Archives de catégorie : Blog-Notes

LE JARDIN, UN APPENDICE DU PARADIS…

                                                      A Saint-Fiacre,

          Le jardin est protégé par les saints et autres anges gardiens bienveillants qui veillent sur cet espace de paix et de sérénité. Petit paradis tellurique où règne la félicité de la nature qui est la divinité tutélaire des lieux. Ainsi, parfois, dans le friselis et chuchotement des feuilles de cerisiers et de pommiers qui se frottent ensemble, comme on se savonnerait les mains, on peut percevoir le halètement du labeur d’un saint bêcheur qui travaille, dans l’invisible de l’instant, avec sa bêche comme avec une férule sacrée. 

Je le sens à côté de moi qui besogne la terre comme on affréterait un tabernacle. Là,  s’engrange le trésor des hosties dans le coffret magique d’un ciboire qui est telle une meule de foin recelant le corps du Christ. Métaphore de ce qui deviendra une crèche…

Quelques pèlerins passent nonchalamment sur les sentes imaginaires du potager : Une limace et quelques escargots en déshérence.

Et, miracle des miracles, ils n’ont pas daigné mâchouiller, de leurs microscopiques mandibules, les feuilles de salades…

Le jardin étant protégé par la dive caméra de surveillance de Saint Fiacre, patron des maraîchers et des jardiniers…

Le Très Haut veille sur le Très Bas. Chacun se retrouvant à la croisée des chemins dans la paix de Dieu qui veille sur la terre par l’enchantement des cieux.

                                                               © Laurent BAYART

                                               1 9 juin 2024

LE SEIGNEUR DES ANNEAUX (OLYMPIQUES !).

                                             Avec la complicité de Gustave, photo de Claire-Elise Marques.

          Le baron Pierre de Coubertin ne s’y retrouverait pas dans ce fatras d’anneaux, seigneur comme c’est bien compliqué ! L’important, c’est de participer, oui mais…On s’emmêle les paluches dans cet embrouillamini de couleurs en cercles concentriques qui claquent sur le sol comme le tissu des drapeaux dans le vent, en un patchwork de pays. On joue à la marelle avec l’esprit olympique. La vie représente un ensemble de disciplines sportives dans lesquelles, tout un chacun, doit faire face, à l’image d’un athlète et aller jusqu’au bout de cette longue ligne droite… Ainsi, les enfants se préparent à cette existence qui s’apparente à une course folle où ils tenteront de décrocher une place sur le podium. La vie, telle une compétition, s’apparente à un parcours de combattant où l’on essayera de décrocher sa médaille. 

Celle du bonheur se teinte de la couleur d’or du soleil et du blé.

Vertigineuse compétition qui ne s’arrêtera qu’à l’ultime épreuve. Le butoir de la fin. Ligne d’arrivée de la destinée.

En attendant, l’essentiel n’est pas forcément de gagner et de lever ses bras en forme de V, mais d’être tout simplement heureux dans l’ivresse de courir en duo d’Amour. En équipée sauvage…

L’anneau glissé dans un doigt…Ivresse de s’aimer avec cet annuaire en goguette comme un cachet de la poste faisant foi…

                                                               © Laurent BAYART

                                                17 juin 2024

IVRESSE DES CATHEDRALES.

                 Le ciel est entré dans la cathédrale, comme si la lumière d’un tabernacle géant venait faire glisser une pluie d’étoiles sur sa voûte. Les saints des statues se sont mis à psalmodier des cantiques, tandis que des éperviers, des tourterelles et des pigeons voyageurs ont joué les chorégraphes ailés dans ce lieu habité par l’esprit. On dirait des moines tombés d’un nuage. L’autel semble enchanté par je-ne-sais-quelle lumière divine. Prier c’est chanter dans l’ouate du chuchotement. Les louanges de cette ineffable Présence nous enchantent et émerveillent à chaque instant. J’aime ces lieux habités par Dieu, où les étoiles semblent avoir choisi de s’arrêter et de méditer dans ce cosmos de vitraux et de stalles.

Cathédrale où souffle l’Esprit. Et près de la divine et sainte croix, près de l’autel, un homme agenouillé parle à l’Invisible.

Ses paroles et ses mots sont comme un évangile de sons qu’il distille dans le silence de l’instant.

L’éternité semble s’être arrêtée là.

                                             ©  Laurent Bayart

                                                      14 juin 2024

LA VIERGE A L’ENFANT ILLUMINE LE CIEL COMME UN CANDELABRE.

                                                      Sur une photo d’Alain Tigoulet,

           La Vierge Marie illumine le ciel et ses nuages comme un candélabre et un cierge. Bonté et beauté dansent dans le drapé des nuées où Dieu semble veiller dans cette cathédrale à ciel ouvert. Puisse cette Divine Femme apporter la paix et la sérénité autour d’elle, qu’elle soit l’archange portant dans des bras, conque de berceau, l’enfant qui pourra peut-être sauver l’humanité de la folie des hommes ! 

Vierge, donne-nous la tendresse et l’apaisement des mondes invisibles. Les anges nous regardent telles de vivantes statues qui s’impriment dans nos pas d’hommes pressés et belliqueux. Des ombres d’Amour pour réinventer la tendresse des fratries retrouvées.

Le ciel et ses liminaires sont sertis d’étoiles qui sont à l’image de cryptes éclairées dans l’infini du cosmos.

Plus bas, des hommes érigent une croix. Ils ne savent pas encore que même les clous de la charpente vont devenir reliques et sanctuaires sacrés.

Dieu vient d’inventer l’éternité.

                                                               © Laurent BAYART

                                                3 juin 2024

MA TERRE, UNE HIRONDELLE BRUNE QUI VOLE EN RASE MOTTES…

          Sanctuaire comme une chapelle couchée par terre, mon jardin m’enivre et remplit mon âme de cette félicité qui vient des profondeurs du cosmos. A l’instar de ce proverbe chinois qui dit que la vie commence lorsqu’on se met à jardiner…Qui sait ? Labeur et besogne faisant de vos veinules de petites rivières de félicité qui coulent comme les ruisseaux bienfaisants et rafraîchissants de montagne. Cascadelles et rus qui frétillent en pulsation liquide dans le corps. Ivresse de se rafraîchir l’âme en côtoyant ce terreau fertile qui pose sa lumière dans mon corps. Jardin, telle une succursale du paradis où je chante les louanges de la genèse et découvre le bonheur de vivre profondément l’instant qui s’éternise. Le trait d’un sillon chante les graines couchées dans la fécondité du sol. Elles s’impatientent et veulent prendre leur envol vers le ciel.

J’attends l’enchantement de leur levée. Un cordeau de ficelle tendue, tel le fil de l’horizon, trace un trait droit dans le potager.

Ce simple rendez-vous suffit à remplir mon âme de cette joie qui psalmodie en moi sa musique muette. Ma bêche est un stylo qui court sur la page (encore blanche) de mon potager.

Le printemps s’est installé dans mon âme de jardinier.

© Laurent BAYART

                                                 2 juin 2024

S’EMERVEILLER REMPLIT LES YEUX D’ETOILES…

                                     A Camille, sur une photo de son papa.

         Laisse tes yeux apprivoiser l’incommensurable beauté du monde ! Les pépites de merveilles qui viennent poser leurs poussières d’images dans tes yeux éblouis. Tout est enchantement dans cette vie qui déroule sa chorégraphie au fil des saisons, tu l’apprendras chaque jour. L’essentiel est de cultiver ce jardin qu’on appelle la terre et qui t’envoie toutes ces vibrations qui font palpiter ton cœur. Quant aux océans, ce sont d’immenses aquariums où les poissons, pieuvres et poulpes, planctons et autres organismes vivants, dansent le ballet muet des silences aquatiques. Quelques bulles font des circonvolutions et dessinent de sibyllins messages dans cet espace renversé. L’eau est une page sur laquelle des mots à nageoires filent et se faufilent.

Parfois, la baleine d’un verbe passe, provocant un immense remue-ménage qui dérange quelques bernard-l’hermite et incommode une kyrielle de crabes et une floppée d’étoiles de mer.

Le monde est beau, même lorsqu’il se renverse.

                                                               © Laurent BAYART

                                                31 mai 2024

VAPEUR D’ANGE, JE DANSERAI DANS LE LIMON D’UN NUAGE…

          Je danserai dans le limon blanc d’un nuage, mon âme vagabonde transformée en nappe de vapeur viendra s’acoquiner avec quelques oiseaux migrateurs et des hirondelles porte-plumes. Nous serons des étoiles de gaze à dessiner à l’encre blanche sur le papier bleu de l’azur des mots d’amour. Nous laisserons des miettes de traces de craie sur l’ardoise. Le ciel est un paradis dans lequel chaque oiseau chante les louanges de l’horizon. Voler c’est jouer de la musique avec les courants aériens et poser les notes sur le rameau des partitions.

Je t’aime dans le souffle du vent qui enchante chaque instant.

Je me poserai ainsi, furtif et taquin, sur la branche de l’acacia qui se trouve dans mon jardin.

Et regarderai d’un œil amusé le jardinier en face de moi qui ne devinera jamais qui je suis. Seul le chat qui arpente le potager a compris que nos existences se doublent par le jeu des fratries d’étranges connivences.

Quelque part, nous possédons chacun une âme sœur…

La retrouver, c’est poser un petit caillou dans le grand mouchoir de notre âme.

                                                               © Laurent BAYART

                                                31 mai 2024

LIVRE/ JOURNAL D’UN ANGE GARDIEN OU Ô TEMPS SUSPENDS TON VOL…

          Il faut reconnaître que la couverture est superbe, quant au titre il intrigue et interroge. Un ouvrage, nous dit-on, best-seller et succès international, qui laisse pantois, où se mêlent êtres humains (vivants), anges et démons (morts). Bref, un grand tohu-bohu surnaturel et melting-pot sur…prenant où l’on essaie de « remixer » le passé !

Je me suis donc plongé dans cette lecture « irrationnelle » de Carolyn Jess-Cooke. L’histoire de Margot Delacroix (un message chrétien ?) qui meurt à quarante ans, droguée et totalement déjantée, mariée et mère de famille qui a phagocyté son couple et sa famille par ses addictions. Elle est « envoyée » sur terre afin de tirer la leçon de ses bourdes et lourdes erreurs…Mais ne pourra – évidemment – pas modifier le cours de la destinée. Belle citation en exergue de Saint Augustin : Les anges sont des esprits, mais ce n’est pas parce qu’ils sont des esprits qu’ils sont des anges. Ils deviennent des anges quand ils sont envoyés en mission. Et l’auteur de nous rappeler que les anges n’ont pas d’ailes d’oiseau…/…En fait, ce ne sont pas des plumes, mais de l’eau.Pourquoi pas ? Dans la mesure où le corps humain est quasiment composé d’élément liquide…Et notre ange de rappeler qu’elle ne voit pas de pluie mais des milliards d’atomes d’hydrogène se frotter contre leurs voisins, les atomes d’oxygène. Tout redevenant atome esquivant la poésie des formes. Et les nuages de poussière qui flottent ne sont finalement que des essaims de maladies à travers lesquels des hommes et des femmes passaient sans défiance. Tout est ainsi tourneboulé, métamorphosé et plus limpide. Toby, son mari, est un écrivain à succès et son fils Théo (étymologiquement qui veut dire Dieu) est un enfant qui part en « vrille » et commettra un meurtre. Curieux en effet que Margot se soit transformée en son propre ange gardien ! C’était la seule façon pour toi d’accomplir ton cheminement spirituel. 

Cet ouvrage est un beau message d’amour, une échappée de lumière vers ce monde invisible qui jouxte le nôtre et dans lequel elle glisse ses chuchotements venus de l’au-delà : Je lui parle. Je lui raconte comment ça se passe, ici. Je lui dis d’aller voir le médecin…/…Et je lui dis que je suis là, toujours. Que je l’attends.

Et si l’imaginaire de l’ineffable absence n’était pas tout simplement des signes pour nous rapprocher de l’éternité, dont on perçoit la buée sur les carreaux des vitres ?

                                                      © Laurent BAYART

  • Journal d’un ange gardien, roman, de Carolyn Jess-Cooke, JC Lattès, 2012.

BANC REPOSOIR

                                     Sur une photo de Nemorin, alias Erik Vacquier.

          Se poser dans l’instant en grignotant, comme des noisettes, les secondes qui s’égrènent lentement. O temps suspends ton vol…Une hirondelle s’est posée sur un banc et vient lisser ses plumes dans l’air vivifiant. Avant de reprendre son vol (long courrier) pour une échappée volage qui porte les nuages sous son flanc. S’asseoir et surseoir, s’allonger de toute sa langueur/longueur dans la plénitude de ce moment précieux qui ne s’écoule plus. Les pendules hululent et les montres se démontent… Les passants passent, si pressés d’arriver à l’heure sur l’aiguillon d’une montre où le lierre de la lassitude et de l’habitude pulvérise la plénitude de vivre. Si écartelés qu’ils en ont même oublié leur destination !

Ce banc est une barque qui vous emmène sur des îles qui ne portent pas de noms.

Banc-reposoir pour y inscrire ses mots d’amour avec le canif de son âme.

Vivre, c’est s’asseoir et savourer le bonheur de ne passer qu’au ralenti. On appelle cela l’éternité.

Attendre, celle qui viendra à ce rendez-vous impromptu. Et commencer avec elle, une autre histoire en se remettant en marche, doucement, lentement. 

Debout en faisant chanter nos ombres.

                                                      © Laurent BAYART

                                          24 mai 2024

S’EMERVEILLER TOUJOURS ET ENCORE…

                                     Avec la complicité de Jules, Camille et de leur papa…

                           Le monde est un tourbillon d’émerveillement et de jubilation. Observez l’agitation bienheureuse de cette nature qui nous enchante à chaque instant, que ce soit les yeux rivés dans le ciel ou bien sur la ligne d’horizon où les arbres semblent danser aux confins, avec quelques oiseaux traversiers qui jouent les éventails au loin.

 Mais aussi, plus bas, dans les abysses des océans ou dans les tréfonds de la terre où plongent les racines jusqu’à ce cosmos renversé, comme un ciel à l’envers. Voyage en terre inconnue…Ivresse de la découverte. La voie lactée marche sur la tête.

Enfants, émerveillez-vous de la beauté de ce monde qu’il vous conviendra de réinventer et d’aimer toujours plus fort.

Caressez-le intensément et tenez-y comme la prunelle de vos yeux.

Il vous enchantera demain et vous remplira de bonheur, en vous offrant toutes les couleurs inimaginables pour la pupille de vos yeux qui se régaleront comme des palettes de peintre.

                                                               © Laurent BAYART

                                                16 mai 2024