Archives de catégorie : Blog-Notes

LIVRE / PHILIPPE BRUNEL OU LA BELLE MECANIQUE DU DOPAGE.

 

               Ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas d’une fiction, le terme roman ne figure d’ailleurs pas en couverture. Philippe Brunel, grand reporter et spécialiste du Tour de France au journal l’Equipe, nous offre un témoignage/récit accablant, rédigé comme un polar, sur le dopage mécanique dont il est souvent question ces derniers temps.  Le journaliste raconte sa rencontre avec ce physicien et ancien coureur cycliste hongrois Istvan Varjas, inventeur du vélo à moteur qui lui livre la sombre mécanique…de ses confidences. On parle de ces « bidouillages » de cadres depuis 1998 et même avant, puisque les ingénieux mécaniciens réussirent à miniaturiser ce petit moteur qui mettait de la potion magique dans la pédalée des coureurs…Ce dopage, tour de passe-passe, est quasiment indétectable et indécelable : Les hormones laissent des traces dans le sang, dans l’urine surtout, depuis qu’on peut congeler les éprouvettes. Un dopé reste à la merci d’un contrôle rétroactif, avec le moteur rien de tout cela, si l’on ne vous prend pas sur le fait, personne ne pourra vous accuser d’avoir triché…

Véritable polar cycliste, rédigé à la mode journalistique, cet ouvrage livre ses pièces à conviction à charge surtout contre l’extraterrestre du cyclisme : Lance Armstrong qui – outre l’EPO – était déjà doté de ce petit moteur révolutionnaire. Il en avait les moyens et les complicités…

Philippe Brunel nous offre un tableau hallucinant de ce dopage que l’on pensait anecdotique et marginal. Voyage aussi dans le monde interlope d’un cyclisme dominé par l’argent, les conflits et les intérêts, phagocyté par les hommes en blouse blanche,  Mabuse comme le docteur Ferrari qui touchait un pourcentage sur les coureurs…./…Il était plus riche que tout le peloton réuni !…

On apprendra aussi l’origine de la haine du coureur texan vis à vis de Greg LeMond qui lui aurait confié, à ses débuts : avec ce corps massif, ces épaules de déménageur, je lui avais dit qu’il avait plutôt un gabarit de footballeur…Ces mots allaient lui pourrir sa carrière et sa vie pendant bien longtemps…

Pour Armstrong, le Tour était un moyen d’engranger des  paquets de dollars. A ses yeux, ce n’était qu’une immense farce pour un public débraillé dont il souffrait l’haleine quand il le frôlait un peu trop près dans la montée des cols.Alors que le Tour (est) un Tour métaphysique, sentimental et poétique …affirme avec passion Philippe Brunel. Ah, que revienne le temps des héros qui nous faisaient tant rêver !

                                                                                                              @ Laurent BAYART

* Rouler plus vite que la mort,  de Philippe Brunel, Grasset, 2018.

LIVRE/ LES INCROYABLES FACETIES DU DOCTEUR IRABU  DE L’ECRIVAIN JAPONAIS HIDEO OKUDA.

 

   Petite merveille de la littérature japonaise, croustillante et facétieuse, drôle et finement absurde avec les incroyables aventures de ce psy, le docteur Irabu, inventé d’une plume de maître par l’écrivain Hidéo Okuda. J’avais adoré le premier opus Les remèdes du docteur Irabu, voilà la suite qui n’est pas piquée des vers avec Un yakuza chez le psy. Ce disciple d’Esculape, bon enfant et naïf à souhait, à l’embonpoint impressionnant et qui roule en Porsche, se révèle être quasiment un personnage de manga, bande-dessinée ou de cinéma.  Pour ma part, je me régale de cette littérature atypique, pleine d’humour. On apprend que les ouvrages d’Okuda ont fait un véritable tabac dans le pays du soleil levant, et ça ne m’étonne pas ! Grand patron de la clinique Irabu, héritée de son papa pédiatre, ce psy détonnant officie en attendant le client au rez de chaussée de l’immeuble, lui administrant par l’intermédiaire de sa pulpeuse et sexy secrétaire/assistante, Mayumi, une piqûre, en guise de carte de visite et autre présentation ! Et quelques potaches collègues se souviennent encore de lui : Irabu était une source intarissable d’anecdotes. Le moindre de ses faits et gestes se distinguait de la normale. Ainsi, il avait enduit de peinture fluorescente le squelette de l’amphi.

On se délecte de ces cinq textes rédigés comme des nouvelles où l’on évoque les mésaventures d’un Yakuza allergique aux armes blanches, les névroses obsessionnelles d’un écrivain qui ne se souvient plus du job de ses personnages ou d’un grand joueur de base-ball victime de yips…

Epatantes, ces petites histoires distillées avec la magie d’un verbe surprenant et amusant. On en redemande. Vivement d’autres traductions !

                                                                                                              @ Laurent BAYART

 

* Un yakuza chez le psy d’Hideo Okuda, éditions Wombat, 2014.

LIVRE / MARC JACQUEMOND OU L’INCROYABLE EPOPEE ET AUTRE REDEMPTION GRACE AU VELO

Respect et admiration devant cet incroyable défi que s’est lancé Marc Jacquemond, un ex-collègue devenu ami, celui d’une incroyable rédemption grâce à la pratique (forcenée) de la bicyclette.

En effet, en découvrant son récit, on reste admiratif devant sa pugnacité et sa volonté  : J’ai quarante ans. Je n’ai pratiqué ni sport, ni exercice physique depuis mes 17 ans : soit près de 23 ans sans prendre soin de mon corps. Il est empâté, encrassé, ramollo…Et le voilà qu’il prend une licence à la Fédération Française de Cyclotourisme et se met à pérégriner en chambre à air sur les routes d’Alsace et autres, en affolant le compteur. Et puis, un beau jour, il s’inscrit pour la reine des cyclos sportives, le pandémonium du dérailleur : la mythique épreuve Paris- Brest-Paris ! Le Nirvana du bourlingueur en chambre à air. 1.200 kilomètres à se coltiner ! Excusez du peu ou du pneu…

Ce livre raconte, avec simplicité et fraîcheur, cette épopée humaine et cette lente remontée vers la lumière, ce Ventoux qu’il grimpe en lui-même. Rencontres, fratries cyclistes, découvertes, coups de mou, découragements mais aussi, incroyable force de caractère qui suscite l’admiration.  Une belle leçon pour chacun de nous ! Oui, en posant l’huile essentielle de son saint cambouis, le vélo peut changer la vie , voire même la métamorphoser. A découvrir absolument.

                                                                                                              @ Laurent BAYART

  • Prix de vente 15,50 Euros (180 pages), préface de Laurent Bayart. /  Pour toute commande / edilivre.com

EXPO/ LES LUMIERES MAGIQUES DE LA COTE D’OPALE OU LE CLIN D’ŒIL D’ALAIN TIGOULET.

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 Les murs de la bibliothèque de Mundolsheim jouent aux voyageurs.  Sur les tringles et les crochets sont suspendus les paysages de cette cote d’Opale et sa lumière, tout en profondeur. Hymne à l’infini où l’océan pose la magie de sa cosmogonie en coquillages volages telles des étoiles. Les nuages caracolent au-dessus de la mer comme un rideau de théâtre balayé par la chorégraphie des vents. Balade de dunes et de plages, symphonie d’estuaires, adagio de marais, cantate d’écueils et cantique d’une religion où l’homme se révèle être un élément infinitésimal dans cette nature redevenue sauvage. Une gommette sur une toile. Un détail telle une signature en bas de tableau.

Le photographe Alain Tigoulet a installé ses œuvres comme un baigneur fugace pose sa serviette de bain avant d’aller jeter son corps à l’offrande des vagues. L’artiste a su jouer, avec élégance et talent, sur ces variations de lumières et de couleurs de ce paysage enchanté qu’est la baie de Somme ou du Pas-de-Calais. Paysages en constante mouvance, à chaque fois différents. Il rend à l’instant cette plénitude retrouvée, croquée à l’éternité. Petites cabines de bain comme des cottages abandonnés sur le sable, dramaturgie de personnages en duo, se faisant la conversation face à l’immensité océanique, mastodonte de falaise qui se dresse face au panorama grandiose, à l’image d’un cachalot échoué, tandis qu’un banc nous invite à la poésie de l’abandon et de l’éphémère.

Les photos d’Alain Tigoulet nous parlent de cette infinitude qui est en nous, sur ces arpents de littoral qu’il nous invite à découvrir. Et, si vous y regardez bien, vous apercevrez peut-être un phoque ou un veau de mer faisant la planche sur un tissu de sable ? Ou une mouette jouant avec ses pinceaux de plumes sur la gouache des nuages ?

Alain Tigoulet est un magicien qui porte, en bandoulière, son œil sur la poitrine. Et sur les murs de la bibliothèque, un rouleau de peinture est passé avec son encre opale. Tandis que les tringles et les crochets sont devenus des étoiles de mer.

                                                                                                             @ Laurent BAYART

* Exposition « Lumières d’Opale » d’Alain Tigoulet, durant tout le mois d’octobre 2018, bibliothèque L’arbre à lire, 19 rue du Général De Gaulle à Mundolsheim.

 

 

 

 

BILLET D’HUMEUR/ ACTE 63/ LE PETIT GARCON QUI VOYAGEAIT DANS LE TRAIN…

LE PETIT GARCON QUI VOYAGEAIT DANS LE

TRAIN OU LE BRETZEL MAGIQUE…

 

Et te voilà, alphonse, à admirer le paysage

Avec tes yeux noisette qui s’écarquillent

A savourer le spectacle du monde qui se déroule

Devant toi…

La vitre du train est une cinémathèque où se joue

Un spectacle en couleurs

 

 Regarde bien Alphonse,

Voyageur de l’instant

Explorateur de l’immédiat,

Pérégrin des chemins ferroviaires

Emerveillé, tu poses ton regard

Sur le rideau de la vitre

 

En observant avec attention

 Sur le quai

De la gare

Qui sait ?

Tu apercevras peut-être

Un petit garçon déguster

Un bretzel avec son papy

C’est Jules et moi ?

Il manque encore Camille,

Mais bientôt, elle viendra nous rejoindre !

 

Voyage, en restant assis

Tout simplement et en te délectant

De ces secondes partagées

Volées

A la fuite du temps qui passe…

Sur la barque de ce banc

Havre de paix

Sémaphore des tendresses retrouvées

Les mouettes sont des caténaires

Les rails, des embruns en ferraille

Et le bruit des trains, le ressac de l’océan

 

Il suffit de quelques grains de sel

Sur un banc de gare

Comme la colombe d’un magicien

Qui sort de son chapeau claque…

 

                                                               @ Laurent Bayart

                                                                  22 septembre 2018

                                                                (photo de Marie Bayart)

BILLET D’HUMEUR/ ACTE 62/ GRAND CONTOURNEMENT TOUJOURS COMPLEMENT A L’OUEST !  VINCI ou VINGT SCIES.

On serait tenté de pasticher Massacre à la tronçonneuse  lorsqu’on visionne les images de ce qui se passe actuellement à Kolbsheim, (où est enterré le philosophe Jacques Maritain), ZAD du moulin, mais aussi à  vendenheim et autres. Voilà que le Grand Contournement Ouest (GCO) s’est mis en branle et a mandaté ses bûcherons et autres bulldozers assermentés. Tout doit disparaître, voire être rasé. On va mettre des zébras, lignes blanches, fléchages, panneaux verticaux et caetera sur les grands rubans noirs où vont glisser les pneumatiques des bagnoles et mastodontes de semi remorques. On va encore faire couler du goudron sur les belles terres fertiles du Kochersberg pour faire rouler les automobiles et autres camions polluants. Allez, ils vous rendront bien la monnaie de leurs pièces en empoisonnant vos poumons et autres ! Alertez les bébés comme le chantait Jacques Higelin ! Vous cracherez de la suie de pétrole et vous aurez, dans vos oreilles, la belle musique en continu du vroum vroum  des moteurs diesels. Vive les fines particules élémentaires. Incroyable connerie humaine qui n’a de cesse de raser les champs et les vergers pour toujours faire plus de routes ! L’être humain n’en aura donc jamais fini. Jusqu’à quand ?

On nous avait tellement loué dans les oreilles les vertus de la sainte écologie et des promesses de lendemains meilleurs, lors de ce fameux COP21, conférence  de Paris sur le climat…Tout ça pour continuer comme en l’an quarante à faire couler du bitume et basta. Vinci ou vingt scies qui viennent nous ôter le peu d’oxygène et de verdure qu’il restait. On abat les arbres sous le regard des nouveaux gardes forestiers du coin : les gardes mobiles ! Circulez, il y a décidément rien à voir. De quoi tourner le péage du grand livre des utopies perdues.

                                                                                                              @ Laurent BAYART

 

 

 

 

 

LIVRE / L’ECHAPPEE BELLE COMME UNE VRAIE RETRAITE SANS LA COQUILLE DE LA MAISON…

Je découvre avec ravissement ce petit livre bleu signé par un auteur que je ne connaissais pas : Xavier de Moulins. Ecrivain et journaliste de 47 ans, auteur de plusieurs ouvrages.  Et doté d’une particule, s’il vous plaît !

Le titre est surprenant et étrange Ce parfait ciel bleu, où l’on retrouve Antoine Duhamel qui sillonnait les pages de son premier opus Un coup à prendre. Histoire de cet homme divorcé et père « recomposé » qui n’arrive pas à mettre les deux pieds sur la barge, regardant toujours en arrière via la page Facebook de son ex…Histoire aussi aussi tendre et touchante de Mouna, sa grand-mère rebelle, genre de merveilleuse zazou. Echappée belle loin du mouroir de la maison de retraite. Vie en majuscule et découverte d’un passé au miroir brisé et fragmenté, d’une superbe complicité qui passe à travers la barrière des générations.

On n’a pas d’autres choix que de tomber de haut lorsqu’on cultive la certitude que derrière tous ces croulants il n’y a jamais eu d’histoires d ‘hommes et de femmes, que des bérets et des médailles d’ancien combattant rangés au fond d’un tiroir. C’est que les vieux sont des miroirs que l’on fuit pour ne pas avoir à penser à demain…

Ecrit avec justesse, la narration s’écoule paisiblement. Les mots sont bienveillants et fixent parfaitement la vérité de la trame. Sagesse et bonheur de l’instant comme un message chuchoté par l’ancêtre dans la conque d’une oreille : Le passé tu ne peux pas le changer et tu ignores tout du futur. Vis au présent, aime au présent, c’est la seule solution…/…Tu verras bien demain ce que l’avenir t’a réservé.

Belle leçon de liberté qui prouve qu’on peut toujours s’affranchir de son destin, il suffit tout simplement de rêver les yeux ouverts.

                                                                                                              @ Laurent BAYART

* Ce parfait ciel bleu de Xavier de Moulins, éditions Au diable vauvert, 2012.

 

 

 

 

BILLET D’HUMEUR / ACTE 61 / LES TOURISTES N’AIMENT PAS LES CIGALES OU PREFERENT-ILS JOUER LES FOURMIS ?

(photo originale de Némorin, Erik Vacquier)

      J’ai parlé du tourisme bête et imbécile dans mon dernier livre  J’ai mon voyage (éditions Orizons) où j’aurais pu rajouter cette évocation surréaliste de l’actualité estivale. Ce tourisme du déplacement en masse, rapide et volage, voire vorace qui ne voyage plus mais se meut (h) (enfin, les toutous ne supportent même plus le bruit des vaches à la cambrousse !) rapidement. On pourrait presque en rire, prendre ces infos pour des fake news, inimaginables, inconcevables. Comme si le père Ubu, sorti de sa boite à fantaisies, revenait nous dire Merdre !  à coup d’absurdités et pourtant… Les bouseux devenus indésirables dans leurs prés carrés. On pourrait presque penser qu’il s’agit d’une farce inventée par le maire de cette commune du Beausset dans le Var, interpellé par des touristes lui demandant d’éradiquer les cigales et le frottement intempestif  (pestif plutôt !) de leurs ailes.

Bref, exit la stridulation ou le craquètement de ces hémiptères. Ca dérange les porteurs de bob et autre sac banane ! Il y aurait même eu des plaintes ? Trop bruyants ces insectes ! A éradiquer à coups d’insecticides ! Oui, on pensait que tout cela n’était finalement que des galéjades, façon de faire de la pub pour tel ou tel site…mais non. Voilà qu’on tombe dans le grotesque, à l’image de ceux qui se retrouvent – à la campagne – incommodés par le meuglement des bovins ou le carillon des cloches, les piquouzes perverses des taons ou des moustiques, ou le cotcodac des poules dans une basse-cour, l’appel matutinal et claironnant des coq, le bruit d’un ruisseau ou d’une fontaine dont l’eau s’écoule, clapote dans une vasque en pierre, langoureusement…on tombe décidément sur les fesses. Ce siècle est grandissime ! Trop forte cette époque ! Force est de constater que nous ne sommes plus dans celui des Lumières, mais dans celui des « petites frappes », courts circuits en boucle, des  câbles et des plombs qui sautent en permanence. Les ampoules ont perdu de leur luminosité. La boîte crânienne humaine devient une grotte obscure.

Notre coefficient intellectuel aurait-il culbuté dans le grand néant de l’absurdité ? Les touristes sont-ils devenus aujourd’hui des fourmis qui se prennent pour des cigales ou bien l’inverse ? La connerie a toujours de (très) beaux jours devant elle et demeure –à l’image d’Internet – en haut débit et terriblement illimité.

                                                                                                              @ Laurent BAYART

                                                                      

 

 

EXPO EN SEPTEMBRE/ LES CHEVAUX AU VENT DE GEFE A LA BIBLIOTHEQUE DE MUNDOLSHEIM.

          Incroyable profusion artistique du plasticien/créateur Géfé qui « tribule » (de tribulation !) depuis une cinquantaine d’années au gré d’une inspiration débridée, à l’image des chevaux qu’il va prochainement exposer à la bibliothèque « L’arbre à lire » de Mundolsheim.

Cet artiste, né en mai 1950, d’un père ébéniste et artiste peintre, a bourlingué de Wasselonne, Brechlingen, Marlenheim (où se trouve son atelier !) jusqu’à Mulhouse. Il possède une formation de décorateur-étalagiste et s’est inspiré d’un collègue qui signait ses toiles R-Gé pour s’approprier le patronyme de Géfé, alias Gérard Felder. J’ai eu le bonheur de le revoir après un bon break d’une vingtaine d’années et notre ami est resté ce gamin émerveillé, hyper productif à l’imagination débordante, révolté et généreux, bref un véritable humaniste. Le monde en a bien besoin en ces temps d’obscurantisme ! J’avais publié, dans les années quatre-vingt, un ouvrage poétique à la Bartavelle intitulé « A corps et à cris » qui lui avait –déjà à l’époque – inspiré de superbes dessins et illustrations.

Aujourd’hui, je ne peux que vous inciter à venir découvrir ces toiles de chevaux qui expriment les alizés enivrants, la beauté, les couleurs de l’ivresse de la vitesse et du bonheur de l’évasion. Cette envolée équestre de Géfé est un hymne à la liberté et aux paysages que l’on devine arpentés par les sabots inspirés de ses folles montures. Géfé se révèle être un cavalier hors pair. Sa selle ressemble tout simplement à une toile qui l’emmène dans la frénésie de ses aventures artistiques. Menées de mains de maître, à hue et à dia et – qui plus est – Mors aux dents !

                                                                                                              @ Laurent BAYART

* exposition « Les chevaux de Géfé » durant le mois de septembre à la bibliothèque « L’arbre à lire », 19, rue du Général De Gaulle à Mundolsheim. Vernissage le mardi 4 septembre 2018 à 19h30.

 

LIVRE / LA COREE DU NORD EN 100 QUESTIONS NON EDUL »COREES »…


Finalement, on a écrit tout et n’importe quoi sur ce pays, Juliette Morillot, coréanologue, professeur à l’université de Séoul et Dorian Malovic, spécialiste de la Chine, chef du service Asie au quotidien La Croix, ont rédigé un ouvrage qui pose les bonnes questions en apportant les réponses qui remettent un peu les pendules à l’heure, face au déferlement de fausses infos ou de fake newsau sujet de la Corée du Nord qui a défrayé souvent la chronique (ou plutôt effrayé !) ces derniers temps.

Véritablement passionnant, cet ouvrage retrace l’histoire, la politique, géopolitique, les réalités quotidiennes, l’économie et la culture de ce pays. Force est de constater qu’à la lecture de cet ouvrage quasiment complet, on comprend beaucoup mieux la Corée du Nord, surnommé jadis Joséon, le pays du matin clair. Une carte en début de volume offre aux lecteurs une vision détaillée de la péninsule coréenne, théâtre d’une histoire déjà bien mouvementée. On apprend aussi que déjà en 1653, ce territoire était déjà considérée comme une terra incognita, pays si fermé qu’elle n’apparaît même pas sur les cartes de navigation occidentales. L’histoire et ses moult soubresauts, ainsi que ses envahisseurs, expliquent en grande partie cette haine des Américains et des Japonais :une jarre remplie par les Américains des larmes et du sang du peuple coréen. Et plus loin : Tellement de familles ont été séparées par la faute des Américains. Les gens ont fui le Nord pour se réfugier au Sud car ils avaient peur de la bombe atomique.

Explication de texte avec un retour sur la guerre de Corée et cette fameuse zone du 38èmeparallèle ainsi que la DMZ (Zone démilitarisée, longue de 249 kilomètres, qui recèle une incroyable faune et biodiversité, car protégée de toute intrusion humaine depuis 60 ans, comme quoi…). On apprend aussi que la France envoya un bataillon composé de 3421 soldats, sous couvert de l’ONU (dont 269 perdront la vie). Ajoutons à cela que très souvent les témoignages des transfuges échappés de ce pays s’avèrent totalement faux. Ainsi, de nombreux récits ont été publiés qui n’étaient que des ramassis de propagandes venus des frères sudistes….On y parle également de cette métamorphose dans la société contemporaine depuis l’accession au pouvoir de Kim-Jong Un qui détonne avec la politique de ses prédécesseurs Kim-Jong Sung et de son père Kim-Jong-Il…Finalement plus moderniste que l’on croit. Beaucoup de choses ont déjà changé depuis la parution de ce livre fin 2016.

Bref, cet ouvrage est une mine de renseignements et d’infos qui nous révèle bien des vérités sur ce pays, pas si satanique que l’on veut bien nous le faire croire, mais pas non plus, un éden ou un paradis. Loin de là !

Comme chacun sait, la vérité se trouve souvent entre les deux lignes, un peu à l’image de cette ligne de démarcation…

                                                                                                              @ Laurent BAYART

 

* La Corée du Nord (en 100 questions) de Juliette Morillot et Dorian Malovic, Tallandier, 2016.