Tous les articles par Laurent Bayart

BRETZEL &BEURRE SALE / SAISON 3 OU UNE GOURMANDISE DE RECIT ALSACO-BRETON.

          C’est (déjà !) le tome 3 des aventures alsaco-bretonnes de Cathie Wald, Alsacienne qui est venue s’installer en Bretagne à Locmaria (situé « quelque part » entre Quimper et Concarneau), afin de fonder le restaurant « Bretzel et beurre salé » (voir mes chroniques des précédents tomes publiées le 10 et 31 janvier dernier). Voilà que son ex-mari vient faire vaciller les dolmens, avec un projet immobilier rock’n roll programmé sur les ruines de l’abbaye bénédictine, pour en faire une résidence de milliardaires. Tollé et raz de marée dans le landerneau dont les habitants défendent – bec et ongles – le patrimoine du lieu. Un comité de défense est créé mais le chef de file des opposants se retrouve assassiné ! Cathy mènera l’enquête car son ex est (naturellement) accusé. Le récit, séquencé par des chapitres bien structurés, est joyeusement bien mené. On se régale sur certains passages : Jacques Salomon saisit un mégaphone qui avait dû appartenir à Henri Krasucki et, dans un crachouillis abominable, harangua l’assemblée. Locmaria est une bourgade fictive coquettement décrite : Contrairement à quelques communes du pays bigouden ou du pays de l’Aven qui s’étaient transformées depuis longtemps en stations balnéaires réputées, Locmaria avait toujours gardé une taille humaine et n’avait pas joué la carte du tourisme à tout-va. Il y a, comme pour les ouvrages précédents, une galerie de personnages qui s’étoffe et commence à prendre de la place en ouverture du volume ! Les auteurs Margot et Jean Le Moal écrivent à « deux mains », avec maestria, ce cosy mystery, sans jamais y poser de temps mort. C’est aussi une manière d’hommage touristique et tout rustique à l’adresse de la Bretagne, terre de mystères et de vieilles pierres : Elles racontent la vie, des vies…et ceux qui les ont construites n’ont pas choisi leur localisation au hasard. Ils connaissent les forces de la terre. 

Et puis, l’imaginaire et l’extraordinaire se marient pour générer une actualité improbable qui fait le « buzz » à Locmaria. A savoir : la venue de l’auteur(e) mondialement connue Clara Pearl qui vient dédicacer une multitude d’exemplaires de son dernier ouvrage, à faire glousser la caisse du libraire ! Et puis, cerise sur le gâteau ou plutôt sur le Kouign-amann, des limiers patrimoniaux découvriront que l’abbaye cache une sculpture ou une peinture de Léonard de Vinci sans doute achevée par son disciple. N’en jetez plus ! 

Ce nouveau livre est un régal qui annonce (forcément) une suite, et puis, le lecteur attentif apprécie ce petit clin d’œil lancé à sa commune de prédilection : Mundolsheim où ne se trouve pas de crêperie mais un concessionnaire Mercedes ! Mystery et boule de gomme !

                                                                    © Laurent BAYART

  • Bretzel & beurre salé, l’habit ne fait pas le moine de Margot et Jean Le Moal, éditions Calmann Levy, 2022.

LA GRACE DE L’OISEAU…

          L’oiseau, en maestro, déploie ses ailes qui sont comme des aspirateurs à nuages, écumant le ciel de ses circonvolutions aériennes. Le gracieux volatile constitue une majuscule qui se déplace dans la syntaxe de l’azur. Il zigzague et fait de la chorégraphie dans les couloirs d’air et autres courants atmosphériques. L’instrument à bec trace d’invisibles chemins dans les nuées et joue de la musique au-dessus de nos têtes. Enchantement de regarder ses bans de poissons volants en tourbillons majestueux. Que serait donc un ciel sans oiseaux ? Probablement, triste comme une toile blanche immaculée, sans l’inspiration et l’imaginaire de l’artiste !

Une fourmi et un lézard le regardent comme on admire un chef d’orchestre.

Ils aimeraient bien jouer du violon avec lui tout là-haut, mais leurs pattes de lilliputiens les empêchent de voler, aurait chuchoté un Baudelaire embusqué dans des taillis et grimé en scarabée…

La fantaisie décidément habite les cieux.

                                                                   © Laurent BAYART

                                                                        30 juillet 2022

LA LEGERETE D’UNE PLUME…

          C’est un oiseau volage, distrait qui s’est affranchi d’une de ses plumes provenant de son carénage en duvet. S’est-il allégé pour aller voler plus loin ? Plus haut ? Il a secoué son oreiller et fait tomber une rémige sur un banc du parc. Clin d’œil complice à un homme de lettre ? Écrivain en station assise, en train de chercher l’inspiration, j’ai trouvé ce billet léger et aérien. L’oiseau a laissé ce marque-page comme un signe que l’on abandonne au hasard des rencontres. Moi, je l’ai ramassé et me suis envolé, en écrivant sur un petit papier, tel le pelage blanc d’un cygne. Je lui ai offert une poignée de mots pour le remercier de son message.

Quelque part, il en est de même pour nous. Chaque jour nous perdons quelques poussières de nous-mêmes. Neurones, squames, copeaux de pelures de peaux, minuscules petits bouts de corps infinitésimaux.

Histoire de nous déshabiller avant le grand et l’ultime envol…

Être léger à l’image d’une plume.

                                                               © Laurent BAYART

                                                28 juillet 2022

IVRESSE (VERTE) DE TOUS MES VAGABONDAGES.

photo Marie Bayart

                                                                       Pour Alphonse,

          J’aime m’installer dans l’instant. Les herbes hautes ressemblent à des apostrophes vertes qui posent leurs accentuations sur mon corps. Je creuse une ombre dans l’ivraie de mon ivresse. Bonheur de vivre le moment présent, après avoir glissé dans les chardons et les orties. Les ronces n’ont pas eu raison de ma soif de vivre et de mes enchantements quotidiens. Moi, je m’enivre de cette liberté qui enchante les alvéoles de mes poumons. Je gazouille comme un moineau en quête d’azur. Bulles d’air et oxygène jouent leur bossa nova sur le compas de mes jambes. Je danse dans la joie des graminées et des feuillages. Je farniente dans la gourmandise des secondes qui s’égrènent. 

Petit papillon qui se pose dans une prairie et glisse ses ailes sur le duvet de la verdure.

Gavroche des coquelicots, des pâquerettes et des boutons d’or, je suis un bouquet de petit garçon aux ressorts de Zébulon, prêt à faire palpiter tous les fleuristes et autres garde-chiourmes des cours de récréation.

Le soleil, tel un tournesol, constitue ma seule et unique boussole.

                                                 © Laurent BAYART

                                                25 juillet 2022

LA SORTIE DU LONG TUNNEL…

avec la complicité de Jules…

         Attendre, toujours attendre la sortie de ce long no man’s land en forme de sombre et distendu tunnel, comme un ténébreux tobogan qui use notre patience, lorsque le soleil pose un monocle d’aveugle à son œil rouge. Attendre des moments plus propices pour se rendre au rendez-vous fécond des bonheurs retrouvés. Les vicissitudes et aléas de la vie nous usent et nous font, parfois, plonger dans l’ineffable. Que ne faut-il pas des trésors de patience afin de pouvoir à nouveau se tenir debout ! Attendre la fin de la glissade, de cette plongée qui nous fait retrouver la plénitude du sol. Ivresse d’écouter à nouveau l’andante des oiseaux qui trillent à nos oreilles.

Bonheur simple d’être dans l’instant présent et de déguster la noisette des secondes qui s’écoulent doucement et langoureusement, mais ne tombent pas comme l’eau dans la clepsydre ou le sable dans le sablier.

J’aime la chute quand elle me raconte la résurrection et la plénitude des rencontres avec l’essentiel.

Un tobogan peut devenir une échelle sans barreaux qui nous pousse vers le haut…Le ciel et ses nuages nous accueilleront au bout de ce tunnel à l’envers.

                                                                    © Laurent BAYART

                                                23 juillet 2022

L’ART DE S’A -MUSEE EN ECOUTANT PAR LES YEUX…

                                                                                                A Jules,

         Dans le musée, les toiles glissent des œillades au petit garçon, les peintures dans leurs cadres esquissent des clins d’œil complices. Les cimaises sont en goguette dans le musée Vincent Van Gogh. Un tourbillon de chef d’œuvres, en maelstrom de couleurs, joue sur la palette des yeux des visiteurs et le loupiot se retrouve émerveillé devant tant de beauté. Les musées sont des gourmandises pour les pupilles, et les artistes transformés en magiciens qui font apparaître des lapins blancs devant leur bâton de chef d’orchestre maestro. Les tournesols, la moisson, le semeur, champ de blé aux corbeaux…Les peintures jouent leurs arpèges dans le bonheur des instants figés dans le temps. Un homme à l’oreille coupée lui chuchote dans les oreilles, oreillettes/écouteurs en fumant sa pipe. Ses volutes inspirées parviennent jusqu’à nous… L’imaginaire déroule sa romance dans ce musée hollandais. Tes yeux sont des papillons aux ailes multicolores. 

Les artistes sont les enchanteurs du quotidien.

Leurs voix ne s’éteignent jamais, tels des cierges qui brûlent et envoient leur lumière dans un tabernacle.

                                                                    © Laurent BAYART

                                                                        22 juillet 2022

LA MER CHUCHOTE DANS LES PUPILLES DE TES YEUX.

photo Emilie Bayart

                                                               A Camille,

          Écoute attentivement ce que te raconte le murmure de l’eau. La mer danse et chante la chanson des sirènes. Psalmodie des joutes marines et des grands orgues du ressac des marées. Il suffit de prendre la peine de percevoir le cantique de vagues, la liturgie des embruns enchantés par les notes de musique, les goélands et quelques mouettes jouant du solfège en imaginant des symphonies sur les partitions aériennes du ciel. Les coquillages concoctant des myriades de clefs de sol sur les grains du sable. Un crabe ou un homard se prendrait-il pour un chef d’orchestre ? Maestro à l’air pincé. Habillé de sa cuirasse rouge en queue de pie.

Écoute Camille la chanson des oiseaux ! Ils transportent les alizés sur leurs ailes et nous distillent des envies de liberté et la soif d’aimer tout ce qui nous entoure.

Admire la beauté du monde, c’est un cahier d’écolier qui s’ouvre et de merveilleuses leçons qu’il t’offrira pour la vie.

Et c’est toi qui écriras ce qu’il te plaira d’imaginer.

Le monde, décidément, appartiendra à ceux qui l’aimeront.

                                                                    © Laurent BAYART

                                                                              17 juillet 2022

L’EDITION 2023 DU FESTIVAL INTERNATIONAL DES CINEMAS D’ASIE DE VESOUL EST LANCEE, AVEC SON (MAGNIFIQUE) VISUEL !

C’est un rendez-vous annuel somptueux en mode cinémas d’Asie et découvertes de films originaux et palpitants. La 29ème édition est lancée avec la réalisation du premier jalon : le superbe visuel créé par l’artiste haut-saônoise, auteur auto-entrepreneuse et graphiste, Marie Melcore, native du village de…Boulot (ça ne s’invente pas !) qui a vraiment un incroyable talent et du cœur… à l’ouvrage ! 

Cette nouvelle petite œuvre d’art se révèle être -tout simplement – superbe et représente Les tours végétales des Jardins près de la baie de Singapour, la grande roue et la N Séoul Tower de Corée, un temple bouddhiste, une mère hindoue et son fils…Une marque de « fabrique » artistique, désormais bien appréciée des aficionados de ce festival atypique, convivial, chaleureux et « familial », truffé de « pointures » cinématographiques et de petites pépites de pellicules ! 

Plusieurs dizaines de milliers de festivaliers s’y rendent chaque année pour y apprécier les 90 films de la sélection présentés par les professionnels des cinémas d’Asie. 

Les films en compétition sont récompensés par 7 jurys (International, Netpac, Critique, Inalco, Marc Haaz, Lycéen, Jeune). 

Et en 2023, ce sera (déjà !) la 29ème édition qui aura lieu dans la capitale vésulienne, du mardi 28 février au 7 mars. Pour la prochaine édition, la thématique se situera autour d’artistes asiatiques vivant en exil, « dans un autre pays que le leur ». Comment ces réalisateurs viennent s’interroger sur leur identité liée à la double culture. « Il y a vraiment cette idée de double culture, d’exil, de migration, de diaspora. » Et une mise en lumière de certains regards sur le cinéma asiatique : Singapour, Corée du Sud… 

Un rendez-vous à noter, d’ores et déjà, sur votre agenda. Le générique commence à défiler, l’Asie va -une fois de plus – vous faire rêver en mode intérieur/nuit. Des images pleins les yeux et les pupilles, comme des travelling qui filent sur les rails de la route de la soie…

      Laurent BAYART

Contacts /

Festival International des Cinémas d’Asie

25, rue du docteur Doillon 

70 000 VESOUL – FRANCE

+33 3 84 76 55 82 – +33 6 84 84 87 46

festival.vesoul@wanadoo.fr 

www.cinemas-asie.com

COURAGE, PETER PAN, TA TRIBU EST DERRIERE TOI !

                                                                                    Pour Alphonse,

                  Petit lutin, notre tribu est derrière toi, dans ces moments bien « compliqués » que tu traverses. Peter Pan, Vaillante, le pompier héros, Vaïna, la légende du bout du monde…Tous sont derrière toi pour te donner du courage…Moments de turbulences où les nuages vrillent autour, comme la main/serre du capitaine Crochet ! Mais le soleil n’est jamais très loin, à l’image de ceux qui t’aiment et te protègent. A l’instar de la fée Clochette, il y aussi les silhouettes enchantées qui veillent ; nos anges gardiens et toutes les ombres lumineuses qui papillonnent autour de nous et nous rappellent constamment que s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante…/…s’il me manque l’amour, je ne suis rien…/…il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais.Et ta petite tribu, derrière toi, avec tes parents, est justement remplie d’amour, celle qui renverse les montagnes et taille les océans.

Un jour, les incendies se taisent et les fleurs se remettent à chanter le cantique du printemps. Car les petits lutins sont toujours habillés en vert…

La couleur de l’espérance, et aussi celle du jardin de Papilo …

                                                                                 Laurent BAYART

                                                                                   13 juillet 2022

LIVRE / LE FOOT (FRANÇAIS) DE RIOLO CE N’EST (VRAIMENT) PAS RIGOLO !

          Je ne connaissais pas Daniel Riolo qui est un chroniqueur, spécialiste de foot, éditorialiste à RMC Sport ; habitué des After. Tout juste son visage me « dit » quelque chose car très connu dans le milieu et sur le réseau télévisuel. Ce livre, présenté en format poche, a tout de suite attisé ma curiosité : Cher football français où le texte de quatrième est déjà une présentation au vitriol : J’arrive avec une belle lame aiguisée, mais ça se termine toujours à la hache. Nous voilà prévenus ! Le titre de son opuscule faisant référence à celui d’Eric Neuhoff, concernant le septième art : Cher cinéma français.

Le journaliste fustige la pauvreté du championnat français et revient, plusieurs fois, sur l’annulation – suite à la crise sanitaire – de la saison 2019/2020, un cas unique en Europe…où, dit-il, la peste émotionnelle l’a emporté, alors que les autres ligues européennes ont allègrement continué la chorégraphie sur les gazons verts…Jamais on n’a imaginé qu’on serait les seuls raille Riolo.  Il rappelle que les revenus du foot sont essentiellement la télé et le « trading ». En chiffre, ça donne quoi ? Droits télé : 36%, vente de joueurs : 25%, sponsoring et publicité : 16 %. Enfin, billetterie et recettes « jour de match » : 8%….

Wahoua, il ne va pas de plume morte lorsqu’il écrit : Les « talents » qui restent dans notre championnat sont pour la plupart des joueurs de piètre qualité, voire des bourrins avec, depuis de nombreuses années, des clubs qui sont passés d’une dimension internationale à une dimension « France ». Ce qui signifie, à l’échelle de l’Europe, des joueurs de quartier ! Diantre, ça dézingue sérieux ! 

Tous les grands footballeurs et autres entraineurs étant allés exercer leurs talents à l’étranger. Ces derniers ayant un mal fou à « réveiller » leurs joueurs : Le paraître est devenu important. C’est un élément du management. L’important n’est plus le terrain, mais la gestion de l’humain. Comme disent beaucoup de coaches, avant c’était 80% terrain, 20% humain, maintenant c’est l’inverse ! 

Et de rappeler qu’en Argentine, l’entraineur est appelé « maestro » ou « profesor ». Un peu comme en Italie on dit « mister ». Le journaliste dégomme tous azimuts, notamment les instances footballistiques, Noël Le Graët et aussi Didier Deschamps, le chef d’orchestre des « bleus ».

Enfin, afin de donner un exemple sur l’ignorance « crasse » des patrons d’antennes, l’un d’eux – voulant évoquer l’attaquant Thierry Henry – fit référence aux exploits de Patrick Henry ! Hallucinant de bêtise et d’ignorance…Une tuerie !

Voilà un petit bouquin qui décape et rase la moquette du gazon des terrains de foot. Instructif, rigolo parfois, mais Riolo toujours !

                                                                     © Laurent BAYART

  • Cher football français, les vérités que le foot français refuse d’entendre, de Daniel Riolo, Hugo Poche, 2021.