Le numéro d’été de la Revue Alsacienne de Littérature est placée sous le signe des « Mystères ». Une belle publication qui sort – ces temps-ci – son cent-vingt cinquième opus…Une longévité rare dans le domaine des publications littéraires, d’autant que celle-ci se veut « triphonique », c’est-à-dire en langue française, allemande et alsacienne. Dans ce numéro, Laurent publie plusieurs critiques et notes littéraires des ouvrages de : Christiane Meiss, Martin Adamiec, Albert Strickler, Sophie Marchal, Claude Luezior et sur la revue « Saraswati » de Sylvaine Arabo. A noter aussi, un beau texte signé Claude Luezior sur le livre de chroniques de Laurent Bayart « La prière du sage », paru aux éditions Orizons à Paris, cette année.
Tous les articles par Laurent Bayart
BILLET D’HUMEUR / ACTE 36 / LE TEMPS DES BOUCHERS OU L’ETE MEURTRIER ?
On a pourtant tout essayé pour se changer les idées : un tournoi de foot européen entre millionnaires du ballon en cuir au mois de juin, mais la castagne et la baston entre supporters sur la Cannebière ont laissé pantois plus d’un observateur…Les images de cette ivresse de violence entre Russes, Anglais et Marseillais se sont gravées dans les rétines exorbitées par tant de crétinisme absurde. Et puis, on s’est mis à penser –en sifflotant – à ce Tour de France qui commence à prendre ses marques au mois de juillet, et…patatras…des bombes, de kamikazes et autres bouchers ont fait jouer de la poudre dans les allées d’un aéroport…La barbarie s’invite dans les étapes des courses cyclistes. Décidément, les séides du désastre ne respectent plus rien. Même Nacer Bouhanni, le sprinter vosgien a dû déclarer forfait à cause d’un coup de poing.* Et la trêve des confiseurs du sable fin de l’été ? Les vacances…
On nous annonce des pelotons de policiers pour sécuriser les quelques trois mille kilomètres du parcours de la Grande Boucle…Oups…El Diablo va avoir du mal à courir après les cyclistes dans les rampes des Alpes ou des Pyrénées ! Dès fois qu’il cacherait une ceinture d’explosif dans son collant…
Et puis, v’là qu’on annonce de nouvelles Olympiades dans le pays du bois de braise dominé par la crise et une certaine morosité politique… « Du pain et des jeux » afin d’oublier les turpitudes du quotidien. Que les jeux du cirque commencent et faites entrer…les gladiateurs ! Actualité (des) oblige, le sang doit couler sur les Spartiates du muscle. Vraiment, c’est affligeant, le monde est décidément dans la Daech…
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Aïe, il s’est blessé dans une bagarre à son hôtel… (il est boxeur durant son temps libre !)
Laurent BAYART
BILLET D’HUMEUR / ACTE 35 / ALLUMEZ LE FEU OU METTEZ DES ETOILES SUR LES ROUTES !
Après les ballerines millionnaires des rectangles verts, les footeuses chochottes des surfaces de réparation, les frasques de la barbaresque « hooliganique », ainsi que les aficionados de la baston, et avant les grandes Olympiades du pays de la Pétrobras et du pau brasil, place aux géants de la route et aux flambeurs de macadam : les coureurs cyclistes du Tour de France !
Oui, Messieurs dames, la Grande Boucle va de nouveau investir nos paysages et la magie du Tour de France (préparez l’hélico pour les vues aériennes sur les sites patrimoniaux de nos campagnes) envahir nos routes et nos écrans. Et ne me parlez pas des sempiternels « problèmes » de dopage ! Vous voulez plaisantez ? Vous avez vu la situation de l’athlétisme, du rugby, du tennis (Et oui !) et de bien d’autres disciplines encore ? Ah, monsieur Armstrong, ils me font bien marrer!
Les cyclistes sont des petits joueurs en comparaison, et leurs salaires des pailles à côté des paillettes du football. En ces temps troublés, glauques et tourmentés, chacun a besoin de réinvestir ses rêves et de se sortir la cervelle d’une boîte crânienne pleine d’idées noires…Ici, nul besoin de connaître le nom des coureurs, ni d’aimer le cyclisme pour venir s’installer sur les bas-côtés de la route et d’attendre ainsi, pendant des heures, la venue de la caravane publicitaire puis des « forçats de la route ». On appelle cela une fête. L’écrivain Louis Nucéra parlait de « Noël en juillet ».
Alors, même sous le feu de l’état d’urgence et des menaces des bouchers du terrorisme, ne gâchons pas notre joie et notre enthousiasme. Le vélo est sport populaire par excellence alors, que la fête commence enfin avec l’été…
Et prenez votre bicyclette comme un talisman qui vous protégera des oiseaux de mauvais augure…qui annoncent déjà que cette année encore, ce n’est pas un « petit Français » qui gagnera le Tour. Sans blague ! Qu’en pensez-vous Monsieur Hinault ?
Laurent BAYART
photos de Claire-Elise Bayart
SEANCE DE DEDICACES AU COLLEGE DE VENDENHEIM.
Aujourd’hui, jeudi 30 juin à 16h30, Laurent Bayart se prêtera à une bien sympathique séance de dédicaces qui aura lieu au collège « La Pierre Polie » de Vendenheim, (1, rue du Vignoble), lors de la remise des prix aux élèves méritants de 3ème. Des ouvrages de Laurent, voilà une belle récompense pour conclure l’année scolaire ! Merci à Patricia Chabas l’instigatrice de cette séance de dédicaces qui sort de l’ordinaire.
DES POEMES DE LAURENT REMARQUES…
Trois poèmes inédits de Laurent Bayart, écrits à l’occasion de la prochaine édition du festival Summerlied qui aura lieu cet été, ont été remarqués par le jury du Prix Patrick Peter animé par Olivier-Félix Hoffmann. Cela lui fait d’autant plus plaisir que Laurent a très bien connu le poète disparu trop jeune qui fut un ami et un collaborateur de la revue L’Encrier. Patrick Peter avait publié, dans les années quatre-vingt plusieurs recueils de poésie sur le thèmes des « Oppositionnels ». Merci à Olivier-Félix Hoffmann d’avoir perpétué la mémoire de ce poète si attachant.
LAURENT BAYART VERY « HAPPY’CYCLETTE » !
Amis du vélo, de la bicyclette ou de la petite reine, à ne pas louper (sous aucun prétexte, à part une crevaison…) l’exposition « Happy’cyclette » organisée par le Conseil Départemental dans le Hall de l’Hôtel du Département, Place du Quartier Blanc à Strasbourg. L’inauguration aura lieu le 28 juin à 18h. Sera présentée une douzaine de tableaux sur le thème de la piste cyclable, textes originaux rédigés par Laurent. Toutes les facettes de la piste seront ainsi évoquées. Une exposition des photos de Michel Friz , photographe-cycliste, sera également proposée. Bref, le vélo dans tous ses états !
Cette exposition vous permettra d’emprunter la piste cyclable d’une manière ludique jusqu’au 30 septembre. Alors, tous en piste !
FOCUS/ PORTRAIT / NICOLE DOCIN-JULIEN, UNE VOIX QUI CONTE POUR CHACUN DE NOUS.
Conteuse depuis 1996, Nicole Docin-Julien promène son imaginaire, sa voix et sa présence au gré des spectacles et des festivals. D’une générosité rare, la comédienne avoue : « Conteuse, c’est un bonheur déguisé en métier. Les contes sont pour moi paroles de mystère, beaux secrets endormis. Je bois à leur source et vis de leur poésie… » Et voilà qu’elle tisse les paroles, qu’elle écrit avec sa voix sur le drapé du silence, qu’elle habite de ses personnages, de ses fantasmagories et de ses décors. Mais elle ne se contente pas d’offrir le « divertissement » d’un spectacle, elle intervient aussi dans des unités de soins palliatifs et mène de nombreuses actions de proximité dans le domaine de l’environnement, de la solidarité, de l’éducation ou encore de la défense du patrimoine culturel…
Elle a aussi fondé le festival « Couleurs Conte »* qui fête ces prochains jours sa 10ème édition et qui aura lieu du 24 juin au 3 juillet prochains, manière de porter l’art de l’oralité dans les quartiers de la ville.
Oui, avec Nicole on aime sans compter mais en contant…de merveilleuses histoires, et – en ces temps un peu tristounets et désabusés – notre société en a bien besoin !
Laurent BAYART
Pour tous renseignements : 03.88.23.27.54. ou couleurs-conte.frcesttoutunart@free.fr
LAURENT BAYART DANS LE NUMERO DE JUIN DE « FLORILEGE »
La revue bourguignonne « Florilège » est l’une des plus anciennes revues littéraires et artistiques de l’hexagone, dirigée par l’écrivain Stephen Blanchard. Le numéro 163 de juin sort ces jours-ci, avec notamment un article de Laurent publié dans sa chronique « Entre nous soit dit », dans laquelle il nous parle de cet « immense désir de bol d’air ». Lucide, face à la sinistrose actuelle et son inaltérable vision positive, il conclut : …Et tant pis si nous avons tort ! Les optimistes ont toujours une grimace d’avance et un pied de nez à faire à l’adversité. A noter également la mise en valeur de son dernier livre (de chroniques) « La prière du sage » qui y figure en bonne place.
- Florilège, 19, allée du Maconnais, 21000 Dijon.
- aeropageblanchard@gmail.com
BILLET D’HUMEUR / ACTE 34 / L’EURO OU DES PAINS ET DES ŒUFS !
Drôle d’ambiance (si l’on peut dire !) que cette Euro de foot qui a commencé depuis quelques jours dans notre pays, soumis toujours à la chape de plomb de l’état d’urgence… et la prégnante menace des terroristes, mais aussi des grèves et manifestations contre la « Loi Travail », elles aussi de plus en plus violentes … Un peu tristounet cette actu. Et la fête ?
Après les inter(et surtout minables) polémiques sur le soi-disant racisme de l’entraineur national et cette sulfureuse affaire de sexe-tap (franchement, on s’en tape !), puis d’un similis de bras d’honneur…voilà que le football nous entraîne dans sa coupe d’Europe (la coupe étant déjà pleine !). Eté télévisuel que l’on imaginait et que l’on espère toujours…festif, avec ensuite le Tour de France, puis les Jeux Olympiques qui auront lieu à Rio (dans le pays de la Pétrobras !). A vos téléviseurs !
Revenant à ce tournoi de foot professionnel entre pays européens, on aurait envie de déformer la devise des Jeux romains, appliquée aux violentes bagarres et bastons qui ont lieu en dehors des stades de l’Euro : « Des pains et des œufs » ! Pastichant la célèbre formule : « Panem et Circenses » (Du pain et des jeux). Un peu d’histoire (antique) messieurs les sportsmen…Et la fête ?
Du reste, l’affligeant spectacle de cette guérilla urbaine menée à Marseille entre des hooligans russes et anglais, avec quelques supporters locaux, a laissé pantois les observateurs et choqué plus d’un. Quel déferlement de haine et de barbarie…On pense à cette phrase de George Orwell : « Le sport c’est la guerre, les fusils en moins».
Qui songe encore à s’amuser dans un pareil climat de castagne généralisée, de révolte sociale et de violence ? Sinon, les ombres noires des sanguinaires assassins, soldats de l’apocalypse qui veulent – eux – nous faire « la fête » !
« Le grand match » comme disait à l’époque Henri Desgranges, fondateur du Tour de France, parlant des prémices la guerre 14-18, a peut-être déjà tout simplement commencé.
Et si tout cela n’était au fond qu’un (sinistre) jeu ?
Laurent BAYART
LIVRE/ UNE ENFANCE EN COREE OU LE MONDE D’AVANT…
La littérature coréenne offre une écriture à facettes multiples. L’œuvre de Li Mirok en fait partie. Cet écrivain, né en 1899 dans l’actuelle Corée du Nord, est totalement atypique. Il fut marié à l’âge de onze ans à une fille de six ans son aînée…Il mourut en 1950 et n’avait que cinquante et un ans. Le jeune homme étudia les classiques chinois, puis s’inscrit à des cours par correspondance avant d’entrer à l’institut médical de Séoul. Le futur écrivain participa à la lutte pour l’indépendance de la Corée contre l’occupation japonaise. Il s’exila ensuite en Europe et plus particulièrement en Allemagne où Li Mirok rédigea ce livre référence « Une enfance en Corée » qu’il rédigea dans la langue de Goethe ! Ce livre fut même considéré comme l’une des œuvres majeures de la littérature en langue allemande…
« Une enfance en Corée » nous décrit, en courts chapitres agrémentés par de belles aquarelles, la vie quotidienne de ce garçon, devenu jeune homme, la vie rurale et citadine, les paysages, les mœurs, les coutumes et les enjeux politiques de l’époque. Une plongée dans le monde d’avant, lorsque la Corée n’était qu’une entité. Et comme le précise la quatrième de couverture : « le bonheur le plus inattendu qu’offre la lecture d’ « Une enfance en Corée » est de retrouver, par les yeux d’un enfant, les images vraies et émouvantes d’une Corée inoubliable, traditionnelle, celle d’avant le « miracle économique ». Un ouvrage passionnant, écrit avec simplicité, à découvrir absolument.
J’ai relevé les remarques que l’on lui fit lorsqu’il arriva en France : Tu penses trop et parles trop peu, dit-il en souriant, le silence passe encore pour une vertu dans le vieil Orient mais pas en Occident. Ici, c’est considéré comme un signe d’asociabilité voire d’arrogance.
Laurent BAYART
* Une enfance en Corée de Li Mirok, Editions Philippe Picquier, 1994.