Tous les articles par Laurent Bayart

CYCLISME / C’EST LE TOUR DE JULIAN ALAPHILIPPE !


Voilà qu’il nous arrive enfin un peu de fantaisie, de fraîcheur et de talent dans un cyclisme bien  terne et stéréotypé. C’est vrai que nous avions déjà l’inénarrable Peter Sagan mais, nous pouvons enfin pousser sur notre bicyclette un tonitruant cocorico !Julian Alaphilippe est en train de péter l’écran et de faire fondre le goudron des routes ! Voilà que ce coureur français de la Quick-Step réalise une fabuleuse entame de saison avec ses victoires dans la Strade bianche et dans Milan San Remo, sans compter les quelques étapes gagnées lors du Tour de Colombia, de la Tirreno-Adriatico et du Tour de San Juan et de sa seconde place lors de la Flèche Brabançonne…Excusez du peu, mais les bras m’en tombent ! Tandis que lui,  il n’arrête plus de les lever !

Né dans le Cher, à Saint-Amand-Montrond, la ville où est imprimée la majeure partie des publications hexagonales, apprenti-mécanicien à l’adolescence, le papa de Julian Alaphilippe était musicien et à même assuré la première partie d’un concert de Johnny Hallyday. Chef d’orchestre et organisateur de bals musettes dans le pays ! D’ailleurs, on raconte que le fiston possède un vrai sens de la scène. Il a joué de la batterie, comme son père. Plus loin, on apprend qu’il compte trois ans de conservatoire. Là aussi, les professeurs l’ont trouvé doué et avaient de grandes ambitions pour lui mais le solfège l’a soûlé…*

Et le voilà aujourd’hui sur son vélo, à faire de l’arpège avec ses roues profilées, réalisant des acrobaties sur sa selle, faisant le pitre en envoyant de belles bouffées d’oxygène dans les tympans assourdissants des oreillettes ! Loin des métronomes et des calculettes moulineuses que sont les Froome et autres confères. Tristounets forçats de la route.

Et voilà que l’on se prend à rêver ! Depuis 1985 et le grand et inoxydable Bernard Hinault, on voudrait bien un peu de cambouis français sur le palmarès du Tour de France ! Et pourquoi pas, un fantaisiste orpailleur de dérailleur pour dézinguer un peu un peloton bien ankylosé et enkysté ? Julian Alaphilippe pourrait bien être le magicien, en chambre à air, que l’on attendait…

Vélo Magazine, mars 2019, page 31.

                                                                            @ Laurent BAYART

ARTS PLASTIQUES / IARINA ANDREI, LA PEINTURE SOUS TOUS LES TABLEAUX.


Un nouveau petit focus sur notre filleule roumaine Iarina Andréi, jeune artiste de (désormais)18 ans passés, dont nous avions déjà salué les surprenantes et talentueuses productions artistiques. Elle poursuit et même persévère sur son chemin qui l’a destine à une très probable carrière artistique. Son imaginaire et la justesse de son trait lui offrent de belles perspectives d’avenir dans la création tous azimuts. Aujourd’hui, Elle nous gâte et régale avec cette litho gravure intitulée «  Bite me ! » autrement dit « Mords moi ! ». Sûr que nous sommes déjà mordus en découvrant une telle précocité dans le domaine des Arts Plastiques !

LIVRE / « UNE FORET DE LAINE ET D’ACIER » OU L’ORFEVRERIE DU MONDE DES ACCORDEURS DE PIANO.

C’est une petite orfèvrerie d’ouvrage que celui publié par l’auteure japonaise Natsu Miyashita « Une forêt d’acier et de laine », Prix des Libraires en 2016 dans son pays. Original, quant au sujet traité, ce livre nous entraîne dans le monde inconnu des accordeurs de piano, métier tout en finesse et en précision, un peu comme l’horlogerie. On se souvient que le célèbre skipper Olivier de Kerkauson, arpenteur des mers, se définissait lui-même comme un accordeur de piano ou plutôt d’océans, dans son récit « Océan’s song». Comme quoi…

Miyashita ouvre le grand capot du piano pour nous faire entrer dans les rouages de cet instrument singulier, source de passion et de raffinement musical. J’allais soulever le couvercle d’un des pianos pour en examiner l’intérieur. Quatre-vingt-huit touches, correspondant chacune à trois cordes métalliques, tendues bien droit, que venaient frapper des marteaux en forme de boutons de magnolia. Voilà, tout est dit ou plutôt écrit concernant cet espace harmonieux destiné à faire glisser nos doigts sur les touches…D’ailleurs, n’est-il pas précisé que le nombre de constellations, quatre-vingt-huit. C’est aussi le nombre de touches sur un piano…Plus loin, Tomura, jeune accordeur disciple du maître Itadori,  nous confiera : Si le piano était capable, miraculeusement, de faire ressortir la beauté tapie dans l’ombre pour me la rendre audible, alors j’acceptais volontiers de m’en faire le serviteur. 

Cet opus littéraire, traduit par Mathilde Tamae-Bouhon, se révèle être passionnant et nous fait découvrir que, pour que cet instrument de précision puisse offrir ses meilleures notes au talent de ses concertistes, il faut veiller  à l’hygrométrie de la pièce, la hauteur du tabouret, la légèreté des touches et caetera.

A lire ce livre, pianissimo, bien sûr !

                                                                                 @ Laurent BAYART

Une forêt de laine et d’acier de Natsu Miyashita, éditions Stock, la cosmopolite, 2018.

LIVRE / LE COUREUR CYCLISTE FACON HARALAMBON.


C’est un nectar de petit livre cycliste, façon analyse et décorticage de la geste cycliste, venant d’un ancien coureur professionnel, modeste compétiteur mais philosophe, voire écrivain à l’écriture qui sait merveilleusement décrypter et raconter le quotidien ainsi que l’épopée du vélocipédiste contemporain.

Olivier Haralambon narre avec une maestria étonnante cette vie de sportif de haut niveau où il parvient à faire chanter les muscles atrophiés, à jouer du violoncelle avec les gouttes de sueur de ces «brutes épaisses » qui ne sont finalement que de fins stradivarius montés sur des vélos et qui s’en vont vers les sommets des concertos de l’exploit.  En fait, je le répète, vous ne voyez rien. Vous les croyez des brutes, ils sont délicats comme des danseuses, plus subtils que bien des écrivains. 

Pépites d’écriture qui raviront les adeptes de la petite reine et qui se retrouveront dans l’alchimie des douleurs et des courses cyclistes : On s’étonne de leurs silhouettes juchées sur l’incertitude de ces roues fines. Parlant de la pratique du dopage, quasiment inévitable si l’on veut aller très loin, il la justifie en précisant qu’ils ne pèchent le plus souvent « que par un trop ardent désir de s’unir à Dieu ». Rajoutant, pertinemment, que les coureurs les plus mal payés ne se dopent pas moins que les plus riches…

Difficile de résister à la poésie de cette écriture rédigée par un «forçat de la route » qui sait de quoi il parle car il mouline tout en écrivant, au cœur du peloton, avec le cambouis de son encre.

                                                                                @ Laurent BAYART

Le coureur et son ombre de Olivier Haralambon, Premier Parallèle, 2017.

ARTS PLASTIQUES / LA JOYEUSE PEINTURE EN MOUVEMENT DE PIERRE KOENIG A LA BIBLIOTHEQUE «L’ARBRE A LIRE » DE MUNDOLSHEIM.

photo de Marc Beckendorf


         Il y a de la générosité et de la chaleur dans la poésie picturale de Pierre Koenig qui nous présente ses toiles à l’acrylique sur des tableaux souvent montés sur châssis et aussi sur des panneaux en bois. Joyeusetés naïves en multiples colorations ludiques qui viennent égayer d’un bouquet de fraîcheur le visiteur et autre « lecteur » de la bibliothèque qui se déguise – durant tout un mois – en musée d’art moderne ! 

Peintre autodidacte, il se laisse guider par son « instinct » de création, nous confiant qu’il « rentre dans ses tableaux » afin de se confondre avec ses personnages guillerets et fantaisistes qui semblent faire de leurs mouvements une gracieuse chorégraphie. Pierre Koenig nous offre ses oeuvres comme des instants de récréation et de plénitude où ses silhouettes filiformes virevoltent dans un décor de dessin animé. La femme y est idéalisée avec ferveur et passion. Son inspiration se décline en de nombreux sujets tels que des Alsaciennes en goguette, des musiciens, des couples, des danseuses, des chevaux, des chats, des arbres…Imagination débridée qui chante l’extase et l’enchantement de la vie sous toutes ses palettes. 

Ajoutons à cela que l’artiste est également écrivain et éditeur, ainsi a t-il fait paraître de nombreux romans, nouvelles et récits qui lui permettent de poursuivre sur la feuille de papier ce qu’il n’a pas pu déposer sur le chevalet.

Une œuvre atypique et vivifiante qui fait chanter et danser les cimaises de la bibliothèque. Venez voir et écouter cette belle symphonie de couleurs et de formes qui semblent faire la fête !

                                                                                 @ Laurent BAYART

Harmonies & traditions,peintures à l’acrylique de Pierre Koenig, durant tout le mois d’avril 2019 à la bibliothèque municipale de Mundolsheim, 19 rue du Général De Gaulle. Vernissage de l’exposition, mardi 9 avril à 18h.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 69 / LES SILENCES DE LA FOULE DES PASSANTS …

Qui habite encore sa présence ? Aujourd’hui, les passants dans les villes ne sont plus que des silhouettes errantes qui pianotent sur la tablette de ces drôles de petits livres qu’on appelle IPhone ou Ipad…Les pages n’émettent plus de bruits lorsqu’on les tourne. Elles meublent le domaine du virtuel numérique. Nous assistons à d’inaudibles chuchotements dans ces bulles de cabines individuelles. Nos contemporains semblent avoir déserté le quotidien pour poser leur absence aux pieds des murs, des cloisons des halls de métro ou des ruelles des cités. Leurs yeux sont vissés sur de petits écrans où défilent images et sms. Dialogues de l’instant qui s’enfoncent dans le sable des connexions éphémères.

Seul au milieu de cette foule de zombis, je me demande comment on a pu en arriver là ? Eprouver de la solitude au milieu d’une foule d’individus qui s’ignorent complètement ? On en rirait presque si cela n’était pas finalement, tout simplement grotesque.

Voilà que j’aperçois même deux amoureux, côte à côte, qui s’échangent un mail laconique, leurs mains scotchées à leur (inséparable) portable au lieu de tenir celle de l’autre…Roméo et Juliette, Tristan et Yseut, Bonnie and Clyde ? Version message électronique. Le désert gagne du terrain…

S’échangent-ils un doux serment d’amour ? Une promesse de mariage ? Leur texto faisant foi. Celle qui –dit-on- sauve ? Un Like à la place d’un baiser ? On aura –décidément – tout vu ou presque, non ?

@ Laurent BAYART

LAURENT BAYART A L’EDITION 2019 DE LA FETE DU LIVRE DE MITTELHAUSBERGEN.

Et c’est reparti pour la 10ème édition de la Fête du livre et des auteurs de Mittelhausbergen ! De très nombreux auteurs viendront dédicacer leurs ouvrages dont Laurent Bayart qui sera présent « en chair et en papier » voire « en os » aussi, durant la journée du dimanche 24 mars prochain ! Il présentera ses nombreux ouvrages et notamment ses dernières réalisations. Venez lui faire un petit coucou amical !

  • 10ème Fête du Livre de Mittelhausbergen, le dimanche 24 mars 2019, présence de Laurent, de 10 à 18h, à l’Espace Sportif et Culturel, rue des Jardins à Mittelhausbergen.

LAURENT BAYART DANS LA REVUE ROUMAINE DU CENTRE « MIHAI EMINESCU » DE BARLAD.


Belle surprise que la publication de ce texte écrit en mars 2000 par Laurent Bayart, lors d’une soirée Eminescu organisée par l’Association Culturelle Roumaine à l’ARES à Strasbourg le 10 mars 2000. Voici que cet article publié par la revue « Arheu » du Centre Mihai Eminescu de Bârlad, en Roumanie, n’a pas pris une ride pour signifier l’amour du peuple roumain pour son Victor Hugo national. Un bonheur que de voir ce texte publié aujourd’hui, 19 ans plus tard. Un grand merci chaleureux à Adriana et Gabriel Penciu pour cette magistrale parution dans cette si belle revue roumaine.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 68/ LA LUMIERE COMME LA GRACE D’UN RENDEZ-VOUS…

@ photo de Némorin, alias Erik Vacquier

Après tant d’années, j’aime encore lever les yeux vers le ciel, y déchiffrer quelques sésames d’étincelles afin de poser des poussières d’étoiles sur mon quotidien. Les oiseaux comme des lettres de l’alphabet qui courent dans l’azur.  Quel brouhaha dans cette typographie ! Les nuages sont de gros points gris livrés à l’ivresse d’un grand charivari lorsque le vent a décidé de sortir son ventilateur. Les voilà qu’ils font l’école buissonnière avec leurs visages joufflus et leurs ventres rondelets. 

Me nourrir de ce soleil qui me rend si heureux jour après jour. Enchantement de cette lumière qui pose la fécondité de ses gains sur tous les pores de mon épiderme. Rester avec toi, à chercher Dieu dans l’ivresse de t’aimer et regarder nos ombres s’entremêler dans l’herbe et se perdre à l’horizon. 

Le bonheur est dans l’instant qui prend son temps. 

Dans la seconde qui s’invente des envies de ralenti et qui rend l’horloge muette.

Les aiguilles trotteuses et nos âmes sereines sont toujours à l’heure aux rendez-vous qui ne sont pas encore fixés dans l’agenda.

@ Laurent BAYART

REVUE / NOUVEAU SPORT ET VIE OU UN VIVIER D’INFOS QUI VOUS « MUSCLE » LES NEURONES.

Toujours à l’affût des précieuses infos, news et articles de fond distillés dans cette publication qui traite du sport et de la santé (comme son nom l’indique) d’une manière originale, didactique et souvent interactive, avec les courriers de ses lecteurs qui font avancer souvent certaines idées reçues sur l’un ou l’autre sujet scientifique. En mode vulgarisation qui permet à tout un chacun de comprendre un chouia les enjeux.

Toujours aussi passionnant, le numéro de février nous fait connaître un sport congolais, le nzango, inconnu du quidam, puis nous découvrons un article très intéressant Une expérience de physiologie amusante » qui (dé)montre que l’on peut passer en quelques mois du statut de parfait inactif à celui d’athlète ! Ahurissant. Tout cela en se tapant la course cycliste Race Across America (RAAM), s’agissant de relier le plus vite possible à vélo les deux côtes des Etats-Unis, soit 4850 kilomètres, douze Etats traversés et environ 50.000 mètres de dénivelés positifs…Les experts apprécieront ! L’idée étant de montrer qu’on pouvait entraîner un parfait sédentaire dans l’aventure et le faire participer avec succès. Et puis, on a froid dans le dos en pensant à cette effroyable aventure arrivée à un jeune rugbyman australien de 19 ans, suite à un pari stupide (comme on en a fait souvent dans notre jeunesse !), celui d’ingurgiter une limace…Il contractera une méningite foudroyante après 14 mois de coma pour mourir à l’âge de 28 ans, tétraplégique. Et pour finir dans l’imaginaire, entre poésie et boxe, on se délectera d’un article sur Arthur Cravan alias Fabian Avenarius Lloyd, jeune artiste provocateur qui voua une admiration sans borne à son oncle Oscar Wilde. Dandy-boxeur, était-il un dur ou un tocard ? Cet écrivain – qui fréquenta les milieux dadaïstes de l’époque – entra tout de même dans l’histoire en affrontant Jack Johnson (il prit une sacrée dérouillée !), créant tout de même un mythe autour de sa personne, parlant de la boxe comme d’un prolongement de la poésie ! Ce poète aux gants bourrés de boucles de femmes laissera derrière lui l’empreinte d’un destin hors du commun, d’autant qu’il disparut à jamais au Mexique d’une manière énigmatique…

                                                         @ Laurent BAYART

Sport et vie, numéro 172, janvier/février 2019. Bimestriel.