné le ticket en vérifiant l’heure et la date. C’est bien le jour de Noël dont il s’agit.
L’auteur passe d’une prose délicate et imagée à des textes « à la verticale », laquelle donne à ses mots l’occasion de s’habiller en flocons de neige…
Était-ce le Père Noël ?
J’ai vaguement aperçu le rouge
À lèvres de son grand manteau
Et son imposante barbe blanche
Comme une nappe dressée
Sur une table de fête
Jamais politique et sans prosélytisme, le poète ose quand même cette extrapolation, du plus profond de son âme :
Dans le silence neigeux
D’une nuit de décembre
Un clou s’enfonce un peu plus
Dans la chair de Jésus-Christ…
Mais pour l’instant, sur son passeport est indiqué : Le divin enfant est né !
Et l’écrivain de conclure : celui qui espère entendra toujours un cantique dans les grelots du silence.
En définitive, un livre chatoyant, issu d’un manteau rouge de bon aloi et qui fait le plus grand bien !