A Didier Helmstetter, Le jardin du Paresseux. Photo de Marie Bayart.
Et roulent roulent les rouleaux de printemps qui chantent la chanson du foin. Et roulent roulent en venant tapisser mon jardin potager de son épais pelage, telle une petite laine d’hiver tricotée par les jours qui passent et que revêt ma terre. Sous son duvet bien douillet, les organismes se délectent et les mauvaises herbes, autrement dit adventices, s’étiolent et se pâment en se transformant en énergie et en vitamines. Le compost et autres confettis de résidus ménagers brûlent de mille feux sous son manteau de foin. Les voilà qu’ils se parent d’une deuxième vie ! Rien ne meurt et tout se recycle. Mon jardin attend avec impatience les jours en goguette afin d’être enchanté par un aréopage de légumes, comme des instruments de musique, pour une symphonie et autre aubade sous la baguette du grand chef d’orchestre, le maestro du soleil !
Déjà une oreille semble sortir de la glèbe, est-ce une frisée, une scarole ou une laitue qui écoute le chant du monde ?
Mais, c’est peut-être un chouïa trop tôt, car déjà s’annoncent les pinces et autres sécateurs givrés de l’hiver…
© Laurent BAYART
5 janvier 2024










