Tous les articles par Laurent Bayart

BILLET D’HUMEUR / ACTE 89 / APO-CUL-YPSE NOW

A force de prévoir des scénarios catastrophe, à grands coups de bombes atomiques et autres docteurs Folamour, nos grands prévisionnistes de l’apocalypse n’ont pas vu venir l’infinitésimal du monde microbien des virus, une autre manière de guerre (des scientifiques apprentis sorciers ?) et qui se répand à la vitesse d’une trainée de poudre. Il aura suffi ce grand tohu-bohu sanitaire venu de Chine pour faire basculer le monde dans un surprenant chaos, une onde de choc à faire tousser toute la planète et à affoler les thermomètres du monde entier. Et voilà, que tout s’enraye, se dérègle, les bourses s’effondrent, les hôpitaux se remplissent, les poignées de mains se figent, les visages se masquent, les sourires se crispent…Et voici que les caddies de supermarchés deviennent obèses et boulimiques. Ils se remplissent comme dans un film de guerre. Et il paraît que le papier toilette, autrement dit le pq, connaît un succès incroyable qui frôle l’hystérie, la diarrhée de la bêtise en quelque sorte ! L’apo-cul-ypse now serait-on  tenté de pasticher. On n’en sourirait presque si cela n’était pas tout simplement pathétique…incroyable ânerie humaine.

 Finalement, l’homme est probablement le plus grand…virus de la planète. Le père Ubu n’est pas mort. Mieux, en ces temps de pandémie, c’est le seul à se porter comme un charme !

                                                                   copyright Laurent BAYART

                                                                       16 mars 2020

LIVRE/ MONTEE AU FILET JUSQU’AU BOUT DE LA NUIT.

Bon, honnêtement, je ne suis pas trop fan de tennis mais ce petit bouquin d’un aficionado de Rodgeur, complètement déjanté à haut débit et totalement illimité, m’a séduit. Opuscule, quasi livre de poche, Roger Federer jusqu’au bout de la nuit  est un ouvrage sur-vitaminé qui vous souffle dans la nuque un courant d’air vivifiant. Bref, une déflagration de bonne humeur ! Ce jeune journaliste lorrain, animateur télé et chroniqueur, en plus d’être papa, pose la lancinante question: est-ce qu’un match de Federer justifie de décaler d’une heure le biberon matinal d’un nourrisson ? Et comme on dit, la réponse est déjà contenue dans l’interrogation. Il ne loupe aucune retransmission même en plein milieu de la nuit lorsque son héro en raquettes fait ses gammes à l’autre bout de la planète. Et notre ami ne cesse de jouer avec le feu, dans le brasier d’une vie familiale intense, il jappe quasiment le baptême de sa fille en ayant constamment un œil (pas le mauvais !) sur les échanges « tennismatiques » du prince helvète de la raquette. 

Et, au final, ce petit livre aux feuillets parsemés de sable rouge se révèle être un vibrant hommage à sa « bienveillante » épouse : Quelle compagne accepterait de perdre sa matinée du jeudi 27 janvier 2005, posée sur la chaise en plastique d’un modeste resto asiatique paumé dans la dernière galerie d’un centre commercial lambda à mater deux gugusses se renvoyer une balle jaune sur un court vert pendant plus de quatre heures ?

Les femmes mariées à des passionnés sont des trésors de patience, nonnes tibétaines et sages hindoues, qu’on se le dise !

                                                                   @ Laurent BAYART

Roger Federer jusqu’au bout de la nuit  de Arnaud Caël, éditions Andersen, collection Sportitude.

FLORENT GURY, PHOTOGRAPHE AJOLAIS EN COUVERTURE DU NOUVEAU LIVRE DE LAURENT BAYART

Elle est tout simplement géniale la couverture « planète » du photographe ajolais Florent Gury, photo pour laquelle j’ai eu un véritable coup de coeur et que j’ai choisie pour mon nouveau livre « Il n’y a rien qui ne Val…d’Ajol ! ».

Florent Gury, pur produit du Val d’Ajol, est tombé sur le tard dans la bouillonnante marmite de la photographie, après avoir mijoté lentement dans celle qui est utilisée pour cuire la célèbre charcuterie ajolaise, son anniversaire tombant, de manière périodique, le jour de la foire aux Andouilles ! La photographie constitue un bouillon de culture qui convient à merveille à cet autodidacte touche-à-tout et curieux de nature, un véritable héritage génétique familial. Il pratique son art avec une chambre photographique fabriquée de ses mains et des techniques utilisées par les inventeurs de la photographie au XIXe siècle. 

  • Rendez-vous le samedi 21 mars en matinée au café Chez Narcisse, au Val d’Ajol où Laurent Bayart présentera son livre « Il n’y a rien qui ne Val…d’Ajol ! ». publié chez Orizons à Paris.
  • Pour toute commande : http://editionsorizons.fr/index.php/il-n-y-a-rien-qui-ne-val-d-ajol.html

LIVRE / UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE HAINE, COINCEE ENTRE VICTIME ET BOURREAU DANS L’ENFER D’UN CAMP NORD COREEN.

A première vue, on pourrait penser que ce livre publié par la coréenne du Nord Kim Yu-kyeong (un pseudonyme afin de protéger sa famille qui vit encore au pays), transfuge qui s’est réfugiée en Corée du sud, est un récit sur les camps situés dans ce pays asiatique « hermétique), ben non ! En tout cas, pas que…

Cette histoire, passionnante et haletante, commence –suite à leur arrestation à Pyongyang – au fin fond d’un camion/panier à salade de Wonho et de son épouse, musicienne. Le camp de l’humiliation raconte cette descente en enfer d’un couple arrêté et qui finit par se déchirer, se désarticuler et se haïr. Narration en forme de huis clos entre trois personnages phares : Han Wonho (le mari), Chae Min-kyu (l’amant, garde chourme, qui n’est autre qu’un sinistre Bowiwon,membre du Bowibu,services secrets du pays), et Su-ryeon, l’épouse.  Le kapo reconnaissant la prisonnière dont il était amoureux dans la vie civile…L’existence, ou plutôt l’enfer, s’organise dans ce camp de travail où les détenus sont humiliés quotidiennement. Wonho le sera doublement en étant cocufié par son épouse. Un enfant naîtra (Seon-pung), dans les limbes du doute, monstre et petit angelot. Les jours sont tellement fatigants qu’ils oublient que le temps continue à couler ; ils ont l’impression qu’il s’est immobilisé complètement ; à force de travailler d’arrache-pied…

On pense que la mort et le suicide achèveront la destinée de ces personnages, mais, suite à son évasion rocambolesque, le « mari » devenu conférencier en Corée du sud verra les ombres de son passé surgir pour laisser aux lecteurs un épilogue – finalement – plein de suspens, de rebondissements et d’amour. Un sentiment  que l’on n’aurait jamais imaginé ressentir au fil de ce récit, à la fois cruel et plein d’espérance. Tout simplement sublime. Une belle leçon que la vie nous donne, comme quoi la haine n’a pas  forcément toujours les derniers maux.

                                                                                    @ Laurent BAYART

Le camp de l’humiliation de Kim-kyeong, roman traduit du coréen, Editions Picquier, 2019.

LAURENT BAYART DANS LE DERNIER NUMERO DE FLORILEGE de mars

Laurent Bayart présente un nouveau texte de sa chronique régulière »Entre nous soit dit », intitulée « J’ai fait un rêve » dans la revue bourguignonne « Florilège ». Une des plus anciennes publications littéraires et artistiques de France.

  • revue Florilège, numéro 178, mars 2020, aeropageblanchard@gmail.com

LAURENT BAYART AU SALON DU LIVRE DE LA WANTZENAU dimanche 8 mars

Laurent Bayart sera présent, ce dimanche, toute l’après-midi, à la 5ème édition du salon du livre de La Wantzenau « Au fil de l’eau », organisée par la bibliothèque avec le concours de la Société des Ecrivains d’Alsace et de Lorraine. Il présentera ses derniers ouvrages et notamment son livre dédié au Val d’Ajol. N’hésitez pas à venir lui faire un petit coucou. Même pas peur du Corona machin mordicus virus, nenni les poignées de main, les bisous et autres salutations ! Dédicaces sans risques sinon le plaisir de la rencontre !

  • dimanche 8 mars 2020, de 14 à 18h, salon du livre de La Wantzenau, 15 rue des Héros, 67640 La Wantzenau.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 88 / LE CORONA MERDICUS VIRUS.

          Et tout d’un coup, comme une trainée de poudre, venue de Chine, un machin bidule viral nommé corona virus (dont le nom proviendrait de la couronne qu’ont les protéines qui les entourent) vient jeter l’effroi dans les chaumières qui se mettent à toussoter. C’est le branle-(très)bas-de-combat, voilà la peste noire du Moyen-Age qui ressort du permafrost des terres de l’antarctique, le châtiment divin qui nous tombe sur le râble, l’apocalypse et la troisième guerre mondiale qui se déclarent, sous forme d’une armada de bactéries microscopiques ! Et patatras, personne n’ose plus sortir de chez lui. On sort la bouche bâillonnée, protégée comme si on participait à une cavalcade médicale en blouse blanche. L’impolitesse vous fait grimper la température car le quidam ne serre plus les pinces aux amis qu’il croise, principe de précaution ! Plus de bisous. Nos lèvres portent le deuil de quelques joues. Les gens ne se disent plus bonjour, histoire d’éviter les postillons ! On ne veut pas terminer en clinique avec un goutte à goutte qui vous pend au nez…

Tant qu’à faire ! Les rendez-vous et manifestations sont annulés. Les rues se trouvent désertées.  La loi martiale du stéthoscope règne, comme un bruit de bottes.

Le Corona merdicus virus chasse l’humanité et ses bestioles humaines. Dans les cimetières, les morts se tordent de rire et font grincer leurs vieux os. V’là que les vivants se terrent ! Ils arrêtent de respirer, trop peur de l’infection pulmonaire. 

Un seul être qui tousse est tout est dépeuplé aurait déclaré un Lamartine, écrivant masqué… 

Sa plume ou plutôt son stylo ayant toussoté…

                                                                            copyright Laurent BAYART

                                                                                5 mars 2020

dedicaces de laurent bayart au cafe « CHEZ NARCISSE »AU VAL D’AJOL.

C’est dans ce lieu emblématique et magique, temple du punck-rock, que Laurent Bayart présentera son nouveau livre sur le Val d’Ajol « Il n’y a rien qui ne Val…d’Ajol ! » et ira à la rencontre de ses lecteurs ajolais. Il sera accompagné par le photographe du cru Florent Gury qui a réalisé la couverture. N’hésitez pas à venir pour cette signature, une occasion de siroter un café ou de déguster une bonne bière « maison » avec l’écrivain-poète ! Merci à Victor Grosjean pour son accueil !

  • le samedi 21 mars 2020 de 9h à 12h au café/salle de spectacle « Chez Narcisse », 10 rue du Dévau au Val d’Ajol.

le nouveau livre de laurent bayart « IL N’Y A RIEN QUI NE VAL…D’AJOL ! »

couverture originale de Florent Gury

Nouvel opus littéraire de Laurent Bayart qui publie chez Orizons à Paris ce chant d’amour pour ce coin de paradis des Vosges méridionales qu’est le Val d’Ajol, situé entre Plombières-les-Bains et Remiremont. Récit déjanté et décalé plein d’humour et de tendresse. galeries de personnages attachants, descriptions de paysages et de lieux emblématiques, évocations historiques, bons plans et adresses, spécialités à découvrir, événements et festivals…L’écrivain-poète, membre de la confrérie locale des Taste-Andouilles et gandoyaux vous fera aimer ce pays où il a décidé d’épouser celle qui allait devenir sa femme !

  • Il n’y a rien qui ne Val…d’Ajol ! de Laurent Bayart, éditions Orizons, Paris. 130 pages, 17 Euros ( + 4 Euros de port).

BILLET D’HUMEUR / ACTE 87 / RE-INVENTER LE MONDE AVEC TOI.

les pieds d’Alphonse et de son papy Lo…

L’art d’être grand-père, c’est prendre le temps des connivences. De poser les instants précieux sur le banc d’une gare et de regarder passer l’ivresse filante des trains, rapides, lents, supersoniques, brinquebalants, longs caravansérails de contenaires en partance vers d’improbables routes de la soie, et ses passagers pressés de partir/ de rentrer, d’aller là où le destin de l’agenda les convoque. Avec toi, majuscule de petit garçon, je voudrais refaire le monde. Mieux ! le ré-inventer et le ré-enchanter. Une gare comme un symbole de nos existences où, parfois, nous prenons certains trains, sautons dedans à pieds joints mais aussi, loupons nos destinées/destinations. La vie ne tient finalement pas à grand chose. A un fil ? Non, à la limaille des rails qui déroulent leurs grandes échelles à l’horizontal du sol. Parfois, certains croupissent dans des salles d’attente. Spectateurs/voyageurs plus qu’acteurs. Dans le hall, leurs trains ne s’affichent jamais sur les panneaux électroniques. Gare à vous, passants ! Ne loupez jamais votre train. Et puis, il y a les terminus. Le butoir des rails où tout se termine…Si on savait, que l’omnibus que l’on prend ne mène nul part…

Avec toi, petit garçon, je croque le temps comme une noisette. Les gares constituent des lieux symboliques où l’on médite et philosophe. Avec ton aide, je voudrais bien refaire le monde. Le ré-inventer et même le ré-enchanter ! Pour que demain, ton train soit léger comme une étoile.

Sur ce banc, nos pas emmêlés dessinent déjà la voie. Je t’offre le monde de demain tel que je voudrais qu’il soit.

Ne perds jamais le chemin du soleil. Dans tes yeux, je resterai – bien après ma mort – comme une lumière à regarder passer les trains avec toi.

Même si je ne serai plus sur ce siège, mon invisible main dans la tienne continuera à te montrer le chemin.

Seul l’amour demeurera comme un billet perdu sur ce banc.

                                                                           copyright Laurent BAYART