Archives de catégorie : Blog-Notes

NOUS ETIONS FAITS POUR ETRE LIBRES, NOUS ETIONS FAITS POUR ETRE HEUREUX…

photo de Nemorin, Alias Erik Vacquier

Nous étions faits pour être libres, nous étions faits pour être heureux…psalmodiait le poète… Et puis, la folie destructrice et ses lourdes menaces ont pris le pas sur le trille des oiseaux et la légèreté volage du soleil. L’épée de Damoclès atomique est sortie d’un coup de son épais fourreau ; étui noir de l’apocalypse. Le monde interloqué avait oublié la précarité du vide, le chant des soldats/urubus noirs du chaos, la litanie des gens en kaki venus jeter leur ivraie dans les champs de coquelicots. Les corbeaux et autres corneilles se métamorphosant en avions, lâchant leurs fientes métalliques en bombes fragmentées. Les flammes ont remplacé l’astre héliotrope du jour.

Aimer ne suffisait plus à l’être humain. Il lui fallait, toujours et encore, cette inépuisable soif de territoires, des arpents de terre…Pour enterrer qui ? Le désir et la danse  de mort plus forts que celui de vivre ?

Nous pensions le temps des apaisements et du bonheur tranquille de n’espérer qu’en l’ivresse des papillons.

Le monde se réveille avec une gueule de bois d’avoir trop bu d’obus obtus.

                                                                              Laurent BAYART

                                                                                14 mars 2022

DES TEMPS MEILLEURS AU BOUT DES DOIGTS…

         Les doigts de tes mains tricotent quelques peurs et angoisses, bien compréhensibles, en ces jours de turbulences. La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille, nous l’apprenons chaque jour dans la grande école de la vie, mais continue, Alphonse, insouciant nautonier, à naviguer sur son  fil d’or. Cela en vaut largement la peine, même si tout cela se révèle être, parfois, bien compliqué…  Le temps file inexorablement mais les merveilles de l’amour accomplissent des petits miracles ! Et parfois, Alphonse, les doigts peuvent se mettent à former des prières à l’adresse du Dieu de tous les doudous qui protègent les petits garçons de trois pommes. 

Tes doigts jonglent à nouveau avec tes jouets et ont remis les autorails et tgv en « marche » ! Super. La voie est de nouveau libre.

Tes nounours et autres peluches attendaient impatiemment l’arrivée de tes trains pour repartir en voyage avec toi !

Dans des pays que notre imagination n’arrivera jamais à inventer !

Et les gares que nous traverserons sont comme des soleils posés dans des tunnels. 

Il ne fait jamais nuit lorsqu’on aime !

                                                                              Laurent BAYART

                                                                                 5 mars 2022

LIVRES / L’IMPRESSIONNANTE SAGA (NAPOLITAINE) D’ELENA FERRANTE.

          Cette impressionnante saga rédigée par l’écrivain italien Elena Ferrante se déroule sur quatre tomes et plus de deux mille pages, avec un panel de personnages qui déroule la généalogie de sa composition. L’appendice, en liminaire du livre, s’avère indispensable pour se retrouver, ou du moins se situer dans la cartographie de la narration. Il faut à l’auteur une dextérité hors pair et un indéniable talent pour articuler une telle machinerie ou autre ingénierie qui s’emboite avec bonheur. Chaque protagoniste devenant une pièce d’un gigantesque puzzle d’une histoire romanesque, sinon une époustouflante saga. 

C’est le récit d’une amitié hors norme entre Elena et Lila qui vivent dans un quartier pauvre de Naples.  Destinées d’amours et de désamours, de mariages, de désillusions, d’enfantements, de drames sous fond de tensions politiques, de compromissions et de petits arrangements dans le climat délétère de la mafia. En filigrane, cinquante ans d’histoire italienne, mouvements féministes, événements de soixante-huit, sous fond d’un Vésuve qui semble bouillonner comme ses personnages. Histoires de familles entre cordonnier, menuisier, cheminot-poète, vendeur de légumes et tutti quanti. 

C’est aussi le roman d’amour d’une ville sans pareille : Naples : Quelle ville magnifique et pleine de trésors ! Imma, ici on a parlé toutes les langues, ici on a construit un tas de choses et on en a détruit tout autant, ici les gens, aussi bavards soient-ils, ne se fient à aucun bavardage, et ici il y a le Vésuve, qui rappelle chaque jour que l’entreprise la plus ambitieuse des hommes, les plus puissants, l’œuvre la plus extraordinaire qui soit, peut-être balayée en quelques secondes par le feu, par un tremblement de terre, par la cendre ou la mer.

En quelque sorte, une ville comme une belle métaphore de la vie.

                                                                                Copyright Laurent BAYART

  • L’Amie prodigieuse, tome 1
  • Le nouveau nom, tome 2
  • Celle qui fuit et celle qui reste, tome 3
  • L’enfant perdue, tome 4 d’Elena Ferrante (Editions Gallimard, du monde entier).

LE PRINTEMPS EST REPORTE A UNE DATE ULTERIEURE !

photo de Nemorin, alias Erik Vacquier

          Ce n’est pas une fake new, on vient de l’apprendre de « source sûre » :– Le printemps est reporté à une date ultérieure !  L’ambiance est plombée, le climat délétère et une grande noirceur colorient le ciel de ses nuages de ses ombres urubuesques (et non pas « ubuesques »). Et il ne s’agit pas de météorologie cette fois-ci ! Après le long épisode de ce virus récalcitrant qui nous a entrainés dans un maelstrom de masques à rades, de gestes barrières et de vaccinodromes tous azimuts, voilà que nous nous éloignons, toujours un peu plus, de ce monde meilleur que nous avions imaginé pour nos enfants. Des bruits de bottes et les pétards des bombes se font entendre, après les toussotements  et autres crachotements de la pandémie… 

Décidément, nous ne connaîtrons donc jamais la paix et la quiétude des jours d’insouciance ? Est-ce ainsi que les hommes vivent ?  scandait et interrogeait le poète. 

Le ciel nous abandonne à la folie des constellations ivres.

Il reste à imaginer des lendemains heureux. Une seule nova suffit parfois à changer le destin inscrit sur la cartographie du cosmos.

Comme une nouvelle étoile du berger pour nous indiquer, encore une fois, le chemin à suivre…

Il est grand temps !

                                                                             © Laurent BAYART

                                                                                  26  février 2022

POUR ALPHONSE, DANS CES MOMENTS DE TURBULENCE.

                                     A Claire-Elise, Jérémy et Gustave.

Pipoune, notre petit prince demande à Doudou Courage de t’aider dans ces moments compliqués, entre les murs blancs de l’hôpital. Ce sera ton ange-gardien attitré durant ton séjour ! Nous te confions à lui. Nos cœurs sont en ébullition de tendresse en pensant bien fort à toi, à chaque seconde. Dans chacune d’elle, nous y mettrons tout notre amour, notre tendresse et cet immense bonheur complice de faire partie de ton cercle de chaleur. Le temps va être bien long… J’imagine que toutes tes miniatures de trains et leurs longs filaments de rails, les voitures et leurs garages, tes camions de pompier, rangés en un joyeux fatras sur ton tapis de chambre, vont attendre impatiemment ton retour ! Il manque leur chef d’orchestre.

Reviens vite Pipoune, notre vaillant chevalier Alphonsi Alphonso ! Notre petite tribu ne peut pas se passer d’une seule pièce de son grand puzzle. 

Notre bonheur est inscrit dans les pupilles de tes yeux.

Une boule de neige comme une étoile qui met de la lumière à notre ciel.

                                                                         Laurent dit Papilo

                                                                21 février 2022

LA VIE NOUS JOUE (PARFOIS) DE SACRES TOURS DE…COCHON!

                                            A mes amis de la confrérie des Taste- Andouilles et Gandoyaux du Val d’Ajol.

         Ah, l’actualité ne nous donne pas envie de faire l’andouille ! Et pourtant, parfois la vie nous emmène dans son manège avec de sacrés tours de cochon ! Emportés et saucissonnés comme de belles pièces de boucher, nous voilà soumis aux vicissitudes des aléas des épreuves qui nous font « grouincer » des dents. Tourne tourne le carrousel qui nous donne le vertige, faisant de nos queues en tire-bouchon des sextants de marinier. Surtout ne pas perdre le nord ! Pratiquer lard pour l’art…coûte que coûte, en gardant  toujours le cap. 

Le pompon à tirer étant une aguichante tranche de bacon ! Un forain-charcutier vous la tend au bout du jarret…Décrocher cette friandise vous ferait gagner un nouveau tour de cochon !

Dans cette Ajolaise et divine foire… Aux andouilles !

                                                      © Laurent BAYART

                                                               14 février 2022

EFFROYABLES MAISONS DES FINS DE SAISON LORSQUE L’AUTOMNE COMMENCE A RESSEMBLER A L’HIVER…

photo Nemorin, alias Erik Vacquier

          Cela devrait être une paisible maison pour flâner à l’automne de son existence, vaquer en toute quiétude jusqu’à son hiver. Cela devrait être une maison pour y faire la fête, en gerbes de tendresse, avec ses vieilles articulations et parler du passé au présent, et même se risquer à employer les conjugaisons du futur. Cela devrait être une maison pour y chanter la plénitude des instants qui prennent leur temps, d’aller à la rencontre des autres et de soi-même. De vivre dans l’élégance de vieillir, même si c’est un peu un naufrage comme aurait dit (paraît-il) le général De Gaulle… Il reste toujours quelques planches d’épaves qui trainent à la surface de l’onde pour s’y accrocher. Cela devrait être une maison de retraite, et non pas une retraite de..Russie qui sentirait le roussi. Bérézina aussi car, en ces lieux, on y parle souvent des guerres qui ne sont pas finies et qui passent en boucle dans les mémoires des visages parcheminés. Cela devait être une maison de bienveillance et d’amour et non pas un jardin jonché d’orties et de ronces.

Et puis, cet appel – par un bout de sonnette – adressé à un destinataire qui n’a pas d’oreilles.

Encore la solitude et l’abandon, même ici…

Cela devait être  – tout simplement -une maison de retraite.

                                                      © Laurent BAYART

                                                               8 février 2022

LIVRE / ENTRE LES MURS OU UN COLLEGE EN MODE TOUR DE BABEL.

          Ce livre tombé par hasard sur ma table de chevet se révèle être un véritable régal, une pépite qui pétille de couleurs, en diaspora de cultures, offrant un tableau original de ce qui se passe dans une classe de collège en ZEP (Zone d’Education Prioritaire) du 19èmearrondissement. Là, un jeune professeur de français endosse l’habit de missionnaire en terre hostile. C’est drôle, décapant, rock’n roll et serti d’une joyeuse bonne humeur. Cet ouvrage, signé François Bégaudeau s’intitule Entre les murs et a obtenu le Prix France-Culture du magazine Télérama en 2006.L’adaptation cinématographique (de Laurent Cantet), de ce récit déjanté, remporta la Palme d’Or au Festival de Cannes en 2008. Excusez du peu, comme on dit… Il était temps de mettre un peu de luminosité sur ce livre ayant pris la poussière sur ma table de chevet…Honte à moi !

Inutile de rajouter que cet opus s’inspire du vécu de l’auteur, les dialogues étant taillés sur mesure et sentent l’authenticité de la « vraie vie » scolaire en zone « chahutée ». Dans le coin salon, Chantal corrigeait ses copies sur une cuisse inclinée en pupitre. Et plus loin, de nombreux pays, notamment africains, étant « représentés » dans cette assemblée hétéroclite où chacun –finalement – apporte à l’autre une certaine forme de (re)connaissance. Ainsi, parlant de l’expression « avoir le cafard », la classe se met en mode ébullition, agora et partage : Le brouhaha naissant m’avait fait hausser le ton, Mohammed-Ali a haussé le sien à proportion : – C’est pas vrai m’sieur, au Maroc y’a des fourmis elles sont grandes comme ça, je vous jure…

Cette humanité en déshérence se révèle être sublime, entre cette machine à café qui ne cesse de recracher les pièces avalées, les passages chez le Principal en mode cartons rouges, mais il y a aussi, et surtout, cette récompense cherchée dans la fange et la gadoue : Je vous ai beaucoup dit de vous taire pendant toute cette année. Je vous ai dit souvent des choses comme « taisez-vous » ou « calmez-vous ». Je voudrais aussi vous dire d’autres types de choses. Par exemple que vous avez du talent, que souvent vous nous l’avez montré. Que tout le monde ici peut réussir à condition de vouloir…

Au final, ce petit prof est un shaman de l’éducation et de la transmission. Cet ouvrage se trouve merveilleusement beau car il montre que l’enseignant reste un passeur, même si son chemin est semé d’embûches et de caillasses. Il suffit qu’il l’enchante et qu’il porte un regard bienveillant sur ses élèves…Et le monde deviendra plus beau pour tout un chacun !

                                                               © Laurent BAYART

Entre les murs de François Bégaudeau, Folio, Editions Gallimard, 2006.

NOS YEUX SUR LA MEME LONGUEUR D’ONDE…

                                                             A Marie,

Tes mots s’écrivent et s’expriment dans la prunelle de tes yeux. Je préfère, et de loin, les chats mais toi, tu m’as fait un peu changer d’avis…Tu fais de la dactylographie dans la tendresse de tes câlins. Les animaux, ne l’oublions jamais, rendent le monde plus supportable et plus beau. Ce sont nos sentinelles, nos garde-fous, nos chandelles allumées comme des catadioptres sur les sentes que nous empruntons, nos complices dans la nuit, lorsque la grande noirceur nous étreint. Pureté de l’émeraude, leur amour est un serment journalier qui nous accompagne au fil de nos vies. Et au paradis, gageons qu’une petite foultitude d’amis à quatre pattes nous attendra en compagnons fidèles…de coussinets fermes !

Que leurs yeux ronronnent oui aboient, qu’importe ! Et si le jardin d’Eden n’était finalement qu’une vaste et éthérée arche de Noé ?

Tes yeux, Robin, nous le signifient déjà un peu…

                                                                    © Laurent BAYART 

                                                                       6 février 2022

FRATRIE DE TOUTES LES TENDRESSES

                                                     A Alphonse et Gustave,

photo de Marie Bayart

Il faudra bien, un jour, ré-enchanter le monde par la caresse de nos baisers et l’amour que l’on jettera comme des volées de pétales de rose sur nos vies. Il faudra bien remettre des poignées d’émotions et le goût de ce qui est primordial sur les jours qui passent, tels des wagons de train sur les rails – en lignes (trop) droites- de notre quotidien. Il faudra bien rajouter de la lumière et de la magie, dans les zones d’ombres, sur les épreuves qui nous brûlent et consument parfois. Il faudra bien retrouver la foi en ce ciel où nos yeux vont s’abreuver dans la profondeur de l’absolu. Il faudra bien ressusciter l’amour et étendre nos lippes sur les joues de l’autre, comme pour y poser des promesses de printemps sur les futurs soleils. Il faudra bien réinventer la fraternité et jeter nos mains, en filets d’affection, pour s’en aller à la quête de l’autre. S’étreindre intensément en une prière qui n’aurait pas de fin.

En grande fratrie de tendresse, car nous sommes tous frères et sœurs. Et vous, les enfants, vous êtes là pour nous ouvrir le cœur et nous rappeler à l’essentiel.

Un baiser comme une colombe qui s’envolerait dans le ciel pour changer le monde…Il est désormais grand temps…et nous en avons tant rêver !

Nos visages ont besoin du velours de cette espérance que vous venez nous offrir, pour esquisser un sourire sur le trait de nos lèvres.

                                                                  © Laurent BAYART

                                                                        5 février 2022