Tous les articles par Laurent Bayart

IL NOUS FAUDRA DES TEMPS PLUS APAISES.

photo de Némorin

          Les canons se remettent à hurler à la mort, comme des loups à gueule poudrée et au barillet grinçant. Les temps sont à la tourmente, à la mitraille et à la gâchette en déliquescence. Il faudra l’apaisement des amours retrouvés, des fraternités à réinventer, oublier les oripeaux des nations qui s’écharpent pour des peccadilles de territoires, tissus déchirés, charpies de patriotisme exacerbé. Les colombes sont devenues des bombardiers. Leurs fientes de bombes sèment la désolation, la ruine et des fosses fumantes. L’humanité a jeté ses fauves sur nos instants de bonheur. 

Il faudrait un orpailleur de paix pour retrouver la sérénité du silence.

Une prière et tenir l’autre à le prenant par les mains, comme en une vaste chaîne, un collier d’amour qui cerclerait la terre de sa bienveillance.

La tour de Babel perdrait ainsi son drapeau pour que le Grand Concierge vienne à nouveau réenchanter le monde.

Une croix, à la place d’un oriflamme, pour y sceller la grande réconciliation.

Et croire à jamais aux lendemains meilleurs car ils seront désormais écrits et conjugués au temps présent.

                                                               © Laurent BAYART

                                                28 mai 2023

PETIT, ECOUTE LES ETOILES TE RACONTER NOS VIES…

                                                      Avec la complicité d’Alphonse,

Petit, écoute les étoiles te raconter nos vies par l’entregent de ce ciel qui nous aspire et inspire pour d’invisibles quêtes. Dans mon jardin, les arbres tels des candélabres éclairent les nuées avec ces comètes à queue multicolore que sont les oiseaux, messagers et anges gardiens ailés qui viennent enchanter la terre de leur musique en flûte à bec. Petit, écoute leurs douces et vivifiantes mélopées, ils psalmodient des histoires pour nous redonner envie de croire en l’impossible et en cette humanité qu’il nous faut réenchanter.

Petit, fais gazouiller tes yeux devant l’ivresse de ces images qui défilent.

Le monde est si beau que je voudrais le refaire avec toi !

Mais, hélas, mon temps est désormais compté. L’instant s’est à peine posé sur nos corps qu’il s’est déjà envolé…Il a pris la poudre d’escampette.

Petit, demain, tu rependras les mots que j’ai jetés à la volée dans le ciel pour continuer mon chemin qui sera aussi le tien.

Moi, je me trouverai juste au bout…                                                 

                                          Copyright : Laurent BAYART

LECTURE MUSICALE BUCOLIQUE DANS « LE JARDIN D’ELISABETH ET DE DIDIER » A BETSCHDORF, LE SAMEDI 3 JUIN A 14h30.

photo Marc Meinau

Dans le cadre de la manifestation nationale « Rendez-vous au jardin », Laurent Bayart est invité par Elisabeth et Didier Giess pour une lecture musicale bucolique dans leur jardin enchanté, bien connu et apprécié, à Betschorf. Il sera accompagné par Jeanine Kreiss à l’accordéon et proposera des extraits de ses opus qui parlent de son potager, de son jardin, de la nature, des oiseaux, des arbres et tuti quanti.

  • Le samedi 3 juin à 14h30, « Le jardin d’Elisabeth et de Didier », 11 rue du Stade, 67660 Betschdorf. Entrée gratuite (plateau).

LE DANUBE A GALATI

photo de Carmen Andrei

Magnifique et généreux Danube qui coule comme une encre magique à Galati en Roumanie. La bille incandescente du soleil vient éclairer la croix orthodoxe de cette église, telle l’oriflamme de la foi. Les bergers et les paysans des steppes et des prairies rassemblent leurs troupeaux de moutons. Quant aux vaches, elles vont éteindre les lumières du plafonnier de l’étable. Le fleuve est une icône de couleurs qui chante la romance de cette poésie s’écoulant langoureusement jusqu’à son delta. 

J’aime cet instant qui précède la nuit.  L’obscurité et sa couleur noire se préparent sur la grande palette du Magicien devenu orpailleur.

Au loin, une bougie s’allume comme une luciole. C’est juste un bateau, tel un pérégrin qui chemine jusqu’à la Mer noire devenue une manière de Santiago de Compostelle. 

Chaque marin du Danube devient pèlerin.

J’aime la sérénité de l’instant où Dieu pose quelques miettes d’éternité dans le fleuve.

Le temps et son inexorable circulation s’arrêtent devant ce feu rouge…

© Laurent BAYART

                                                                                      14 mai 2023

LAURENT BAYART VOUS PROPOSERA D’ALLUMER LES ETOILES EN ACCORDEON ET EN MOTS, A LA BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE PREUSCHDORF, LE VENDREDI 2 JUIN A 20H30.

          Laurent Bayart, écrivain auteur d’une soixantaine d’ouvrages, viendra présenter son dernier opus littéraire « Le monde n’est jamais aussi beau que quand on l’aime ! », un récit de vie surprenant, souvenirs et confidences, bouffée d’espérance et petits tableaux littéraires comme des paillettes d’or semées dans notre quotidien. Une élégante manière de réenchanter le monde et d’offrir un bouquet de bonne humeur à nos contemporains.

Il sera accompagné par l’accordéoniste Jeanine Kreiss, complice de ses moments chaleureux et conviviaux où la musique fera aussi danser les étoiles…

  • Vendredi 2 juin 2023 à 20h30, bibliothèque municipale de Preuschdorf (67250), rue du puits Clémenceau. Entrée gratuite (plateau).

AVIS AUX BIBLIOTHEQUES D’ALSACE /PROPOSITION D’UNE TOURNEE ORIGINALE D’ANIMATIONS LITTERAIRES ET MUSICALES AUTOUR DU VELO, AVEC LAURENT BAYART.

photo Némorin.

La Bibliothèque d’Alsace va organiser le festival « Décodage » qui aura lieu du 7 au 21 novembre prochains. Il a été proposé à Laurent Bayart, autour de ses nombreux ouvrages cyclistes, d’y participer, sous forme d’une tournée d’animations littéraires et musicales sur le thème du vélo. Il dévoilera ses arcanes, envolées lyriques, anecdotes, coulisses et l’imaginaire qui s’y dégage.  

Si vous êtes responsables ou animateurs d’une bibliothèque, vous pouvez contacter directement Stéphane Dangel à la Bibliothèque d’Alsace qui s’occupe de ce projet et organise la programmation.

stephane.dangel@alsace.eu

Tél : 03 69 33 23 63

Mobile : 06 24 65 32 04

NOUS SOMMES DEJA SI LOIN…

photo de Némorin, alias Erik Vacquier

          Les yeux scotchés par les connexions satellitaires, perdus dans les espaces d’un impalpable cloud, nous nous trouvons si loin des instants perdus sur ce banc des attentes improbables. Regarder l’absolu des partances sans deviner l’autre pourtant si près. Le téléphone portable est devenu aujourd’hui une boite à outils capable de faire de vous des hommes-orchestre… mais aussi de vous plonger dans l’absolu de l’absence. Dialogue virtuel où nous nous trouvons en fuite dans les limbes de la communication. Et lorsque nous habitons enfin le présent, nous ne sommes plus qu’en présentiel…

Qui donc offrira cette poignée de mains tend désirée, ce baiser volé aux secondes inexorablement gâchées, ce balbutiement fécond qui transcende nos vies ? car nous n’avons pas été capables de nous voir, de nous regarder, d’habiter la tendresse d’une échappée d’amour…

Un coup de fil résonne. Personne pour prendre l’appel…d’air.

Le silence sur le répondeur se fixe comme une voix sans larynx.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                        25 avril 2023

L’AMI, L’ARPEGE DU CŒUR QUI BAT AU RYTHME DE SE VOIR…

photo prise chez un ami…

          Nous nous sommes trouvé des connivences depuis si longtemps que nous avons perdu la trace de notre rencontre sur l’agenda. Était-ce durant cette vie ou bien une existence antérieure ? Cela fait si loin que le temps a oublié de poser un caillou sur l’éphéméride. Jalons qui posent leurs sillons bienveillants en poignées de mains. Ami, quel mot magique qui nous transcende et nous porte toujours vers cette bourrade sur l’épaule, joie et fraternité des retrouvailles et de cette trouvaille de se voir et revoir comme si nous ne nous étions jamais quittés. Miracle de ces divines accointances qui rendent les destinées plus douces. 

Ami est celui avec lequel on refait le monde, même si tout cela s’avère bien utopique et illusoire. Nous sommes des pions toujours debout sur l’échiquier du (grand) jeu où des chaises et une table sont dressées pour nous retrouver dans l’aubade des paroles échangées.

S’arrêter ensemble, marcher, partager les épreuves, se moquer et rire comme si nous ne faisions qu’un.

L’ami, mot qui dérive tel un radeau syntaxique d’amare, aimer. 

Une minuscule dans la geste de l’amour, mais qui réchauffe ô combien le cœur et l’âme sans y mettre un trait d’union, ni la cédille d’une alliance. Juste cette fraternité qui joue son arpège sur les cordes de nos passions et de nos émotions.

Frère qui ne dit pas son nom mais le chuchote.

                                                 © Laurent BAYART

                                                                           23 avril 2023

IL FAUDRA BIEN QUE LE TEMPS PRENNE SON TEMPS…

Photo Némorin, alias Erik Vacquier

          Réinventer le temps au rythme de l’instant qui passe nonchalamment. S’asseoir et savourer chaque seconde comme si c’était la dernière. Regarder le sable fin s’écouler, en égrenant lentement sa dactylographie dans le sablier… L’éternité n’est pas pressée de nous voir déferler dans ses limbes et autres labyrinthes. Aimer jusqu’à plus soif et se rassasier du trille d’un oiseau persifleur. Observer un nuage qui se pavane dans le ciel, comme un ballon gonflable dont un enfant aurait lâché la ficelle. C’est peut-être ça la liberté…

Attendre et patienter à une station de bus en sachant qu’aujourd’hui aucune navette ne viendra à ce rendez-vous impromptu, hors horaire et nomenclature.

Et doucement, glisser dans cette sérénité qui fait de vous un arpenteur de bonheur et un orpailleur de sérénité.

Pendant ce temps, il est justement passé, sans se faire remarquer…

En laissant sur le sol une carte de visite vierge.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                            20 avril 2023

LA JONQUILLE, L’ALLEGRESSE JAUNE DES PRES…

          C’est une ivresse de fleurs jaunes d’or qui pâturent allégrement dans la félicité verte des prés. Jubilation de cette cueillette champêtre sous le tournesol du soleil qui enchante ce tableau bucolique. Les enfants sont lâchés en quête de bouquets en poignées de main. Classe et chasse buissonnières où chacun devient l’élève ce cette maîtresse bienveillante qu’est Dame nature. Les vaches ont pris la poudre d’escampette, alors profitez-en, les petits, pour investir leur domaine en vous faufilant sous les herses électrifiées…Gare aux coups de jus ! Les gommettes en conques couleur citron égayent cette journée passée à la maraude à ras des pâquerettes. Dans cette étendue verte, on entend sonner le tocsin de cette trompette de Jéricho ocre qui annonce la venue du printemps !

Bonheur de ces instants précieux…Les jonquilles vont bientôt quitter la conque des mains pour aller tremper leurs pieds en fines tiges, qui dans un verre, qui dans un mazagran, qui dans un vase en forme de flûte…

Voilà que la cuisine et le salon de la maison du Val d’Ajol vont se transformer en succursales des prés.

Pendant ce temps-là, les reines des champs et autres montbéliardes ont repris leur royaume…De la traite du soir à la ferme du Girmont, sortira un lait dont la blancheur aura pris une petite jaunisse.

Pis de jonquille et saveur de printemps !

                                                               © Laurent BAYART

                                                                        13 avril 2023