Tous les articles par Laurent Bayart

BILLET D’HUMEUR / ACTE 88 / LE CORONA MERDICUS VIRUS.

          Et tout d’un coup, comme une trainée de poudre, venue de Chine, un machin bidule viral nommé corona virus (dont le nom proviendrait de la couronne qu’ont les protéines qui les entourent) vient jeter l’effroi dans les chaumières qui se mettent à toussoter. C’est le branle-(très)bas-de-combat, voilà la peste noire du Moyen-Age qui ressort du permafrost des terres de l’antarctique, le châtiment divin qui nous tombe sur le râble, l’apocalypse et la troisième guerre mondiale qui se déclarent, sous forme d’une armada de bactéries microscopiques ! Et patatras, personne n’ose plus sortir de chez lui. On sort la bouche bâillonnée, protégée comme si on participait à une cavalcade médicale en blouse blanche. L’impolitesse vous fait grimper la température car le quidam ne serre plus les pinces aux amis qu’il croise, principe de précaution ! Plus de bisous. Nos lèvres portent le deuil de quelques joues. Les gens ne se disent plus bonjour, histoire d’éviter les postillons ! On ne veut pas terminer en clinique avec un goutte à goutte qui vous pend au nez…

Tant qu’à faire ! Les rendez-vous et manifestations sont annulés. Les rues se trouvent désertées.  La loi martiale du stéthoscope règne, comme un bruit de bottes.

Le Corona merdicus virus chasse l’humanité et ses bestioles humaines. Dans les cimetières, les morts se tordent de rire et font grincer leurs vieux os. V’là que les vivants se terrent ! Ils arrêtent de respirer, trop peur de l’infection pulmonaire. 

Un seul être qui tousse est tout est dépeuplé aurait déclaré un Lamartine, écrivant masqué… 

Sa plume ou plutôt son stylo ayant toussoté…

                                                                            copyright Laurent BAYART

                                                                                5 mars 2020

dedicaces de laurent bayart au cafe « CHEZ NARCISSE »AU VAL D’AJOL.

C’est dans ce lieu emblématique et magique, temple du punck-rock, que Laurent Bayart présentera son nouveau livre sur le Val d’Ajol « Il n’y a rien qui ne Val…d’Ajol ! » et ira à la rencontre de ses lecteurs ajolais. Il sera accompagné par le photographe du cru Florent Gury qui a réalisé la couverture. N’hésitez pas à venir pour cette signature, une occasion de siroter un café ou de déguster une bonne bière « maison » avec l’écrivain-poète ! Merci à Victor Grosjean pour son accueil !

  • le samedi 21 mars 2020 de 9h à 12h au café/salle de spectacle « Chez Narcisse », 10 rue du Dévau au Val d’Ajol.

le nouveau livre de laurent bayart « IL N’Y A RIEN QUI NE VAL…D’AJOL ! »

couverture originale de Florent Gury

Nouvel opus littéraire de Laurent Bayart qui publie chez Orizons à Paris ce chant d’amour pour ce coin de paradis des Vosges méridionales qu’est le Val d’Ajol, situé entre Plombières-les-Bains et Remiremont. Récit déjanté et décalé plein d’humour et de tendresse. galeries de personnages attachants, descriptions de paysages et de lieux emblématiques, évocations historiques, bons plans et adresses, spécialités à découvrir, événements et festivals…L’écrivain-poète, membre de la confrérie locale des Taste-Andouilles et gandoyaux vous fera aimer ce pays où il a décidé d’épouser celle qui allait devenir sa femme !

  • Il n’y a rien qui ne Val…d’Ajol ! de Laurent Bayart, éditions Orizons, Paris. 130 pages, 17 Euros ( + 4 Euros de port).

BILLET D’HUMEUR / ACTE 87 / RE-INVENTER LE MONDE AVEC TOI.

les pieds d’Alphonse et de son papy Lo…

L’art d’être grand-père, c’est prendre le temps des connivences. De poser les instants précieux sur le banc d’une gare et de regarder passer l’ivresse filante des trains, rapides, lents, supersoniques, brinquebalants, longs caravansérails de contenaires en partance vers d’improbables routes de la soie, et ses passagers pressés de partir/ de rentrer, d’aller là où le destin de l’agenda les convoque. Avec toi, majuscule de petit garçon, je voudrais refaire le monde. Mieux ! le ré-inventer et le ré-enchanter. Une gare comme un symbole de nos existences où, parfois, nous prenons certains trains, sautons dedans à pieds joints mais aussi, loupons nos destinées/destinations. La vie ne tient finalement pas à grand chose. A un fil ? Non, à la limaille des rails qui déroulent leurs grandes échelles à l’horizontal du sol. Parfois, certains croupissent dans des salles d’attente. Spectateurs/voyageurs plus qu’acteurs. Dans le hall, leurs trains ne s’affichent jamais sur les panneaux électroniques. Gare à vous, passants ! Ne loupez jamais votre train. Et puis, il y a les terminus. Le butoir des rails où tout se termine…Si on savait, que l’omnibus que l’on prend ne mène nul part…

Avec toi, petit garçon, je croque le temps comme une noisette. Les gares constituent des lieux symboliques où l’on médite et philosophe. Avec ton aide, je voudrais bien refaire le monde. Le ré-inventer et même le ré-enchanter ! Pour que demain, ton train soit léger comme une étoile.

Sur ce banc, nos pas emmêlés dessinent déjà la voie. Je t’offre le monde de demain tel que je voudrais qu’il soit.

Ne perds jamais le chemin du soleil. Dans tes yeux, je resterai – bien après ma mort – comme une lumière à regarder passer les trains avec toi.

Même si je ne serai plus sur ce siège, mon invisible main dans la tienne continuera à te montrer le chemin.

Seul l’amour demeurera comme un billet perdu sur ce banc.

                                                                           copyright Laurent BAYART

LIVRE /DES SOUVENIRS QUI « S’ENGRANGENT » OU JULIETTE, CADILLAC & COMPAGNIE DE CLAUDINE MALRAISON.

L’artiste plasticienne Claudine Malraison semble s’être prise du virus de l’écriture. En effet, elle avait fait paraître en 2017 un charmant petit ouvrage « La Grange aux souvenirs »* où elle racontait son enfance vécue dans l’ancien quartier des maraîchers de la Robertsau, près de Strasbourg. Joies et tragédies qui se déroulèrent dans une vieille grange, à l’image d’une armoire recelant des trésors de souvenirs. Voici que son nouveau livre intitulé Juliette, cadillac & compagnie nous propose une façon de suite. Cet élégant opus littéraire entraîne, à nouveau, ses lecteurs dans cette grange où sommeille une vétuste cadillac, lieu de rencontres, faisant office de chambre à coucher pour un frère-luciole donnant rendez-vous à ses conquêtes… sous le regard impassible du tableau de bord. La dernière en date, conviée à une partie de jambes en l’air gémissait, un pied dépassant par la fenêtre de la portière, une sandale Séducta suspendue à l’orteil…

Sous les yeux d’une gamine qui regarde vivre les grands et raconte au quotidien les frasques d’une drôle de tribu, l’auteur dresse le portrait de personnages haut en couleur. Petite fille aux jambes comme des allumettes à laquelle on administra l’extrême onction à la naissance parce que la sage-femme craignait que je ne survive pas. Galerie de personnalités où Gaspard, Eddy, Willy ou la Grosse Bertha font briller et griller de leurs frasques les photos sépia de l’album-souvenir, tandis que la disparition de Juliette – et son destin dramatique – laisse un trou béant à l’emplacement du cliché…

Agréable opuscule que l’on grignote à l’image du temps qui passe sous la pointe vorace des aiguilles d’une horloge.

                                                                            @ Laurent BAYART

La grange aux souvenirs, Editions Andersen, 2017. Voir mon article paru sur cette même page du site, paru le 3 janvier 2018.

– Juliette, cadillac & compagnie de Claudine Malraison, Le glaneur éditions, 2019.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 87 / LA VIE COMME UN JEU DE CARTES…

Jules qui se prête au jeu

Drôle d’éventail désarticulé de tes cartes que tu observes méticuleusement. Elles se trouvent dans tes mains comme des talismans. Choisis bien les bonnes, elles sont tes disciples en carton ! Tu verras, petit, la vie n’est pas un jeu même si ça en prend parfois les allures. On perd, on gagne…Avec ses batailles, ses rois et reines, ses jokers que l’on extirpe de ses poches, ses valets, trèfles, piques, carreaux et cœurs. Parfois, le tarot te dictera ton avenir et tu t’essayeras à un poker (menteur ?). A moins que tu ne te laisses entraîner par un bridge, une belote ou un rami avec tes amis. Et puis, plus tard, tu fonderas un foyer avec ton jeu des sept familles ! Les cartes mènent la danse de l’existence et tes doigts sont comme ceux de l’accordéoniste qui jongle sur les touches du clavier. Au restaurant, tu te régaleras d’un menu à la…carte. Et puis, loupiot, peut-être trouveras-tu un jour l’âme-sœur en piochant la carte du tendre ?

Oui, la vie ressemble parfois à un jeu de cartes. Tous les atouts sont dans tes mains. Allez, ne passe pas ton tour, joue et amuse-toi ! La vie est belle et le jeu en vaut la chandelle.

                                                                           copyright Laurent BAYART

LECTURE MUSICALE EN MODE ASIATIQUE AVEC LAURENT BAYART au fica vesoul !

Laurent Bayart fera son cinéma et présentera une lecture musicale en version inédite, et en plusieurs séances, lors de la vingt-sixième édition du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul qui aura lieu du 11 au 18 février prochains au multiplex « Majectic » de Vesoul. Les textes « mis en voix et en espace » sont extraits du livre paru récemment, à l’occasion des vingt-cinq ans de ce festival  » V’Asie à Vesoul ! », impressions, ambiances et magie de cet événement où « chaque spectateur porte un nom ». Les photos ont été réalisées par Némorin, alias Erik Vacquier. Cette animation musicale sera réalisée avec l’artiste chinoise Louise Shao Zhongqin qui jouera du guzheng, un instrument traditionnel chinois. L’artiste proposera également une danse chinoise. Ne manquez pas ce rendez-vous exceptionnel !

  • Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, du 11 au 18 février 2020. www.cinéma-asie.com ou festival.vesoul@wanadoo.fr

VESOUL-SUR-ASIE OU LA VINGT-SIXIEME EDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL DES CINEMAS D’ASIE

@ photo de Némorin, extrait du livre « V’Asie à Vesoul ! »

C’est (re)reparti en version « intérieur/nuit » pour la vingt-sixième édition du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul qui aura lieu du 11 au 18 février prochains ! Un programme de nouveau somptueux offert aux plus de trente milles festivaliers qui viennent chaque année dans la capitale asiatique qu’est devenue Vesoul ! Incroyable et lumineuse manifestation qui déroule tapis rouge et bobines cinématographiques en version originale et sous-titrée. Les organisateurs, professionnels et bénévoles vous proposeront une pléiade de films qui vous régaleront les pupilles et vous feront voyager dans les magnifiques paysages de l’Eurasie, à la rencontre d’un autre tempo, d’autres cultures et coutumes. Cette année : focus sur le cinéma tibétain et thématique « Liberté, Egalité, Créativité », sans compter les nombreux films en compétition dans le domaine de la fiction et du documentaire. Le réalisateur primé repartira – quant à lui – en Asie à vélo…avec son, cyclo d’Or ! Complètement déjantés, ces cinéastes !

Alors, vraiment, comme dirait votre serviteur « V’Asie à Vesoul ! ». Les rouleaux de printemps auront des saveurs de cancoillotte et les bosses des chameaux de Bactriane, des allures de Motte et de Sabot, version vésulienne !

                                                                              @ Laurent BAYART 

  • Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, du 11 au 18 février 2020. Pour tous renseignements : festival.vesoul@wanadoo.fr

LIVRE/ L’INDE CONTRASTEE DE RUPA BAJWA, ENTRE LE VERNIS CHIC ET LA BARBARIE

On reste littéralement béat d’admiration à la lecture de ce premier roman publié par Rupa Bajwa, née à Amritsar, en Inde du Nord en 1976. Tout simplement hallucinant de maîtrise et d’une stupéfiante et précoce clairvoyance. Ecriture narrative magistrale qui dépeint, à travers son personnage Ramchand, jeune vendeur de saris, timide et poli, une Inde qui oscille entre le scintillement du vernis qui police les rapports sociétaux et cette ignoble barbarie sous-jacente qui ne dit pas son nom…

Le héros passe ainsi ses « journées à rouler et à dérouler des kilomètres d’étoffe à l’intention des femmes aisées de la ville ». Mais, le jeune homme (qui apprend l’anglais par le biais d’un dictionnaire, mot après mot !) va connaître la ligne de fracture qui va l’éveiller et le réveiller de cette infâme et abjecte barbarie, comme un cancer ou un trou posé sur les somptueuses soieries de l’apparat. Monde du luxe, du lucre et de la luxure où la femme glisse dans les mains des violeurs impunis, insatiables malfaiteurs du sexe qui brisent les destins rebelles. Tableau contrasté d’un pays/continent, description d’un mariage festif en mille et une nuits, massacre des sikhs par l’armée indienne dans l’enceinte sacrée du temple d’Or de la ville d’Amritsar, maltraitance envers la femme, violence, alcool, folie puis le drame du viol de Kamla, par des policiers à la solde des magnats fortunés. Pour finir, elle sera lâchement et froidement assassinée. Les étoffes prennent la couleur du sang et Ramchand, celle du dégoût et de la colère. Des fantômes de tissus qui hantent ses nuits : Puis les saris commencèrent à s’agiter, à se dérouler, tous ensemble…/ La pièce fut bientôt pleine de bruissements et de claquements de tissu. Quelques saris s’allongèrent démesurément, pour atteindre des dimensions jamais vues dans la réalité..

Cette romancière nous offre un premier roman somptueux et étincelant de prouesse narrative, dans une Inde mystérieuse et fascinante par les ombres qu’elle déploie. Ecriture qui glisse comme une gouache sur une toile, orfèvrerie de la description à l’image de la mousson :…et il pleuvait à seaux. Un vrai déluge ! Les dômes noirs des parapluies dansaient un peu partout. La rue avait beau être inondée, les caniveaux avaient beau déborder et la moindre ornière se transformer en mare, les gens avaient l’air heureux, libérés de la chaleur implacable…

                                                              @ Laurent BAYART

Le vendeur de saris de Rupa Bajwa, Editions des Deux Terres, 2006.

LIVRE / ADIEU GOULSARY, UN AMOUR DE CHEVAL DANS LES PAYSAGES SOMPTUEUX DU KIRGHIZSTAN.

Le Kirghizstan est un pays d’Asie Centrale montagneux, situé sur l’ancienne route de la soie, perdu entre une mosaïque d’anciens états « satellites » de l’Union Soviétique. L’autre pays du cheval avec le mythique et immense Kazakhstan. 

Découverte de ce territoire par le biais de la littérature et de Tchinguiz Aïtmatov (1928-2008), un des plus grands auteurs de l’ère soviétique dont le livre Adieu Goulsary est considéré comme un petit chef d’œuvre qui raconte une manière d’épopée équestre dans ce « grandiose petit pays d’Asie centrale ». Hymne au cheval kirghiz qui, loin d’être « l’animal de compagnie » de nos âmes occidentales, est au cœur de la vie, de la culture, des traditions, de l’identité même du peuple kirghiz, l’un des plus anciens peuples cavaliers du monde ! Goulsary se traduit par bouton d’or, fleur qui tapisse les pâturages d’altitude des monts du Tian Shan et du Pamir. Cette histoire toute simple mais bien réelle pose, il y a un siècle déjà, le problème majeur de la disparition progressive et irréversible de la diversité des cultures et de la diversité biologique…Voyage fabuleux dans cette Eurasie où l’on peut voir encore l’ancestral jeu du bouc, sorte de football équestre où un bouc empaillé et sans tête remplace le ballon. Ici, les footballeurs deviennent d’agiles cavaliers et les stades, des gradins de vertigineuses montagnes ! Bienvenue au Kirghizstan ! Vie pastorale et nomade de Tanabaï, Bakassov, gardien de moutons et d’agneaux, berger d’un kolkhoze en proie à l’administration communiste, à ses tracasseries et aux jalousies de certains. Belle histoire d’amour entre un homme et son cheval, son « amblier ». Tu fus un grand coursier, Goulsary. Tu fus mon ami, Goulsary. Tu emportes mes meilleures années avec toi. Goulsary, je ne t’oublierai jamais…

Une histoire tellement belle et simple qu’elle pourrait être projetée sous la forme d’un film lors du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, coutumier de narrations immensément tendres et somptueuses dans les décors magiques de l’Asie Centrale.

                                                                           @ Laurent BAYART

Adieu Goulsary, le vieil homme et le vieux cheval, de Tchinguiz Aïtmatov, traduit du kirghiz par l’auteur et Lily Denis, éditions du Rocher, 2012.