Tous les articles par Laurent Bayart

LIVRE / UNE PETITE PEPITE DE LA LITTERATURE CHINOISE OU «COMMENT J’AI APPRIVOISé MA MERE».

          Il y a parfois (et même souvent) des découvertes fertiles et les couvertures des Éditions Picquier sont, à l’instar de celles de vieux vinyles, de petits trésors esthétiques qui vous chatouillent les mains en vous donnant envie de les prendre !

Huang Beijia est une auteure chinoise, née en 1955, diplômée de l’Université de Pékin, elle occupe un poste au Bureau des Affaires Étrangères de la province du Jiangsu. Elle a – jusqu’à présent – publié trois ouvrages dont cet opus qui attire irrésistiblement l’attention « Comment j’ai apprivoisé ma mère ».  Il raconte les péripéties d’un petit garçon (Didi) qui, par suite du décès de son père, vient vivre chez sa mère (Mei) dont il était séparé depuis belle lurette. Elle n’était pour lui qu’une photo, voilà que cette animatrice de radio (connue sous le nom de Xin Ping) sort du cadre pour prendre vie et forme pour s’en aller cohabiter à Nankin. La grand-mère, connaissant bien sa fille qui a déserté le foyer conjugal, savait que Mei ne pourrait pas être une bonne mère, elle avait abandonné son mari et son fils pour sa carrière. Le petit garçon va mener l’enquête autour de cette mère qui anime une emblématique émission de radio en pleine nuit, très prisée. La narration file comme un long fleuve, chacun se réappropriant sa part de tendresse en essayant de rattraper le temps perdu : – Alors pourquoi tu l’as quitté ? Tu l’as quitté et tu m’as abandonné. Ma grand-mère disait que tu ne voulais pas de moi, que tu n’étais pas heureuse d’avoir un enfant. 

Voici un livre tendre sur un improbable rapport fils/mère où le temps perdu se regagne par la confiance retrouvée, et puis l’amour aussi…C’est ce qu’on appelle  doucement « s’apprivoiser ».

                                                                              Laurent BAYART

  • Comment j’ai apprivoisé ma mère de Huang Beijia, Éditions Picquier, 2008.

IL NOUS FAUDRA UN JOUR NOUS POSER DANS LA LUMIERE…

photo de Némorin, alias Erik Vacquier

          La lumière était en nous, il y a très longtemps. Dans le monde d’avant la naissance, nous étions des lucioles déambulant dans la voie lactée d’un voile placentaire. Puis un jour, nous avons été happés par un jet de lumière et avons accosté dans un « nouveau monde ». Une étoile posée dans une salle d’accouchement aux draps tout blancs… Nous sommes ainsi morts à l’envers. La lumière s’est lentement retirée de notre corps de bébé, à la peau fripée comme du papier froissée. Nous sommes partis ainsi à l’aventure de l’instant. Mais il restait toujours un peu de clarté en nous, comme un souvenir de luminosité. Une porte ouverte sur le cosmos. Le temps passe et file, on appelle ça tout simplement la vie. Jusqu’au jour où la lumière viendra nous rappeler à elle et nous emmener dans ses circonvolutions. Alors, le seul bagage qu’il nous conviendra d’emmener sera notre âme. Un puits de lumière qui s’installera dans les limbes du soleil. Pour toujours. On appelle cela l’éternité.

Et là, la lumière habillera et habitera notre silhouette. 

Le temps n’existera plus, il suffira de psalmodier une prière comme on allume une bougie dans la nuit.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                        5 avril 2023

LIVRE/ LA YOURTE, EN MODE CHAMANIQUE, D’UN ECRIVAIN QUI VIENT DES STEPPES DE MONGOLIE.

          Les voix, sous forme de littérature, nous provenant de Mongolie sont rares. Galsan Tschinag est l’une d’elle, totalement atypique, cet écrivain a passé de nombreuses années à écumer le vaste monde avant de revenir vers son peuple de nomades du Haut-Altaï ; les Touvas. Séjournant aussi en Allemagne, il a commencé à écrire dans la langue de Goethe ! Et voilà que je tombe sur un de ses ouvrages simplement intitulé « Chaman » qui résume peut-être son singulier parcours initié par les voies de l’invisible et ses rêves (souvent) prémonitoires. L’auteur nous confie que chaque être humain est le rêve d’un être supérieur. Il suffit que celui-ci se réveille, là-bas, pour qu’une vie humaine s’achève ici. Plus loin, prenant exemple de l’eau qui gèle et de ses cristaux, Tschinag affirme : la goutte ronde reparaît. La mort n’est qu’un état transitoire. L’emblématique yourte photographiée en couverture constitue le cosmos de cet univers de pérégrins : Ce que les chameaux transportent, c’est notre logis, notre yourte, sans doute inspirée des nids que construisent les oiseaux. D’ailleurs, il écrit un peu plus loin que les chameaux comptent parmi les animaux au souffle froid ? Et ne peut donc faire l’objet d’un cadeau ! 

Nous traversons ce livre, dense et rempli de souvenirs et de récits, comme sa première rencontre avec le Dalaï-Lama ou sa scolarité durant les années staliniennes avant de reprendre le mode de vie traditionnel nomade.

Beauté de ces paysages en caravanes itinérantes, tout au long de cet infini des steppes où même le plus rapide des chevaux ne peut rattraper un mot prononcé !

                                                                             Laurent BAYART

  • Chaman de Galsan Tschinag, éditions Métailié, 2012.

MES «CALCULS AMOUREUX» QUI AFFOLENT LE COMPTEUR…

                                                                                         A Véronique, en guise d’anniversaire…

         Ce n’était pas un jour comme les autres, un serment sur un banc, place de la République à Strasbourg, devant la préfecture où je faisais mes premières armes à l’époque. C’était il y a très longtemps…Un bisou qui a mis le feu à nos vies. Blancheur de l’infirmière qui a posé de doux remèdes sur mes maux ou plutôt sur mes mots…Un stéthoscope et un stylo comme des talismans ! Jeune écrivain échevelé, j’allais signer là le livre de notre destinée. Quarante-deux ans plus tard, autant d’années de mariage à « convoler en justes noces » comme on dit…

Nous avons posé de petits cailloux sur notre sente dans l’ivresse de ces rendez-vous quotidiens. Danser la gigue sur les traverses et esquisser des pas de bossa nova dans les flammes et les chemins qui jetaient leurs chardons et leurs orties sur notre épiderme. Mais, nous sommes toujours et encore debout ! A l’instar de ce poème écrit sur notre carte de mariage en 1981 : Une rose dans tes mains ne se fanera jamais, rose sans épines qui témoignera à jamais de notre amour…

Un et un font toujours toi.  

Comme un sanctuaire en bois, ce banc de tous les serments et de toutes les promesses existe toujours. Il faudrait y graver un cœur avec une flèche, comme on grave des dates et des noms sur une stèle.

Nous étions jeunes et le sommes encore, par la grâce de nos enfants et petits enfants qui sont nos cantiques de lumière. Ils ont jeté aujourd’hui une nappe en velours sur ce banc reposoir où nous nous sommes dit oui sans savoir que c’était comme parapher un livre d’Or.

Chaque jour est un nouveau rendez-vous.

Je t’aime toujours et encore comme un et un font toi.

                                                                    © Laurent BAYART

                                                                            27 mars 2023

LE NOUVEAU LIVRE/RECIT DE LAURENT BAYART VIENT DE PARAITRE !

C’est un récit/témoignage plein de bonnes énergies qui va à contre-courant de cette dynamique pessimiste du moment. Un livre qui parle de son parcours en dénivelés tout au long de son existence et de sa rencontre avec l’invisible et autres anges gardiens qui illuminent sa vie. Laurent nous offre un livre de souvenirs et de confidences, un peu comme une prière que l’on rédigerait – telle une scarification – sur un banc de bois, dans un quai de gare et que l’on abandonnerait à la discrétion du vent. L’écrivain raconte sa foi et son attachement aux ombres fécondes qui l’ont toujours accompagné tout au long des aléas de la vie…Le monde n’est jamais aussi beau que quand on l’aime ! constitue un époustouflant chant d’espoir et une bouffée d’espérance à l’adresse de nos contemporains ! Un hommage aussi aux enfants et petits enfants qui construiront le monde de demain…

La préface est signée par l’auteur-compositeur Jean Humenry. La photo de couverture est de Némorin, alias Erik Vacquier.

Prix : 20 Euros port compris, 102 pages aux Editions Orizons.

LES CIGOGNES ANNONCENT LE PRINTEMPS…

photo Rémi Picand

         Non, détrompez-vous, ce ne sont pas les hirondelles, comme on le clame à cor et à cri, qui annoncent la venue du printemps mais bel et bien les cigognes qui viennent craqueter sur les toits en fête des maisons. Les magnolias proposent leurs couleurs de kermesse, rose et blanche, sur leur porte-manteau éphémère, vasque en forme d’arbre qui s’évase vers le ciel que les nuages remplissent de leur eau…baptismale.

L’oiseau, grand échassier, se tient comme un point d’exclamation sur les faitières et semblent observer, goguenard, l’horizon.

Que vois-tu donc bien venir, sœur Anne, ma sœur Anne ?

Le printemps ? Mais aussi une bouffée d’espérance pour égayer le cœur des hommes. Qui sait ?

Proposera-t-elle le bretzel d’un peu de douceur et de tendresse ? Un nouveau-né dans leur besace ? Les tuiles devenant carrelage de nurserie?

Une hirondelle jalouse fait office de sage-femme. La cigogne, quant à elle, accouche du printemps…et dans la chambre de l’élue, un bouquet de magnolia annonce la naissance de cette saison si attendue, à l’image d’une (re) naissance…

                                                               © Laurent BAYART

                                                                        19 mars 2023

LAURENT BAYART AU SALON DU LIVRE DE SCHILTIGHEIM « SCHILTIBOOK ».

Laurent Bayart sera présent, l’après-midi du samedi 25 mars prochain, au salon du livre « Schiltibook » de Schiltigheim sur le stand des éditions du Tourneciel d’Albert Strickler. Il présentera et dédicacera son dernier livre « Voyage en Périgord » réalisé avec le photographe Alain Tigoulet.

  • Samedi 25 mars 2023, à partir de 14h, Halles du Scilt, 15b, rue principale à Schiltigheim.

UN FLORILEGE DE PRINTEMPS EN REVUE BOURGUIGNONNE.

Publication printanière avec ce superbe numéro d’une des plus anciennes publications littéraires et artistiques de l’hexagone dans laquelle j’ai l’honneur de participer avec ma chronique « Entre nous soit dit ». Dans celle-ci, je reviens sur mes (déjà !) quarante-huit années d’écriture avec ce « puits comme un trou ou un point par lequel je remonte les mots à la Lumière ». Plus loin, je me demande : « L’eau du puits s’est-elle tarie ? Remonter le verbe qui flotte au fond de ce trou si précieux et s’apercevoir que cette eau s’avère inépuisable, car un mince filet d’océan coule au fond de moi. » Bref, après tant et tant d’années, j’ai toujours encore soif !

  • revue Florilège numéro 190, mars 2023, 19, allée du Mâconnais, 21000 Dijon.
  • aeropageblanchard@gmail.com

LAURENT BAYART AU SALON DU LIVRE DE STRASBOURg-KRUTENAU DIMANCHE 12 MARS.

Laurent Bayart présentera ses derniers ouvrages, lors du 8ème Salon du livre de la Krutenau qui aura lieu ce dimanche 12 mars. Rendez-vous important et incontournable, les places étant limitées et les auteurs sélectionnés pour cette rencontre privilégiée avec le public, l’écrivain saltimbanque sera heureux de vous dédicacer ses derniers opus. Vous pourrez le rencontrer dans la salle Klimt.

  • Dimanche 12 mars 2023, salon du livre de la Krutenau, Les Bateliers, 3 rue Munch, 67000 Strasbourg, de 10 à 18h (salle Klimt).

DEPECHEZ-VOUs LES ENFANTS ! CAR LA VIE EST UN GRAND TOBOGGAN, UNE MONTAGNE RUSSE AVEC SES HAUTS ET SES BAS…

Avec la complicité de Jules, Alphonse et Camille.

photo de Marie Bayart.

         Nous partirons pour les lointains dans l’ivresse de tous nos vagabondages, arpenter routes et sentes, écumer les voies ferrées et sillonner le ciel avec le porte-plume des oiseaux au fuselage d’acier que l’on appelle des avions … Dépêchez-vous ! Le temps file vite, bien trop vite et nous n’aurons pas le temps de nous griser de tous les manèges que l’existence nous offre. Savourer la vie comme un grand parc d’attraction où -finalement- l’essentiel étant de prendre du plaisir et de gouter à l‘instant qui passe langoureusement. Jouer et vivre en se tenant par la main comme pour rentrer dans une ronde. La vie est une danse qu’il faut suspendre lorsque la musique s’arrête.

Et quand le carrousel s’éteindra, vous serez devenus de vieilles personnes, mamies et papys, le passeport tamponné de mille cachets en rouge à lèvres d’embrassades et de bisous d’amour. Le seul vrai bagage à emporter…

Il sera alors temps de laisser votre place afin que d’autres s’installent.

Car le manège va reprendre sa sempiternelle circonvolution.

Déjà, le manouche forain qu’est Dieu vous réclame votre ticket ! Et avec un peu de chance, vous arriverez à décrocher le pompon qui vous permettra de faire encore un petit tour…

…avant de rendre définitivement les armes et de laisser voyager votre âme.

Car là-haut, le grand manège du ciel vous emmènera à dos d’étoiles, chevaucher la grande ours ou celle du Berger et prendre l’enivrante roue des constellations…Vous garderez ainsi le collier de vos mains accrochés à jamais. L’amour étant une ceinture qui vous protègera comme une prière chuchotée à l’éternité.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                   5 mars 2023