Tous les articles par Laurent Bayart

LAURENT BAYART « PROMENADE A TRAVERS LES ARCHIVES LITTERAIRES DU GRAND EST » DE LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE ET UNIVERSITAIRE DE STRASBOURG.

Magnifique focus des oeuvres littéraires de Laurent Bayart (qui fête ses cinquante années d’écriture !) et figure dans les annales et archives de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg, l’une des plus importantes d’Europe. Dans ce superbe coup de projecteur pour la postérité, il est notamment stipulé:

Chaque année, depuis 1990, l’auteur donne à la Bnu de nouveaux documents, appartenant tant au dossier de presse qu’à l’ensemble des œuvres littéraires. Les archives en cours de constitutions sont organisées de la manière suivante : en premier lieu figure le dossier de presse de l’auteur, regroupant par années tous les documents relatifs aux activités de l’auteur. Il s’agit de lectures en public, d’animations, d’articles de presse, de cartons d’invitation et d’affichettes etc. Ces ensembles portent tous la cote MS.6.589,1 suivie d’un numéro d’ordre pour chaque dossier annuel. En second lieu, les différentes œuvres littéraires de l’auteur font l’objet d’autant de dossiers portant des cotes MS.6.589,2 et suivantes. Ces dossiers sont composés des brouillons, dactylographies corrigées, maquettes, et dossiers annexes concernant ces œuvres, que l’auteur lui-même a annexés à ces dossiers. La Bnu possède toutes les éditions d’écrits de Laurent Bayart dans ses fonds documentaires. Plusieurs périodiques auxquels participe fréquemment l’auteur entrent aussi grâce à lui dans nos fonds, comme la revue Florilège. Certaines œuvres ont fait l’objet de traductions en roumain, et on trouvera aussi ces éléments dans le fonds. Enfin des échanges avec des collègues poètes ou écrivains, des dossiers d’œuvres écrites à quatre mains, ou de collaborations avec d’autres artistes, enrichissent cet ensemble. Il y a aussi tous les numéros de la revue l’Encrier qu’il a publiés de 1985 à 1997.

https://www.litteraturesque.fr/fonds/laurent-bayart

UN POTAGER DANS MON AME OU MON JARDIN INTERIEUR.

                                            Sur une photo d’Albert Strickler, lors de sa dernière visite chez moi…

          Il chante le cantique des courgettes et des haricots en goguette et psalmodie quelques adagios et autres andantes en notes de tomates et de betteraves, esquisse des entrechats dans la chorégraphie des haricots bien alignés en rangs…d’oignons. Mon jardin potager joue de l’arpège avec le stradivarius des tuteurs et pianote ses gammes avec les violoncelles des salades dans la grosse fosse d’orchestre à composte. Là, quelques lombrics en queue de pie se prennent pour des musiciens ou mélomanes avisés.

Je me délecte de cette musique intérieure qui vient enchanter mon cœur qui palpite de bonheur. 

Quelques merles et corbeaux se servent des branches de mon pommier pour les transformer en flûtes à bec et autres hautbois.

J’aime cette musique intérieure qui apaise mon âme. Ma bêche comme une baguette de maestro donne la mesure de ce concerto intérieur.

Mon jardin distille sa musique et ses notes qui apaisent mon âme et la fait vibrer au diapason de la terre et du ciel.

Tandis que sur le sol de mon potager quelques partitions ont abandonné leur signature féconde à la glèbe.

Mon jardin intérieur est un écrin de soie où je dépose précieusement mon âme.

                                                               © Laurent BAYART

                                                7 janvier 2025

LA LUMIERE VIENT POSER SES CHANDELLES EN NOS AMES…

                                                     Sur une photo de Némorin, alias Erik Vacquier.

                           La lumière psalmodie les louanges de l’absolu en nos âmes. Quête de l’ineffable et de l’indicible qui nous pousse inexorablement vers les étoiles et nous fait plonger dans l’absolu. Les sentes étoilées du cosmos nous offrent leur kyrielle de constellations telle une silencieuse méditation offerte par les nuits stellaires. Le cosmos représente une cathédrale dans laquelle nos destinées plongeront un jour, à corps perdu, pour une éternelle méditation. Pixels de luminosité où les âmes deviendront des lucioles gobées par je-ne-sais-quelle étoile. Retrouver l’essentiel de l’avant-vie et de l’après-mort. Nous irons là où les lendemains ne porteront plus de noms, là où les agendas et autres calendriers ne représenteront plus que des fatras de feuillets sans importance. Nos rendez-vous s’envoleront à jamais vers le ciel et ses limbes. Nous serons définitivement en retard sur les rencontres et les hasards des connivences. Mais qu’importe, nous serons définitivement fixés dans l’instant.

Partir enfin car nous aurons oublié que nous ne sommes – finalement – que des pérégrins.

L’éternité en bandoulière nous offrira l’ivresse de son chemin qui ne mène nulle part.

Mais qui nous emmènera partout.

                                                                   © Laurent BAYART

                                                                         5 janvier 2025

MON SITE EN GOGUETTE POUR 2024 !

Belle fréquentation pour mon site durant l’année 2024.

4.885 entrées (3.922 en 2023) et 2.288 visiteurs (2.176 en 2023) avec 136 nouveaux articles sur mon site durant l’année 2024. Merci de faire vivre cette « maison » virtuelle et de vous abonner à mon wewletter, c’est gratuit et cela vous permet d’être toujours au courant de mes news, parutions, animations et autres. Merci pour votre fidélité et en route pour une belle nouvelle année de création, ma cinquantième année d’écriture ! Wahou !

(carte réalisée par Claire-Elise Bayart)

Belle et heureuse année 2025 dans la paix et la sérénité des chats qui nous emmènent en pattes de velours et vibrisses dans un monde de tendresse et enfin apaisé ! Et notamment avec Noëlle, notre chatte trouvée (et abandonnée ) en forêt.

Pour elle, 2024 fut une année magique et de grâce ! Que la nouvelle qui s’annonce soit douce comme le pelage d’un chat et nous emmène dans un monde de paix et d’amour ! Bref, chatoyant…

UN PETIT GARCON PERDU DANS LA NUIT OU BRIANCON 1965…

                                            A Elisabeth Klaenschi et ce petit garçon qui vit toujours et encore en moi…

                  Le petit garçon est encore là, bien présent au tréfonds de mon âme, dans les replis cachés de ma conscience, dans l’infini des limbes du cosmos intérieur qu’est devenu mon esprit. Accroché comme un naufragé au cou de cette tante Lumière qui était venu me voir (le voir) un jour de 1965, dans le sanatorium de Rhône-Azur situé à Briançon. Le temps passe et file mais il demeure en moi dans mon ADN, fixé tel un mollusque à son galet, à mes chromosomes, le petiot ! Et pourtant, le temps a fait son œuvre, grisonnant les tempes du marmot, mettant de la rouille à ses articulations…Mais le temps ne passe plus lorsque cette étrange saudade ou mélancolie vous fige pour l’éternité.

Ma tante Klaenshi partie dans une échappée de luminosité et autres nébuleuses d’étoiles, la voilà devenue ma bonne fée, mon ange-gardien, à laquelle je m’agrippe encore et toujours…La vie est décidément bien têtue !

Mon Dieu, les années se sont étirées à l’image d’un immense élastique mais je reviens toujours et encore vers ce môme, abandonné dans ce sanatorium où ses poumons se refaisaient lentement une santé dans le smog blanchâtre de sa tuberculose pulmonaire. Et parfois, il remonte en moi, ce petit Laurent, venant me faire un coucou tenace !

Il s’agrippe désormais au cou de ce senior qui ne sait plus trop comment faire pour le rassurer ? Alors, je lui confie ces quelques mots :

-Allez, prends-moi la main, petit ! Nous allons faire le reste du chemin ensemble !

Et c’est comme cela que je me suis accroché à lui (à toi), comme on se tient précieusement à quelques rondins ou planches d’un radeau de naufragé qui vous emmène là où vous ne pensiez jamais échouer…

Quelque part dans l’ineffable clarté de l’âme.

                                            © Laurent BAYART                                                               29 décembre 2024

LIVRE / LA TRANSYLVANIE DE MATHIAS MENEGOZ OU UNE GRANDE FRESQUE AU PAYS DE DRACULA.

          Cet ouvrage « Karpathia », premier roman de Mathias Menegoz, a obtenu le Prix Interallié en 2014, et se passe en Transylvanie en 1833. Il constitue une impressionnante fresque narrative de plus de six-cents pages qui se déroule dans une Roumanie (la Korvanya, contrée isolée au fin fond d’une vallée sauvage) qui n’existe pas encore, aux confins de l’empire d’Autriche où vivent de nombreux peuples ; seigneurs magyars, serfs valaques, Tziganes et bourgeois saxons. L’ouvrage raconte, à la manière d’une odyssée picaresque, les aventures tumultueuses du comte Korvanyi, qui va bouleverser les hiérarchies et les codes, accompagné par Cara, sa jeune épouse autrichienne. Cet ancien soldat de l’Empire est revenu pour prendre possession de ses terres, non sans se heurter à une population hostile et à de nombreuses vicissitudes. Belle description, à l’entame du livre, d’un duel où le sens de l’honneur fait parler la poudre et où le personnage prend déjà sa stature de héros.

Dans ces contrées reculées de la sylve carpatique, des disparitions d’enfants jetteront le trouble et l’effroi : Très vite, l’idée de la culpabilité des Tziganes l’emporta sur la théorie de la fugue et sur celle de l’attaque d’un loup. Bien sûr, le décor et le château en couverture nous font penser au personnage de Dracula : Le vampire avait un rôle ambigu dans l’imaginaire des Valaques : le personnage historique à l’origine du mythe de Dracula était le prince Vlad Tepesh (Vlad l’empaleur) qui régna sur la Valachie au XVème siècle. Il avait notamment fait faire demi-tour à une armée ottomane en faisant empaler vingt mille prisonniers turcs…/…Ce prince sanguinaire était un grand héros des peuples de langue roumaine. 

Dans cette histoire menée à un train de rapières, sont évoqués les Szeklers, paysans-soldats parlant le hongrois, cultivant et gardant les confins orientaux de la Transylvanie. Ces derniers étaient traditionnellement mobilisables en cas de guerre et de menaces d’invasion.

En résumé, je reprendrais l’analyse d’un lecteur : Mathias Menegoz m’a vraiment impressionnée pour ce premier roman. Non seulement parce qu’il ressuscite un monde qui n’existe plus avec une langue qui ne cède pas une once de terrain aux modes littéraires. Mais aussi parce qu’à travers son écriture scrupuleuse, attentive aux infimes aspérités de la matière comme aux destins individuels, on décèle très vite une certaine qualité du regard. Il y a une forme d’acuité psychologique chez l’auteur qui donne beaucoup de finesse à la narration

J’ajouterais aussi la présence de quelques maladresses, longueurs et de nombreuses répétitions, mais ce livre nous entraîne néanmoins dans un souffle narratif épique, voire époustouflant qui nous font oublier ses erreurs de jeunesse. 

Cette véritable épopée raconte d’une manière romanesque et originale la vie de personnages historiques, ainsi que des lieux et un territoire qui ne porte pas encore le nom de la Roumanie, mais qui chante déjà l’âme d’un pays qui va naître.

                                                                         ©Laurent BAYART

  • Karpathia de Mathias Menegoz, P.O.L. Editeur 2014.

LA MAGIE D’ESPERER…

photo noire et blanc et couverture d’Alain Tigoulet,

       Croire encore en l’enchantement des jours comme une poudrerie d’or qui viendrait jeter ses essaims d’étoiles dans le ciel et se déposer, tel un duvet de neige, sur nos espérances. Le monde a tant besoin de retrouver la magie de l’amour afin d’émerveiller les instants qui s’échappent à la fuite du temps ! Et si, cette Divine Attente nous permettait de découvrir que, finalement, sous le grand manteau rouge du Magicien, se cache celui que les hommes attendent depuis la nuit des temps ?

Les rois mages l’ont affublé d’un costume de prestidigitateur mais dans la paille de la crèche brûle la flamme d’un tabernacle.

Les étoiles ne s’y trompent pas : Elles le suivent en ce chemin de croix situé dans le cosmos…

…et tracent une sente de lumières pour arriver jusqu’à Lui.

Là, la baguette du Magicien transforme les ténèbres en une cathédrale où chacun retrouve son âme d’enfant.

L’Esprit de Noël métamorphose un simple sapin en une rivière de luminosité et autres guirlandes de novae où tout en haut sur son faîte, en guise de pointe, brille un grand soleil…

                                                 © Laurent BAYART

                                                   26 décembre 2024

ESCALE DANS L’ESCALIER.

                                    Sur une photo de René Roesch,

       Monter, encore et toujours, jusqu’à se démonter les pieds, escalader vaille que vaille les marches qui vous emmènent vers l’impossible quête des nuées. Ahaner et s’essouffler à faire cracher ses poumons dans ce Graal des hauteurs qui vous fait côtoyer le ciel. Improbable athlète des arêtes et des à-pics. Les escaliers constituent un chemin de croix tout en verticalité, la dernière station vous faisant arriver sur le sofa d’un nuage. 

Vous voilà devenu alpiniste d’un escalier qui dresse ses pentes à l’instar d’une montagne…Ici, pas besoin de cordes ni de piolets, il suffit de faire chanter les muscles de ses jambes et de faire vibrer ses cuisses affûtées comme pour un trail. Ici, il n’est pas question d’épopées alpines ou pyrénéennes mais d’imposants buildings…

La scala est une partition où les marches constituent les notes de cette improbable ascension.

Puis, planter son petit drapeau imaginaire, prendre une photo/souvenir et entamer la descente en appuyant sur le bouton de l’ascenseur.

Là, les étages défilent et s’affichent sur l’écran jusqu’à vous faire parvenir au kilomètre zéro de l’entresol où l’aventure se sépare de sa majuscule.

                                                  © Laurent BAYART

                                                   23 décembre 2024