Tous les articles par Laurent Bayart

LIVRE / KIM YOUNG-HA, DE MEMOIRE.

 Né en 1968, Kim Young-Ha est un petit prodige de la littérature coréenne. J’ai eu le bonheur de découvrir plusieurs de ses opus (dont Qu’est devenu l’homme coincé dans l’ascenseur, Quiz Show ou Fleur noire) qui désopilent par sa manière de briser les règles et d’emmener le lecteur dans des paysages inédits.

Cette fois-ci, ce surdoué de l’écriture traite de la maladie d’Alzheimer avec une incroyable dextérité et intelligence d’esprit. Il fixe ses pas à ceux d’un ex-tueur en série Kim Byeong-su, 70 ans dans la musette et une flopée de crimes dont il n’a plus souvenance : Les hommes sont tous prisonniers du temps. Et ceux qui sont atteints d’Alzheimer sont enfermés dans une prison dont les cellules rétrécissent de plus en plus vite…Ce personnage déambule dans son existence, sans mémoire, il confond son auxiliaire de vie avec sa fille qu’il pense finalement avoir assassiné comme tant d’autres. L’horreur et la dérision jouxtent en des cloisons fines comme du papier cigarette. L’approche de cette maladie emblématique de nos sociétés est faite avec une grande pertinence. On sent qu’un travail de fond a été mené par Kim Young-Ha : Quand je perds la mémoire du passé, je ne sais plus qui je suis, tandis que si je perds la mémoire du futur (Se souvenir de quelque chose que l’on doit faire dans l’avenir), je suis coincé dans le présent pour toujours.

 Par son architecture, ce thriller psychologique haletant fait songer par moments à l’Etranger de Camus. La maladie jouant le rôle de ce soleil pressant et aveuglant. Les mots disparaissent. Mon cerveau me fait de plus en plus penser à un concombre de mer…

 Malgré son carnet de note et son magnétophone qui pend à son cou, le narrateur, poète et philosophe, marche sur des nuages volatiles. L’auteur, comme il le dit lui-même, se plaît à nous entraîner dans des territoires inconnus de tous, à la manière de Marco Polo.

                                                                                                                   Laurent BAYART

 

* Ma mémoire assassine de Kim Young-Ha, Editions Philippe Picquier, 2015.

 

MAGAZINE / SPORT ET VIE, CA RIME BIEN, NON ?

Toujours aussi passionnant, ce Bimestriel qui sort ces temps-ci sont cent soixante sixième numéro qui me régale toujours à chaque parution. Dans cette mouture, on y parle du « spectre d’Athènes » en rappelant qu’il ne faut jamais trop se réjouir de se voir « décrocher » l’organisation d’une Olympie ! Rappelant l’exemple de la Grèce en 2004 dont on évalue la facture « finale » à 20/25 milliards d’Euros. De quoi plomber encore plus l’endettement abyssal du pays : 320 milliards d’Euros avec, notamment, des infrastructures flambant neuves qui n’ont – par la suite – jamais servies et sont aujourd’hui livrées…aux herbes folles !

Le dopage y est toujours constamment évoqué, avec une acuité cinglante :…Ils (les athlètes) évoluent dans un monde où rien ne compte en-dehors de leurs performances et parce qu’ils sont prêts à tous les risques et à tous les sacrifices pour réaliser leurs ambitions déclare Anne Sakorafa, ancienne championne grecque devenue députée (et dépitée !). L’article conclut amèrement : Car malheureusement, la victoire revient souvent à celui qui triche le mieux ! Au fait, que fera t’on du cas Froome et de ses quatre victoires dans le Tour de France ? Lui supprimera t’on le palmarès, comme à l’ogre Armstrong (En passant, Philippe Brunel évoque le dopage mécanique à son encontre).

Ce magazine ne se lit pas, mais se dévore, comme une bonne barre de céréales ou une plantureuse banane sur le vélo ! A noter un article passionnant où des études statistiques très sérieuses nous apprennent : qu’un corner sortant amène un but 3 fois sur 100. Un corner rentrant 9 fois sur 100. Hallucinant, non ? L’auteur de l’étude rajoutant bien à propos : L’option du corner rentrant pourrait donner l’impression de vouloir absolument marquer soi-même, ce qui sera mal perçu de la part des coéquipiers…Ce qui fait que ce genre de but direct reste rare…

 A noter aussi, la page sur les pelouses synthétiques et leurs petites billes qui contiendraient jusqu’à 190 substances toxiques…Plus avant, on nous apprend qu’ils ont fait leur apparition dans les années soixante, commercialisés par…Monsanto ! Oups.

Dossiers sur l’haltérophilie (record à l’épaulé-jeté de 263 kilos soulevés par Hossein Reza Zadeh, l’Hercule iranien !), la pédophilie dans le sport (à tomber sur le…cul !) avec des entraineurs à la main baladeuse, que ce soit en natation, gym ou football…Ca dézingue tout azimut. Focus sur Léo Lagrange, si connu et inconnu dont la fête de la musique, initiée par Jack Lang, constitue une manière d’hommage…

                                                                                                                   Laurent BAYART

* Sport et Vie, numéro 166, janvier/février 2018, Bimestriel, 6,50 Euros.

LAURENT BAYART INVITE DU « LIVRE A LIRE », EURO-NEGOCE, A L’IUT ROBERT SCHUMAN.

                                        (photo IUT Robert Schuman)

Passionnants moments de rencontres et d’échanges avec les élèves en Techniques de Commercialisation ainsi que des BTS MUC et BTS NRC de l’Académie de Strasbourg dans le cadre de l’opération EURO-NEGOCE, du « Livre à lire » à l’IUT Robert Schuman d’illkirch-Graffenstaden.

Laurent Bayart a été invité, le mardi 9 janvier dernier, en compagnie d’autres écrivains et des éditeurs, à présenter son parcours d’écrivain-cycliste,  dans le cadre d’un colloque « le commerce dans la littérature ». « A l’heure où d’aucuns se plaignent du manque d’intérêt de la jeunesse actuelle pour le support écrit et la littérature, nous avons choisi de faire de cette semaine. Laurent était accompagné de ses collègues Albert Strickler, Charlotte Abecassis-Weigel, Magali Rudler, Florence Jenner-Metz, Anne Plichota et Cendrine Wolf, Gabriel Schoettel, Emmanuel Parmentier, Pierre Marchant et Eric Catarina.

Un grande merci au Docteur Régine Atzenhoffer de l’Université de Strasbourg pour son accueil et son invitation !

CINEMA/ VAS ‘Y ! L’ASIE DEBARQUE A VESOUL !

 

Youpi ! La 24 ème édition du somptueux Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul va commencer, en « intérieur/nuit », à partir du 30 janvier jusqu’au 6 février. Nous avions, à Mundolsheim, le bonheur d’accueillir en décembre le « caravansérail » du festival à la bibliothèque « L’Arbre à lire » pour une expo rétrospective et une rencontre. Mundolsheim dont il est question dans l’édito du programme 2018 !

 Pour mémoire, ce festival attire plus de trente mille spectateurs, le plaçant dans le Top 10 des festivals de cinéma en France. Il est, en outre, le plus ancien des festivals de films asiatiques en Europe.

Nous voilà donc en « fondue enchainée »… à nos confortables fauteuils du Multiplex Majestic de Vesoul, à savourer la presque centaine de films qui sera présentée durant ces sept jours non stop. Cette année, neuf films seront en compétition longs métrages de fiction dont trois d’entre eux en premières internationales et trois inédits. Au total, une quinzaine de prix sera proposée aux différents membres de jury. Focus particulier aussi sur le cinéma de Mongolie et hommages à des cinéastes majeurs avec le réalisateur chinois Wang Xiaoshuai et le syrien Mohamad Malas…A noter également, la thématique brûlante d’actualité « Paroles de Femmes », les nombreux documentaires présentés et les séances pour le jeune public…

Mais, ce festival n’est pas seulement une succession de films projetés, ce sont aussi des rencontres chaleureuses, des instants d’échanges, des retrouvailles entre festivaliers, des repas conviviaux, des soirées thématiques enjouées, des moments de passions partagées et d’ivresse du vagabondage dans les paysages de l’Asie, de rencontres avec des cinéastes, acteurs et réalisateurs, sous l’œil malicieux d’une caméra enchantée.

Merci à Martine et Jean-Marc Thérouanne, les fondateurs et à Bastian Meiresonne, le directeur artistique, pour cette rêverie en images et ces déplacements immobiles si riches en sensations, émotions et découvertes !

C’est finalement plongé dans le noir que les plus beaux voyages commencent, avec un ciel blanc découpé en rectangle de toile, au fond d’une salle…

Voilà que je commence à parler en version sous-titrée. Chut…le générique commence.

                                                                                                                  Laurent BAYART

 

* 24ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, du 30 janvier au 6 février 2018 à Vesoul.

 

 

 

LAURENT BAYART A L’IUT ROBERT SCHUMAN D’ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN, MARDI 9 JANVIER.

Laurent Bayart sera invité, mardi 9 janvier de 14h à 16h, avec d’autres écrivains et éditeurs, à présenter son parcours d’écrivain-cycliste à IUT Robert Schuman d’Illkirch, dans le cadre d’un colloque « le commerce dans la littérature ». « A l’heure où d’aucuns se plaignent du manque d’intérêt de la jeunesse actuelle pour le support écrit et la littérature, nous avons choisi de faire de cette semaine « du livre » l’interface entre auteurs et étudiants ». Les étudiants en Techniques de Commercialisation ainsi que des BTS MUC et BTS NRC de l’Académie de Strasbourg pourront ainsi poser leurs question aux auteurs et éditeurs. Cette session est organisée par le Docteur Régine Atzenhoffer de l’Université de Strasbourg.

LIVRE/ LA GRANGE AUX SOUVENIRS DE CLAUDINE MALRAISON

Cet ouvrage de souvenirs, signé par l’artiste-peintre, Claudine Malraison, nous ouvre les portes d’une armoire magique et les pages d’un album d’où s’échappent les poussières aurifères d’un passé enchanté. Voilà que cette plasticienne, bien connue sur la place, troque son pinceau pour le stylo ou le piano d’un clavier d’ordinateur, afin de raconter son enfance dans l’ancien quartier maraîcher de la Robertsau, là où ses parents possédaient une ferme. Dans notre famille, il n’y a que des filles. Je suis la treizième et en plus, je suis née un vendredi treize nous confie, espiègle, l’au teure. « La grange aux souvenirs » recompose ainsi par touches les joies et tragédies d’une enfance où pétillent et fourmillent mille et une anecdotes, drôles, caustiques et parfois dramatiques. Aussi, quand la porte de la grange est ouverte, on voit le soleil pénétrer par tous les interstices. Grâce de ce lieu emblématique qui constitue –en quelque sorte – la ligne de partage des eaux de tous les rendez-vous où gamins et marmots viennent s’encanailler et savourer l’instant. Ainsi, apprend-on au détour d’un feuillet que c’est ici que l’aiguille d’un gramophone a entonné les airs du Beau Danube bleu…Drame également avec la mort accidentelle de Maria, suite à une chute ou ailleurs, la mémoire tragique d’un suicide… L’écriture simple restitue les évocations vintage des années soixante, lorsque le monde était encore un peu coloré par la poésie d’une certaine lenteur. Au détour d’un paragraphe, conçu tel un sentier buissonnier, la petite Claudine, résidente d’une ferme oblige, confie que je serai infermière… ou que, lance t’elle, parlant d’urine et de son oncle : En Alsace, elle est toute jaune à cause de toute cette bière qu’il boit ! Récit à la Pergaud où La guerre des boutons ne se trouve pas trop loin non plus.

Voilà un petit livre à l’esthétique remarquable qui nous offre des instants de bonheur. Noisettes de souvenirs que l’on croque avec délectation, nous permettant de retrouver quelques images sépia d’un passé, pas si lointain que ça, car il laisse encore la buée de sa respiration sur la lucarne des vitres du grenier ou du moins d’une certaine grange…

                                                                                                                   Laurent BAYART

 

La grange aux souvenirs, récit de Claudine Malraison, Editions Andersen, 2017.

 

 

 

LES CHIFFRES DU SITE POUR 2017

Sympas, les stats des pages lues et autres connexions effectuées sur le site en 2017, soit un total de 4.007 pour l’an passé (un peu en recul par rapport à 2016). Continuez de feuilleter les rubriques de ce site qui se veut un espace de rencontre et d’échange, une manière de vous tenir toujours informés aussi des actualités de l’auteur. N’hésitez pas à m’envoyer vos commentaires et vos messages. Merci pour votre fidélité ! C’est reparti pour une année 2018 que j’espère riche en nouveautés, coups de coeur, animations, titres et spectacles littéraires !

LAURENT BAYART DANS LE NUMERO DE DECEMBRE DE LA REVUE ALSACIENNE DE LITTERATURE

EPSON MFP image

Laurent Bayart publie trois notes de lecture dans le numéro 128 de la Revue Alsacienne de Littérature. Il s’agit des ouvrages de Claude Luezior Mystère de cathédrale, Saint-Nicolas de Fribourg, Jean Humenry Des ronds dans l’eau, L’étonnant voyage de Cornélius Quentin et Le petit livre de la consolation.

  • Les Amis de la Revue Alsacienne de Littérature, BP 30210, 67005 Strasbourg Cédex.

LIVRE/ UN CERTAIN VENDREDI 13 NOVEMBRE…

 

Il ne s’agit pas d’un ouvrage de littérature sportive, « Une belle équipe » a été écrit – comme un antidote – par Grégory Reibenberg, le patron de ce restaurant éponyme bien achalandé qui se situe à Paris, dans le 11ème arrondissement. Nous sommes le vendredi 13 novembre 2015, il est 21h35 et un groupe de terroristes kamikazes va terrasser une vingtaine de personnes, sous la mitraille d’une mini apocalypse.

Le récit rédigé avec simplicité raconte cette lente reconstruction, la bouée sur laquelle il s’accroche, sa fille Tess, narration, d’un homme qui avoue : « Je me sens à moitié humain, à moitié zombie. Je suis comme un automate… » Rescapé miraculeux, il aura perdu une dizaine d’amis, de connaissances et de collègues. Il raconte, avec distance et humanité, sa tournée des psy, les fatras de formulaires à remplir pour se faire indemniser, son audition à une commission d’enquête ubuesque, le gymkhana des rendez-vous avec les édiles, son envie de remettre en route un nouvel établissement afin de continuer à vivre, malgré tout. Grégory Reibenberg essaie de comprendre la barbarie : « A un moment, on se demande tous les trois comment on peut réussir l’exploit de mettre dans la tête de quelqu’un qu’en tuant son prochain, on sauve le monde ? ».

Cette soirée d’enfer du vendredi 13 novembre 2015 où le match de foot France-Allemagne déclenchera la mise à feu de ce pandémonium qui fera, dans la capitale, plus de 130 morts en une soirée. C’est juste avant le massacre de « Charly Hebdo » et après le tsunami de Nice…

On trouve beaucoup de pudeur et de dignité dans ce récit où ne transparaît jamais de haine mais juste l’envie de reconstruire, de comprendre et de résister tout simplement à l’horreur.

                                                                                                                   Laurent BAYART

* Une belle équipe de Grégory Reibenberg, éditions Héliopoles, 2016.

 

 

 

 

 

BILLET D’HUMEUR / ACTE 53/ VITE, VITE ET VITE…L’INDEMNITE KILOMETRIQUE VELO !

On nous a raboté la jante à l’annonce de cette merveilleuse et géniale « Indemnité kilométrique vélo », permettant aux salariés utilisant leur bicyclette pour se rendre au boulot de bénéficier d’une petite manne financière. Outre le fait de rembourser un peu les frais d’entretien de leur monture, celle-ci aurait permis de faire transpirer les ex-automobilistes et d’(es)souffler les futurs cyclistes. Et plop…une crevaison lente a fait oublier cette belle mesure qui n’a – nous apprend-on – quasiment jamais été appliquée et proposée par les entreprises. Quel flop ! On apprend ainsi que, seules 85 structures (soit 0,5% des actifs !) ont mis en place cette super mesure pour le bien-vivre, la santé et l’équilibre des employés, contre l’engorgement des routes et cette pollution qui ne cesse de broyer les poumons des citadins. Bref, un sacré coup de pompe donné aux déplacements cyclistes urbains et quotidiens et un camouflet pour cette politique de véritable transition énergétique ! Car le vélo c’est – n’en doutez pas – la solution à beaucoup de problèmes. D’ailleurs, cyclistes, vous le savez autant que moi, il suffit de faire tourner les jambes sur les pistes cyclables pour que chaque problème trouve sa solution et que se délassent les inextricables nœuds des interrogations… On ne dira jamais assez l’incroyable pouvoir d’un dérailleur et la force salvatrice du noir cambouis sur nos existences.

Ainsi, voilà que le gouvernement souhaite reprendre le guidon et rendre obligatoire cette mesure destinée aux salariés des entreprises. Objectif visé : passer, en quatre ans, de 700.000 à 1.400.000 d’usagers en chambre à air qui se rendent au boulot. On sait, aujourd’hui, que 70% des déplacements de moins de 5 kilomètres sont effectués en voiture…Deux études, dont une menée aux Pays-Bas où ce type d’indemnité existe depuis 1995, ont permis de constater que la réduction des arrêts maladie pouvait aller jusqu’à 15%…

Autant dire qu’il faut vite, et même très vite, appliquer – à grande échelle – cette mesure qui offrira un panel de bienfaits à tous les cyclistes ! Et puis, peut-être arrêtera t’on enfin de faire couler des tonnes et des tonnes de bitume sur les terres cultivables et les champs, afin de les transformer en routes !

Juste une petite exception pour les fines (et peu dispendieuses) bandes et pistes cyclables où le temps passe décidément moins vite, les oiseaux et les chats farnientent et les hommes devenus cyclistes prennent loisirs d’aller –guillerets – à la rencontre de leurs contemporains, en se disant Bonjour !

Eh, vous avez déjà vu des automobilistes se faire un petit coucou de la main ? A part des doigts et autres bras d’honneur, bien sûr…

Laurent BAYART