Tous les articles par Laurent Bayart

LIVRE / UN VELO-HIPPOCAMPE DANS LE CIEL

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 Après plus de neuf millions de kilomètres, onze mille heures de vol, quinze mois de ma vie passée dans le ciel pour aboutir à ce constat : j’ai parcouru le monde sans le voir. Ainsi parle François Suchel, pilote de ligne à Air France qui s’est lancé un grand défi : rallier Canton (Guangzhou) à Paris en bicyclette…On peut vouloir partir, parce qu’on n’a jamais voyagé. Moi, j’ai décidé de voyager parce que je suis trop souvent parti.

Et voilà, cet écrivain-cycliste lancé dans ce projet fou de traverser l’Asie et l’Europe. « Sous les ailes de l’hippocampe » (L’hippocampe ailé est peint sur les moteurs des avions d’Air France – depuis sa création en 1933 -). On appréciera dans ce récit – mené sans temps mort – l’extrême connaissance, historique et géographique du sujet. Il fourmille de détails bien documentés. Ce baroudeur nous raconte sa longue errance et ses moments d’abattement, car son périple laisse sa femme et ses trois enfants sans père et privé d’époux pendant de longues semaines…C’est presque « J’irai dormir chez vous » sauf qu’en Chine, le bourlingueur rencontre l’indifférence des autochtones et la corruption des responsables locaux, un vaste empire en chantier dont la pollution est endémique (La plus désagréable étant sans aucun doute la cigarette !). Il frôlera la correctionnelle en étant arrêté par la police….Le cycliste préfèrera les steppes et les habitants du Kazakhstan, finalement bien plus accueillants…

Traversant la Russie, notre ami confiera –non sans humour – que ce pays est jonché de bris de verre ; de tessons de bouteille de vodka (le territoire est truffé d’alcooliques !) qui mettra à mal son foie et surtout sa chambre à air…Il rentrera de ce voyage heureux mais tout de même un zeste désabusé, désacralisant un peu le mythe de «L’usage du monde » de Nicolas Bouvier ou des chevaliers de l’aventure à tous crins…Au final, « l’hippocampe-cycliste » constatera, arrivé chez lui, qu’il est 16h05, la fin et le début d’un voyage. Le vrai commence au retour, non ?

François Suchel nous livre probablement un des meilleurs récits dans ce domaine.

                                                                                                                Laurent BAYART

 

* Sous les ailes de l’hippocampe, Canton-Paris à vélo, le défi d’un pilote de ligne de François Suchel (éditions Guérin, 2014).

 

LAURENT BAYART AU SALON DU LIVRE DE SOUFFELWEYERSHEIM LES 6 ET 7 DECEMBRE.

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Trêve hivernale oblige, Laurent BAYART délaissera son (inséparable) vélo pour aller se mettre à…table, à l’occasion de la nouvelle édition du Salon du Livre de Souffelweyersheim. Vous pourrez le rencontrer durant ces journées où il se fera un plaisir de dédicacer ses derniers ouvrages et d’aller à la rencontre de ses lecteurs-supporters.

 * Salon du Livre de Souffelweyersheim, le samedi 6 décembre de 14h à 18h et le dimanche 7 décembre, de 10h à 17h (Espace Sportif des 7 Arpents).

BILLET D’HUMEUR /ACTE 15/ LA SOCIETE DU MALAISE OU DEBOUT LES MACONS !

 Nos sociétés sont en crise. On s’en aperçoit tous les jours. Les médias ne cessent de relayer les agitations et autres « petites phrases » assassines des hommes politiques, égarés dans la nasse des émissions « people ». Il faut être vu pour vendre son livre et un peu moins, pour défendre ses idées. Le long glissement vers la boue et la guimauve se poursuit inexorablement. Les invectives et injures sont déversées régulièrement. Chaque jour, une nouvelle polémique – comme un jeu macabre – enfle en baudruche de crachats sur la place publique. Même les humoristes perdent leur sens….de l’humour et en vont de leur pauvre chamaille, eux aussi ! Une mise en examen en cache une autre. Des responsables politiques se comportent comme des margoulins, faisant la leçon aux laborieux quidams pour finalement se faire prendre la main dans la cuvette…D’autres font les gros titres des journaux, déjà condamnés pour finalement être innocentés… bien plus tard. Mais cette « new » ne fait l’objet – dans la presse – que d’un maigre entrefilet. Personne ne le lit et ne s’en intéresse ! Le mal est fait. Le mensonge a pris la mesure de la parole. On ne croit plus à l’engagement politique. Et, quelques « sans culotte» ou « sans dent » livreraient bien cette racaille en cols blancs à la machine du père Guillotin ! Pour peu qu’elle existât encore…

Le cloaque inonde l’espace public. Comment croire encore en des idéaux ? En des personnes qui ne profaneront pas le temple ? En l’intégrité des gens et de leurs actions ? Comment espérer en des lendemains qui chantent ? Les indicateurs économiques en chute libre, le taux de chômage toujours en hausse. Même l’Europe est fustigée, avec ses fonctionnaires et son incapacité à fédérer les énergies. Elle ne fait plus rêver. Au-delà des frontières, la soldatesque en profite pour faire résonner leurs bruits de bottes. L’histoire est un film – en éternel recommencement- qui ne connaît jamais le générique du mot fin…Eternelle boucle de la pellicule.

Septième Art ? Les êtres humains sont devenus spectateurs de leur propre décrépitude. Devant l’écran blanc, c’est leur histoire qui est racontée. Comment reprendre « la main » sur tout ce fatras ? Comment redevenir acteurs au milieu de ces décors qui –chaque jour – s’effondrent un peu plus…

Inventer un monde nouveau et surtout meilleur, avant que les ruines ne prennent le dessus. Il sera toujours tant de reconstruire. Pour peu qu’il reste encore des maçons, il conviendra alors de les extirper des longues files d’attente et des guichets de Pôle Emploi ! La seule bâtisse restée encore debout en ces temps de crise…

                                                                                                                      Laurent BAYART

LIVRE/ L’AVENTURE SAUVAGE DE SARAH MARQUIS.

 

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          Indéniablement, la couverture m’a attiré : un marcheur (de profil) gros sac à dos tirant une « charrette » sur un fond de steppe désertique. Il s’agit de Sarah Marquis, élue aventurière 2013 Europe et nominée par le « National Géographic ». Son livre « Sauvage par nature » raconte son ahurissant périple « de Sibérie en Australie, 3 ans de marche extrême en solitaire ». Cette femme, dans la lignée de ses ainées, Ella Maillart et d’Alexandra David-Néel, est partie défier les ruades des cavaliers mongols et les trafiquants de drogue, sans compter les petites et grosses bêtes rencontrées sur sa route ou près de sa tente de fortune : serpents, buffles et parfois imposants crocodiles…mais la créature la plus dangereuse restant – sans conteste – l’être humain !

S’ils sont souvent passionnants, ce type de récits des baroudeurs du globe sont rédigés dans un langage sommaire où les notes s’emmêlent. Là nous avons affaire à une écriture déjà bien affinée et cohérente. L’originalité de cet ouvrage de 300 pages réside dans le fait qu’elle nous raconte la médaille mais aussi son revers et ce qui se trame derrière le (pudique) rideau…Ainsi, mi-amusée, mi agacée, elle se demande pourquoi certains mâles mongols s’arrêtent pour pisser juste devant elle ? Elle n’obtiendra jamais de réponse. Notre guerrière des confins de l’Asie devra fréquemment poser son bivouac à l’abri des regards et des convoitises…Sarah Marquis nous rappelle que : les déserts éloignent les gens qui ne savent pas regarder, ceux qui ont besoin de divertissement et d’agitation. Plus loin, elle rajoute : La nature laisse des traces derrière elle, il suffit de les « décoder » pour la comprendre et survivre.

Cette Suissesse d’une quarantaine d’années (la Suisse est le pays qui recense le taux le plus important d’aventuriers sur son territoire !) termine par une judicieuse définition de l’aventure : Toute entreprise où le risque est considérable et dont la réussite est douteuse ». Mais, dans le fond, la vie ne s’apparente-t-elle pas à une improbable aventure ?

                                                                                                                      Laurent BAYART

* Sauvage par nature de Sarah Marquis, Editions Michel Lafon, 2014.

THEATRE / CREATION DE « LA CAMPAGNE » DE LA COMPAGNIE LE TALON ROUGE OU LA BARBARIE DU JEU « PAPIER CISEAU CAILLOU»

 

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                 Faut-il le rappeler ? Le théâtre est lieu de l’essentiel. Il raconte cette ligne de fracture/ partage des eaux des destinées humaines. Catherine Javaloyès (voir articles précédents sur le site), metteur en scène et responsable de la compagnie alsacienne Le Talon rouge, nous le remémore avec justesse. Elle vient de présenter « La campagne » de l’auteur anglais Martin Crimp. Un palpitant moment de théâtre où la prouesse du trio de comédiens nous offre le frisson des moments rares.

L’histoire de Corinne et de son époux Richard, médecin généraliste, pourrait ressembler à une feuille de papier musique où les trous entreraient tout « naturellement » dans le système d’un orgue de barbarie (ô la bien nommée !), s’il n’y avait de jolies paires de ciseaux (en couleur) pour taillader la belle harmonie. Un soir, le mari ramène au logis familial une (belle et sensuelle) rescapée d’un naufrage…Et voilà que l’eau du robinet n’a plus le même goût et l’agencement des meubles se trouve tourneboulé. La si douce terre campagnarde devient une zone sismique qui fissure le beau miroir des apparences et autres convenances. Le jeu devient celui du massacre et les ciseaux, tronçonneuses…

Outre l’incroyable densité du texte, la rythmique du jeu, le décor dépouillé, la chorégraphie des lumières, on appréciera – peut-être avant tout – la prouesse des comédiens : Nancy Guyon, François Kergoulay et Catherine Javaloyès. Duos au tac au tac, ricochets, dialogues en enfilades/estafilades, ahurissants face à face qui font l’indéniable réussite de cette pièce. Epoustouflante dramaturgie où les « culs-de-sac et autres évitements » mènent à cette frénétique partie de ciseaux-frénie… Là où une grosse pierre s’installe à l’endroit du cœur et de l’amour.

                                                                                                                      Laurent BAYART

 « La campagne » de Martin Crimp de la compagnie Le Talon rouge, mise en scène de Catherine Javaloyès. Taps Laiterie à Strasbourg, représentation jusqu’à dimanche 9 novembre à 17h.

Contacts / talonrouge@free.fr

NE VOUS LAISSEZ PAS METTRE EN BOITE (AUX LETTRES) PAR VOS COURRIELS ! BILLET D’HUMEUR / ACTE 14

            Incontournables aujourd’hui dans le monde du travail, les messages électroniques viennent bourrer votre boîte aux lettres de leurs petites enveloppes virtuelles. Plus moyen d’y échapper ! Le salarié moderne – qui plus est au bureau – est submergé par ces messages insistants qui finalement participent au stress de la vie dite moderne. Les neurochirurgiens sont formels : ils seraient responsables d’une perte de 10 à 15% de la productivité…/…car la majorité d’entre nous n’est pas faite pour traiter deux informations à la fois. Nous voilà prévenus. L’homo erectus ne peut pas courir après deux dinosaures en même temps !

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En plus, on lui colle des réunions qui représentent des instants remplis de vacuité où les paroles défilent, souvent truffées d’enflures verbales et d’incompréhensibles superlatifs mais sans beaucoup de sens (pratique). Ainsi, 88 % des personnes considèrent y perdre leur temps ! Ben voyons… Quel scoop ! La pression exercée, les tâches multiples et souvent le non-remplacement des personnes parties à la retraite font que nos contemporains se retrouvent complètement peroxydés…Au bord de l’incendie interne ! Le plus comique –si l’on peut dire – est que, d’après des études, être débordé reste perçu comme un signe d’importance ! Curieux ces bureaucrates qui abhorrent les messages électroniques mais reconnaissent dans ces petites enveloppes le grisant pouvoir d’être surbookés, nourrissant aux grains nobles les vautours du stress. Bref, comme dirait la pub : il n’y a que mail qui m’aille…

                                                                                                                  Laurent BAYART

 

  • DNA, mercredi 24 septembre 2014 « Le grand stress des « hyperconnectés ».

UNE ETOILE DANS LA NUIT / LE JOURNAL D’HELENE BERR.


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       Préfacé par le récent prix Nobel de littérature Patrick Modiano, le journal d’Hélène Berr se présente comme un intense et vibrant témoignage d’une des périodes les plus sombres de notre histoire. Ce journal-récit s’échelonne de 1942 jusqu’au début de l’année 1944. Hélène, juive issue d’une famille aisée (le père est industriel), raconte sa soif de vivre, ses sorties culturelles dans un Paris occupé où elle sent – d’une manière étrangement prémonitoire – la tragédie qui se prépare. Elle exulte d’amour et de passion, ode à la vie et à la beauté des éléments, à contretemps du poids d’une actualité qui écrase les destinées. Elle doit déjà jongler, sinon faire du gymkhana, entre les rafles plus ou moins annoncées. Elle éclate littéralement d’amour pour un jeune homme Jean Morawiecki : « Je lui avais trouvé l’air slave, l’air d’un prince slave ». Il s’engagera dans la résistance pendant que, peu à peu, disparaissent les silhouettes « étoilées » dans la ville lumière étranglée par la peste nazie : «  Il y a du beau mêlé au tragique. Une espèce de resserrement de la beauté au cœur de la laideur »

Outre une indéniable qualité d’écriture, on est impressionné par cette femme romantique qui ose encore s’émouvoir et aimer au milieu d’un chaos qui creuse son effroyable fosse. Ce journal, devenu « texte mythique » qui a été offert au Mémorial de la Shoah, est d’une troublante modernité. Il y décrit cette inexorable montée de l’horreur, les camps d’internement, le « Vel d’hiv’ », les trains à bestiaux, l’humiliation quotidienne de cette étoile cousue aux manteaux : « Ce soir, tout a changé à nouveau : je trouve que c’est une lâcheté de ne pas le faire (la mettre), vis-à-vis de ceux qui le feront ». Ce destin hors du commun nous ouvre la voie et nous exhorte à ne jamais renoncer…Les flammes d’hier n’ont pas encore fait taire leurs braises. D’autres incendies tels des fœtus dorment dans le ventre des dictateurs fous.

                                                                                                                      Laurent BAYART

 * Hélène Berr, journal, préface de Patrick Modiano, Points, éditions Tallandier, 2008

Il N’EST PAS D’HABITUDE NI DE BANALITE EN CHAMBRE A AIR/ BILLET D’HUMEUR / ACTE 13

La rouille de l’habitude n’existe pas pour l’observateur quotidien en chambre à air. Arpenter les pistes et autres bandes cyclables permet – pour celui qui est attentif – d’être émerveillé par des chromos ou petites aquarelles qui sont créés dans l’instantané de l’éphémère. Tous les jours, d’autres détails apparaissent, un peu comme si un trésor dévoilait parcimonieusement ses poussières d’or et autres miettes argentées. Rester la tête dans le guidon serait – à l’instar de ceux qui ont les oreilles obstruées par « des bouchons de musique » – refuser, quelque part, la beauté de l’instant et l’envie de communiquer avec son contemporain…

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Ainsi, chaque jour, de drôles d’aphorismes ou fables sont rédigés devant moi. Il suffit simplement de les lire et de bien vouloir déchiffrer le secret de leur signification. Cocasse parfois, en lisère des champs de maïs près de Lampertheim, d’apercevoir un chien attendant discrètement, campé sur le séant, que son maître ait terminé de satisfaire ses besoins naturels. En général c’est plutôt le contraire ! J’entends encore le bruit d’une pétarade en feux d’artifice, non loin du pont tournant de Vendenheim. Des centaines de corneilles ou corbeaux se propageant, telle une nuée de fourmis volantes, dans le ciel… Et puis, en milieu urbain, surprise du cycliste d’apercevoir tôt le matin des dames de petite vertu aux abords de la place de la Bourse ( ???). L’une me gratifia même d’un signe de la main…Oups ! Je me rappelais que de pareilles dames se trouvaient un jour en pleine cambrousse, aux abords des champs, non loin de Cora…L’hypermarché du charme en quelque sorte moins les caddies… Je pense aussi et surtout à ces inconnus qui me gratifient d’un salut complice ; bonjour qui me réchauffe le cœur, car l’indifférence régnant en souverain sur la bande goudronnée fait que des gens passent aujourd’hui sans prêter la moindre attention à l’autre.

Moi, avec ma bicyclette, j’aime envoyer quelques aubades de bonne humeur à ceux que je croise. Manière d’embellir la banalité du quotidien répétitif qui n’a d’habitude que ce qu’on veut finalement bien lui donner.

                                                                                                                     Laurent BAYART

DES NOUVELLES DE COREE / LIVRE

 

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Encore une belle et heureuse traduction et découverte, celle qui rassemble une petite dizaine de nouvelles d’auteurs contemporains coréens (du sud, cette fois-ci). Séoul, vite, vite ! présente une palette surprenante de jeunes auteurs, un peu la crête d’une vague vivifiante d’une littérature qui gagne à être connue. Grâce soit rendue aux traducteurs Kim Jeong-Yeon et Suzanne Salinas. Ecrivains qui ont vu l’avènement de la consommation et de la démocratie : « l’intérêt des Coréens s’est déplacé vers l’individu en tant que tel, c’est-à-dire envisagé hors de la collectivité…/…pour déboucher sur une exubérante aspiration à la réalisation de soi »

On se délecte de ces histoires magistralement menées qui narrent les aléas d’une vie moderne et trépidante, univers asiatique et d’un pays que l’on ne connaît que trop peu où s’entrechoquent modernité et tradition. Dans ce registre, le texte Le déménagement de Kim Young-Ha est un petit bijou de dérision et va donner lieu à des comportements « irrationnels ». On notera aussi la très belle nouvelle Cours, papa ! qui raconte –non sans humour- la fuite en avant du pater, comme une allégorie de ces Coréens, nés à la fin du XXème siècle et qui se cherchent…Quand viendra l’heure évoque avec tendresse la disparition d’une sœur comédienne et de la lecture de son journal par sa sœur. Le drame du Grand magasin Sampung, immeuble qui s’effondra le 29 juin 1995, devenant un sanctuaire de ruines et gravats pour cinq-cents personnes…L’héroïne racontant comment le hasard lui fit échapper à cette dévastation, la vie –parfois et souvent – ne tient qu’à l’extrême bienveillance de la destinée…

Cette anthologie est une petite perle d’exotisme et une manière d’ouvrir l’huitre d’un pays à découvrir, pour y sentir l’irrésistible iode de l’exotisme.

                                                                                                                      Laurent BAYART

* Séoul, vite, vite ! anthologie de nouvelles coréennes contemporaines traduites par Kim Jeong-Yeon et Suzanne Salinas, Editions Philippe Picquier, 2012.

STEPHEN BLANCHARD : L’INOXYDABLE PLUME !

L’écrivain bourguignon Stephen Blanchard est un infatigable et inoxydable animateur de l’équipée culturelle contemporaine. Fondateur de l’association des Poètes de l’Amitié, sise dans la bonne ville de Dijon, il a mis à flot également la revue littéraire « Florilège » qui sort –ces jours-ci- sont cent cinquante-sixième numéro ! Rare dans la geste éditoriale littéraire.

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Son curriculum est quasiment un inventaire à la Prévert, tant il fourmille de mille et une choses qu’il a réalisées. Syndicaliste, organisateur de manifestations littéraires, d’expositions, de récitals, de lectures, créateur de prix…il foisonne d’activités et d’énergie (dopage ?). Et puis, avec cette incroyable panoplie d’interventions qu’il réalise dans moult (frites !) domaines, on en oublierait presque l’auteur qui se cache derrière l’animateur. Seize recueils de poésie publiés, bon an mal an, qu’il ne cesse de diffuser et parfois de réimprimer. Cet homme de cœur et pluridisciplinaire, fécond à souhait, se révèle être aussi un poète de talent qui manie le langage poétique avec finesse et dextérité.

L’homme d’action, en retraite (??) depuis peu – enchaîne de plus bel : il organise des spectacles littéraires et musicaux, presque soixante-dix par an…Il nous donnerait presque le tournis cet oiseau-là dont les plumes ne sont pas prêtes de se décoller du râble. Au pays du chanoine Kir, notre Icare a mis de la super glu !

Chapeau bas Monsieur Blanchard !

                                                                                                                  Laurent BAYART