Lumières et chandelles de mon quotidien, les mots tournent autour de moi depuis si longtemps. Le temps passe et file sur les feuillets noircis et les ouvrages publiés, mais la passion demeure intacte. Je suis leur scribe, à raconter un peu leur genèse et l’ivresse de cette écriture qui me taraude depuis si longtemps. Comment vivre sans l’hémoglobine, ADN de l’écriture ?
Ecrire, une passion en forme de viatique qui me pousse toujours vers l’avant, vers l’odyssée de vivre intensément et de partager mes rencontres.
Je suis avide de ces instants que je partage et qui me poussent toujours vers demain.
Le point final se trouve quelque part devant moi, à toujours me précéder comme un gamin espiègle qui court et ouvre le chemin…
Ecrire, plus qu’un mot : une aventure de l’instant qui dure…
C’est un peu, un morceau d’éternité volé à la fuite du temps.
Correspondant du Figaro et d’autres médias, Régis Arnaud vit au Japon depuis 30 ans. Ce journaliste atypique vient de faire paraître un ouvrage vraiment remarquable et passionnant : Le tour du Japon en (presque) 80 histoires qui se lisent comme de petites nouvelles. Ces textes croustillants nous apprennent une foultitude de choses sur le pays du soleil levant, avec une originalité et singularité remarquables. Et Arnaud de nous rappeler que Neuf ans. C’est le premier âge à partir duquel des dizaines de milliers de japonais et de japonaises, jugés « défectueux », furent stérilisés, la plupart sans leur consentement, dans le cadre d’un programme d’Etat qui dura de 1948 à 1996. Plus loin, de rajouter : Le clou qui dépasse sera frappé, dit-on au Japon pour exprimer le sort funeste des marginaux. Aoi Shiba no Kaï, une association de personnes souffrant de paralysie cérébrale, est comme ce clou, mais la pointe en haut : en 1970, quand une mère tue sa fille atteinte de cette maladie, le groupe dénonce son geste et réclame l’impartialité, à rebours d’une opinion qui plaide la clémence pour l’infanticide…Eugénisme, pour ne pas dire son nom, lorsque Kita Saburo (nom d’emprunt), stérilisé à son insu à 14 ans, en 1957, en maison de redressement, alors qu’il ne présentait pas la moindre « déficience », attend un geste de l’Etat, au lieu de quoi ce dernier le combat. Kita saburo a obtenu en appel des dommages et intérêts le 11 mars 2022. Le gouvernement a attaqué la décision. « Nous sommes des milliers à avoir été stérilisés…
Plus loin, on nous parle du marché aux poissons d’Omicho, surnommé le « gosier de la ville », où débouche la pêche miraculeuse des environs. Faisant référence à l’activité sismique du pays, l’auteur précise, fort judicieusement : Tandis que j’écris, la terre tremble…/…Un tremblement de terre force 6 vient de secouer Tokyo. Je tremble. Oui, mais trembler, c’est encore vivre. Plus loin, de préciser : Certes, sa position géographique, en équilibre délicat au croisement de quatre plaques tectoniques (sur une surface qui représente 1% de la surface de la planète, le Japon et ses environs subissent 10% des séismes et 14% des séismes d’une magnitude égale ou supérieure à 8), n’avait rien de rassurant. Et parlant de l’allongement considérable de la durée de vie, celui-ci a des répercussions économiques considérables : …du fait du vieillissement, les coûts de santé gonflent de 10.000 milliards de yens (100 milliards d’euros) … Et l’auteur d’évoquer Shinkansen, le TGV japonais : Le tarif est certes significatif, mais pas extravagant. Le seul voyage horizontal qui vous permet de vous envoler. S’envoler, c’est ce qu’aurait voulu faire Carlos Ghosn au centre de détention de Kosuge, à l’est de Tokyo…
Et, l’histoire proche de nous rappeler qu’entre 1959 et 1984, les gouvernements nord-coréen et japonais s’entendirent, le premier activement, le second tacitement pour faire migrer le plus grand nombre possible de résidents d’origine coréenne du Japon vers la Corée du Nord…Et, faisant référence au silence, de préciser que les journaux traitent les cris d’enfants comme des nuisances sonores…Parlant du taux d’incarcération très bas : 33 personnes pour 100.000 habitants, contre 111 en France et 531 aux Etats-Unis…on reste abasourdis par ces chiffres hallucinants !
Ce livre est une véritable pépite d’informations sur le royaume du soleil levant ou plutôt levain…
Langoureusement long, le chat se couleuvre et s’étend paresseusement de toute sa longueur…Soyeux pelage tel un tapis qui s’étire et nous offre l’infinie caresse, toute en douceur, de sa robe de son pelage. Le chat est un temple de philosophie zen qui nous offre sa sagesse féline venue de très loin. Culte bouddhiste ou moine, sinon prêtre en vibrisses et coussinets.
Je suis, pour ma part, devenu son inconditionnel disciple.
Religion en pattes de velours.
Pour sûr, Dieu a dû se métamorphoser en chat pour mieux nous convertir et nous parler…
Chaque jour reste une fête, une échappée de lumière avant que la route ne s’arrête, devant le butoir qui se dressera inexorablement – à un moment ou à un autre – devant nous. Il en est ainsi de notre destinée…
Se faufiler dans l’éternité et quitter l’impromptu du présent. Savourer l’instant et se délecter de chaque seconde qui s’écoule, car nous ne savons pas de quoi sera fait demain !
Ivresse de vivre comme on sirote un vin précieux et se délecter, à chaque lampée telle une aubade qui enchante les papilles de l’esprit.
Rester ensemble, mon amour, ma Véronique, tous les deux, à poursuivre cette route tracée comme on décore de serpentins une chambre à coucher, pour y conjuguer nos lèvres et nos cœurs.
Et continuer à écrire, coûte que coûte, car les mots sont aussi une sente qu’il me plaît d’emprunter depuis tant et tant d’années.
Et puis, un jour s’arrêter, mais ne pas suspendre pour autant le chemin.
Le continuer, malgré tout, autrement et ailleurs.
En emmenant avec moi mon âme en bandoulière.
Pour aller poser les gommettes de mes mots sur les étoiles.
Pour Camille et Thibaut, son prof de la Villa Ravel de Mundolsheim,
Les cordes de la guitare dansent et apprennent le tempo de la musique avec la main de l’enfant qui s’essaie à apprivoiser l’instrument. Pince les fils en acier, Camille, afin de créer de la magie et des sons ! Les notes s’envolent dans la salle de classe de l’école. Un jour, tes doigts fileront telles des baguettes de tambourin sur ta guitare et tu joueras comme on s’ébroue dans une salle de récréation. La musique enchante nos oreilles et nous rend la vie toujours plus belle !
Apprendre et s’inventer quelques concertos en solo, c’est rigolo !
Demain, qui sait ? La musique t’accompagnera tout au long de ton chemin.
Tes partitions seront des notes. Do ré mi fa sol la si do…On en ferait bien une chanson !
Ivresse de poser un peu de soleil sur le fil d’or d’une guitare.
Tes doigts sont des fildeféristes qui jouent avec le vertige de la création.
Avec la complicité d’Alphonse et Gustave (sur la photo) et pour Jules et Camille aussi.
Bientôt, tout va « rentrer »dans l’ordre ! Les petits lutins sont fin prêts pour s’en aller noircir les cahiers et inaugurer leurs sacs-cartables pour les rendez-vous programmés du savoir et de la connaissance. Écumer les bancs et autres chaises avec leurs séants. En route pour le chemin de l’école. Charles Magne toi !
Faire connaissance avec maîtres et maîtresses ou autres institutrices. Profitez, les loupiots, du chahut du retour car, après, le silence et l’attention doivent régner dans la salle de classe !
On doit entendre une mouche voler ! ( Pour votre gouverne, c’est de l’ordre des diptères, les enfants !). La grande ardoise, tel un écran noir, va s’illuminer avec verbes, mots et phrases qui vont danser une bossa nova endiablée avec la craie blanche.
Crisse crisse et martyrise les petites oreilles.
Craie nom d’une pipe, conjuguez-moi tout ça à tous les temps, foi de tympan !
Échappée de lumière verte qui vient éclairer les vitraux des feuillus de la forêt. Sérénité des chemins forestiers qui s’en vont vadrouiller dans les entrelacs des branches cassées et des rondins de bois dans l’andante des fougères.
Les arbres, en salmigondis de peinture aux innombrables teintes et nuances de verdure, semblent chanter le cantique de l’absolu. On dirait qu’un peintre a renversé sa palette dans cet atelier à ciel ouvert qu’est la sylve. La nature est ainsi une œuvre d’art à part entière.
Marcher sur la partition d’une de ses sentes, c’est devenir quelque part artiste ou musicien.
Se perdre et s’égarer, c’est créer une part d’impromptu dans son âme.
Et au bout du chemin, retrouver les cailloux du petit poucet.
Et la porte entrebâillée d’une cabane qui s’ouvre sur un autre chemin…
Sainte parmi toutes les lumières qui brillent en nous. Marie nous illumine de sa grâce et de sa présence étoilée. Elle nous parle, nous chuchote toujours et encore, à l’aune de la technologie numérique et de cette Intelligence dite Artificielle qui éloigne l’être humain de l’essentiel.
Marie chuchote dans nos oreilles mais surtout à nos âmes. Elle nous rappelle à l’absolu. L’essence de nos vies qui, un jour, s’éteindront comme des bougies et disparaîtront telles des lucioles. Tu emporteras avec toi, le lumignon de notre flamme.
Marie, Sainte parmi les saintes, je ne saurais jamais pourquoi je suis si attiré vers toi. Mais, qu’importe ! le mystère est si beau lorsqu’il féconde nos existences.
Vierge Marie, ton inextinguible silhouette nous parle encore et toujours aujourd’hui.
Je sais simplement que tu es là. Ta présence dans l’invisible suffit à me rassurer.
Et à l’heure de ma mort, tu me rappelleras que : Ce n’est pas parce que je pars que je m’en vais. *
La vie n’est finalement qu’une lumière qui continue de briller et de brûler, bien après notre éclipse.
A l’heure d’un monde qui se délite où le souffle du chaos nous entraîne dans son haleine fétide. A l’heure où les espérances sont catalysées par les pulsations de l’électronique et de l’intelligence (l’indigence) artificielle. A l’heure où les cris sont étouffés dans les mouchoirs de l’indifférence, il nous faut vite retrouver les chemins de l’essentiel.
Partir sur les sentes comme pour aller en cette cathédrale de Compostelle, afin d’y composter notre foi et notre désir de transcendance.
Retrouver ce qui construit nos existences.
Et là, s’abandonner à cet Amour qui nous vient de s’y loin et pourtant qui se trouve dans les lisières d’un souffle, comme une pulsation venue de l’âme.
La vie n’est qu’une plume d’oiseau abandonnée à la discrétion du vent, ne l’oublions jamais…
Aux amis, Marie-Odile et Philippe Perroto du Val d’Ajol, Vosges.
Je me délecte à respirer à pleins poumons l’encre verte des sapins de ce Val d’Ajol où mon âme s’est accrochée à la cime des arbres et aux pulsations de l’azur. Là, je me trouve en harmonie avec la terre qui chante sous mon regard émerveillé. Humer cet air, c’est comme faire rentrer la voie lactée dans ses poumons. J’aime ces instants précieux où je retrouve ma sérénité devant ces éléments naturels.
Mon cœur devient une épinette et mon âme joue de la musique devant la partition verte de ces paysages.
Un sapin, comme un crayon tendu vers le ciel, semble écrire entre les nuages. Magie de ces instants si précieux…
Regarder la forêt c’est comme faire entrer le cosmos dans ses poumons.
Ivresse de verdure, je titube de bonheur à regarder cette aquarelle…
La Val de Joye est un cantique chanté dans une cathédrale.