Archives de catégorie : Blog-Notes

DEPECHEZ-VOUs LES ENFANTS ! CAR LA VIE EST UN GRAND TOBOGGAN, UNE MONTAGNE RUSSE AVEC SES HAUTS ET SES BAS…

Avec la complicité de Jules, Alphonse et Camille.

photo de Marie Bayart.

         Nous partirons pour les lointains dans l’ivresse de tous nos vagabondages, arpenter routes et sentes, écumer les voies ferrées et sillonner le ciel avec le porte-plume des oiseaux au fuselage d’acier que l’on appelle des avions … Dépêchez-vous ! Le temps file vite, bien trop vite et nous n’aurons pas le temps de nous griser de tous les manèges que l’existence nous offre. Savourer la vie comme un grand parc d’attraction où -finalement- l’essentiel étant de prendre du plaisir et de gouter à l‘instant qui passe langoureusement. Jouer et vivre en se tenant par la main comme pour rentrer dans une ronde. La vie est une danse qu’il faut suspendre lorsque la musique s’arrête.

Et quand le carrousel s’éteindra, vous serez devenus de vieilles personnes, mamies et papys, le passeport tamponné de mille cachets en rouge à lèvres d’embrassades et de bisous d’amour. Le seul vrai bagage à emporter…

Il sera alors temps de laisser votre place afin que d’autres s’installent.

Car le manège va reprendre sa sempiternelle circonvolution.

Déjà, le manouche forain qu’est Dieu vous réclame votre ticket ! Et avec un peu de chance, vous arriverez à décrocher le pompon qui vous permettra de faire encore un petit tour…

…avant de rendre définitivement les armes et de laisser voyager votre âme.

Car là-haut, le grand manège du ciel vous emmènera à dos d’étoiles, chevaucher la grande ours ou celle du Berger et prendre l’enivrante roue des constellations…Vous garderez ainsi le collier de vos mains accrochés à jamais. L’amour étant une ceinture qui vous protègera comme une prière chuchotée à l’éternité.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                   5 mars 2023

DANS TON ŒIL, NOUS ECRIRONS LA TENDRESSE…

photo Claire-Elise Bayart

                                                      A Gustave,

         Dans ton œil espiègle et taquin, nous écrirons la tendresse. Ta pupille grande ouverte chante la romance d’un grand soleil qui viendra nourrir le monde de demain…Il est temps d’y mettre enfin des majuscules et de faire revenir les farfadets, les lutins et autres elfes. Ré-enchanter le monde de leur magie ! Petit, nous avons tant besoin de ces caresses pour faire jubiler nos âmes en kyrielles de palpitations d’amour. Des anges pour tapisser le ciel de leur divine présence. Il faudra, forcément, des jours de liesse pour y faire sourire tous tes doudous et autres nounours qui n’attendent que toi pour réinventer notre imaginaire. Viens jeter la lumière sur nos espérances ! Dans tes yeux, nous y verrons l’échappée du printemps et la félicité des fées.

Et sur mon nuage, tout là-haut, j’inventerai des images pour te faire encore rêver.

Et le monde sera si beau que tu n’en croiras pas tes yeux…remplis d’étoiles !

                                                               © Laurent BAYART

                                                25 février 2023

CINEMA / VESOUL SUR LA ROUTE DE LA SOIE, VIA LE FESTIVAL INTERNATIONAL DES CINEMAS D’ASIE.

illustration de Marie Melcore.

          C’est un somptueux enchantement en images qui filent à la vitesse de la lumière (des frères éponymes !) sur les écrans et en technicolor déroulant leurs longs rubans, à l’instar d’une muraille de Chine… Une merveille de voyage sur cette roue (de la fortune) de la soie mythique et magique que nous proposent depuis plus de 29 ans Martine et Jean-Marc Thérouanne, en duo de passion pour cet art majeur, le septième comme on dit ! Septième ciel aussi où pendant neuf jours on déroule le tapis rouge et les bobines de films souvent inédits, venus de nombreux pays d’Asie. Un festival où « chaque spectateur porte un nom » comme je l’avais écrit en 2019 à l’occasion des 25 ans du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul avec ce livre présenté, lors de cette édition, « V’Asie à Vesoul ! » en mode dédicaces et lectures musicales avec la talentueuse Louise Shao Zhongquin.

Cette année, 85 films sont programmés dont 38 inédits, provenants de 31 pays. Une incroyable prouesse technique et humaine qui confère à ce festival un cachet et une authenticité en faisant un rendez-vous professionnel, festif et humain car, comme l’écrit les « metteurs en scène » de ces cinémas en « intérieur/nuit » : On n’a jamais eu autant besoin de se rencontrer, de parler, d’échanger. Et quoi de mieux qu’un festival de cinéma pour répondre à ces attentes ». Et plus loin, de rajouter : Le cinéma a cette capacité d’aborder à la fois des sujets sérieux voire essentiels, de sensibiliser le public aux enjeux d’aujourd’hui et de demain mais aussi de divertir.

Et cette année, la Corée, les Philippines et Singapour seront particulièrement à l’honneur avec des rétrospectives. Mais le Festival n’est pas seulement une multiplicité de projections, il propose aussi de très nombreux rendez-vous artistiques et pluridisciplinaires, comme des expositions, des rencontres, des soirées thématiques, des conférences, des actions de sensibilisation auprès des jeunes, des séances scolaires…et même une lecture de haïkus en mode poésie japonaise !

Oui, plus que jamais et en cette période bien tourmentée, où l’obscurantisme tente de maculer de taches d’encre l’écran de nos espérances, ce festival offre la luminosité de ses instants de grâce qui nous permettent d’espérer en des lendemains meilleurs ! 

La culture nous offre la projection de ce bonheur de croire encore et toujours en l’être humain, mais surtout en la vie qui n’est finalement qu’un vaste et intense moment de cinéma…

                                                                    © Laurent BAYART

www.cinemas-asie.com

Tel : 03 84 76 55 82 ou 06 84 84 87 46

festival.vesoul@wanadoo.fr

ET SI…?

photo de Némorin, alias Erik Vacquier

          Et si le temps de l’apaisement allait surgir, comme par magie ou par miracle, tout simplement ? Et si le monde allait enfin se réveiller et vivre à l’unisson, au rythme de cette rédemption si proche et pourtant si lointaine… ? Une sorte d’apocalypse à l’envers. Un cataclysme d’étoiles pour nous enivrer de lumière ? Et si sur cette croix se retrouvait vidée de son Dieu qui serait venu en « casque bleu » se mêler aux affaires du monde et nous offrir la félicité d’un instant de grâce ? La charpente et l’articulation de ce bois inspiré, devenu une relique en forme de rameau. Et si, finalement, les temps étaient propices pour réinventer le monde et lui offrir une volée de colombes ? La générosité de l’offrande et l’obole de l’espérance ?

Cette croix que l’on croyait muette et qui se met à chanter au milieu de cette liturgie de chaos et de barbarie.

Les flûtes des canons et les hautbois des lance-missiles sont devenus enfin aphones, les roquettes comme des cierges dans une cathédrale pour propager la luminosité de leur sérénité.

Et si une croix venait se dresser, tel un drapeau blanc, sur le champ de toutes les batailles ?

Les soldats transformés en prêtres et les généraux, en archevêques.

Et si… ? …Messie !

Le temps de réenchanter le monde avec cette croix au milieu de l’impossible.

                                                               © Laurent BAYART

                                              19 février 2023

LIVRE/ LA CHINE ET CET INCESSANT DESIR D’ENFANTS…

Dissident, Ma Jian est un auteur chinois qui s’est installé à Hong Kong en 1987. Écrivain pluridisciplinaire, il a publié une demi-douzaine de livres mais travaille également dans le domaine de la peinture, de la photographie et du journalisme. Ma Jian est considéré comme « l’une des voix les plus importantes et les plus courageuses de la littérature chinoise contemporaine ».

Ce livre « La route sombre », édité en 2014 que je viens de découvrir, nous plonge dans cette Chine de la politique de « l’enfant unique », avec la violente chasse des agents de contrôle des naissances (planning familial) qui guettent et pourchassent inlassablement les couples qui désirent continuer l’aventure de l’enfantement au-delà du chiffre numéro Un…Kongzi est instituteur et descendant du grand Confucius, quant à Meili, son épouse, elle se retrouve enceinte (elle a déjà une fille nommée Nannan), sans attendre la permission légale…Si jamais une femme tombe enceinte sans y avoir été autorisée, tous les foyers à la ronde seront punis, dans un rayon de cent mètres stipule l’impitoyable loi. Et plus loin, de rajouter : les femmes enceintes qui seront dans l’incapacité de produire un permis de naissance subiront un avortement immédiat…et un représentant gouvernemental de beugler dans un mégaphone : Villageois ! Si la croissance excessive de la population chinoise n’est pas enrayée, toute la société en souffrira, dixit Deng Xiaoping. Terrible oukase qui fait fuir le jeune couple par la voie du fleuve, petit esquif appelé famille d’œuf, parce qu’il se déplace de ville en ville sur des bateaux qui font penser à des coquilles coupées en deux. Les eaux de la rivière Xi étant jonchées de détritus et très polluées. Implacable et impitoyable loi qui entrainera la mort de ce bébé (du nom de Bonheur). Il naîtra, mais sera irrémédiablement…étranglé par les sbires du planning familial. Horreur absolue perpétrée contre ce nouveau-né devenu un ange dès sa naissance : …je suis convaincu que ce fœtus est habité par un esprit. Je l’ai vu dès l’instant où il a été conçu. Il me parle souvent. Pourquoi crois-tu que les bébés pleurent lorsqu’ils viennent au monde ? C’est parce que les esprits qui ont été assignés à leurs corps ne veulent pas subir une nouvelle incarnation. Ils veulent s’échapper et s’envoler au loin. 

Malgré cette cruauté et la trivialité de l’époux, un rien volage, le livre constitue, tout de même, une envolée de spiritualité et de philosophie chinoise, notamment celle de Confucius dont l’héritage a été bafoué par la gent communiste qui a détruit la bienveillance, la droiture, la propriété et la sagesse prônés par le sage. Un autre enfant sera en gestation, pendant des mois et des mois (quatre ans et demi !) pour éviter les assassins d’embryons et de bébés ! Il verra le jour. Ce livre est un récit, une fable et un conte, mais aussi une formidable narration qui nous parle de ce déchirement que fut cette politique de l’enfant unique. Ma Jian rappelle que plus de dix millions d’avortements furent effectués durant cette période…funeste.

Où sont donc passés tous ces esprits de fœtus ?

                                                                    © Laurent BAYART

  • La route sombre de Ma Jian, Flammarion 2014.

LE TEMPS EN MODE « PAUSE » DANS LES PIXELS DE MON CORPS.

photo de Némorin, alias Erik Vacquier.

          Ivresse de se délester de l’instant. Retrouver le chemin des étoiles et respirer les divines poussières du cosmos. Acariens de la voie lactée qui viennent offrir un peu de fraîcheur à mon âme suspendue dans le temps. S’accrocher à soi-même et savourer la minute qui ne passe plus. Les secondes sont des perles et des gouttelettes majestueuses dans cette invisible clepsydre. Les horloges sont figées. L’Internet est bouche bée et mon ordinateur n’en croit plus ses pixels. Ecrire, c’est prier comme l’a écrit Albert Strickler. Alors, je dois prier tous les jours et jeter mon seau d’offrande dans la profondeur de ce puits qui me relie à Toi…Emprunter, jour après jour, la longue sente qui mène à ce Compostelle de sérénité. Dieu au bout du chemin me propose son autel et le lumignon rouge d’un tabernacle. Ma silhouette imprimée sur l’ombre du soleil, comme la typographie de la lumière qui viendrait écrire sur mon corps. Des casses tel les grains dans le sablier.

J’aime ces moments qui ne passent plus. Et lire le bréviaire que dessine mon âme.

Je suis un pèlerin de l’immobile. 

Et marche sans pas.

                                                              © Laurent BAYART

                                                                 12 février 2023

IL FAUDRA BIEN REFAIRE CHANTER LA LUMIERE…

         Il faudra bien refaire chanter la lumière dans la conque de nos pupilles. Continuer de se nourrir de cette luminosité qui s’envole jusqu’au tréfonds des absolus, pour aller vagabonder jusqu’à notre âme. Nous avons besoin d’écarquiller nos yeux et de nous émerveiller de la liturgie du soleil. Cantiques de ses rayons pour illuminer nos existences. Sortir de ce puits qui veut nous entraîner dans ses abysses. Savourer cette extase de clarté comme si on faisait danser des centaines de chandelles et de bougies. Cette cathédrale en nous est un cosmos éclairé par les étoiles des candélabres. Et cette croix, au fond de la crypte, tel un signe, une invite à poursuivre ce chemin de lumière…

Prendre la route jusqu’à la lumière rouge du tabernacle qui pose son écriture dans l’encre, plasma de notre nuit.

Sente à l’image d’une échelle posée sur les dalles de cette église pour s’en aller, marcher en funambule, fildefériste de notre incommensurable foi.

                                                                    © Laurent BAYART

                                                8 février 2023

LIVRE / LA JUBILATION D’EXISTER DE CE « PETIT PERE » QUI ENCHANTE LES INSTANTS.

C’est un ouvrage magistral, une sorte de cantique, magnificat et tendre mélopée, que nous offre en plus de deux-cents pages Albert Strickler qui rend un époustouflant hommage à son « Petit père ». Ce patriarche doux et tendre qui ne cessait de répéter, en un leitmotiv effréné, que La vie est belle !  Sur la couverture, on le découvre tenant entre ses mains une portée de poussins, comme une offrande du bonheur aux tous petits et aux humbles. On y retrouve aussi, au jeu des accointances et autres connivences, un autre Albert… Schweitzer celui-là, le prix Nobel alsacien, avec son « Respect de la vie ». D’ailleurs, Paul Valéry n’affirma-t-il pas que : L’être qui s’émerveille est beau comme une fleur. Et nous nous trouvons justement dans l’enchantement et la jubilation d’exister, en cette gourmandise de vivre et cette soif de mots distillée par l’écrivain. Dans ce livre de l’ultime, le chantre du Tourneciel, raconte ce partage des instants vécus en compagnie de ce père qu’il aime et chérit par-dessus tout, jusqu’à la dévotion. Il ne m’a pas appris ni à nager ni à skier ni à danser ni à faucher donc…Il ne m’a appris qu’à aimer que la vie est belle ! Et aujourd’hui encore les pires des jours sont ceux où j’ai l’impression d’avoir oublié la leçon !

Magistral et sublime chant d’amour dans lequel l’auteur psalmodie avec une tendresse rare : O père toi qui est parti/ Sans nous abandonner/ Je te retrouve chaque jour/ Dans la grâce du Ravi/ La louange de l’émerveillé. Gageons que ces mots si puissants et vibrants parviendront jusqu’à leur destinataire, dans l’invisible et le silence de l’éternité qui chante la présence éternelle de ceux que l’on a aimé et que l’on chérit toujours.

L’écureuil tiendra, quant à lui, le rôle du discret messager et autre facteur des missives rédigées sur le parchemin de l’âme.

                                                                                 Laurent BAYART

  • Petit père, d’Albert Strickler, Éditions du Tourneciel, 2022.

CETTE CROIX NOUS EMMENE DANS UNE BEATITUDE DE LUMIERE.

Photo de René Roesch

          La lumière jette son long crayon de soleil sur la terre, comme une échelle diaphane qui viendrait féconder le sol et faire pousser des pâquerettes en plein hiver. Est-ce un signe venu de là-haut ? Dieu nous fait un petit clin d’œil. Plus loin, les pieds de vigne et leurs sarments chantent déjà la moisson de futurs vendanges. Le sang rouge du vin bat dans nos tempes et dans les temples… Le tabernacle du soleil vient nous chuchoter la liturgie de l’essentiel. La communion avec l’hostie des nuées nous met en pâmoison. Jubiler, c’est faire chanter notre âme dans la volière de nos corps. L’autel des côteaux nous incite à la méditation et à la prière. Nous ne cessons de vendanger les grappes de l’espérance. La foi représente une échelle constamment posée contre la toiture du ciel. Monter, toujours et encore, la mort n’étant qu’une ascension à contre-sens.

Un pèlerin-passant s’arrête sur le chemin. C’est un photographe qui a posé son œil de verre sur le paysage. Clic de grâce.

La nature est une église à ciel ouvert. Les vitraux sont en forme de culs de bouteilles aux reliefs de nuages, sur fond de lapis-lazuli. 

Le vin, à l’image du sang du Christ, se transforme en eau de source. Miracle à l’envers.

Et la voilà qui s’en va, par le chemin de Compostelle des ruisseaux, vers l’océan. Se jeter et se noyer à jamais dans la plénitude de l’infini.

Les coquillages ont pris la forme d’une croix dans laquelle siffle le vent comme un orgue de cathédrale. 

Vous avez dit « miracle » ? L’eau, qui stagne dans la conque du bénitier, est désormais salée…

                                                                    © Laurent BAYART

                                                                             2 février 2023

LA MUSIQUE ILLUMINE NOS VIES.

Photo de Marie Bayart.

                                                                               A Gustave,

         Que ne faut-il pas de magie pour faire danser les notes de musique au gré de notre inspiration et de notre imaginaire ! Les croches s’émancipent des partitions pour aller faire chanter nos cœurs/chœurs d’allégresse et faire siffler l’hirondelle qui se dissimule en nous. Le printemps jubile dans nos oreilles. La musique adoucit et caresse nos âmes et réveille/réveille le meilleur qui se trouve niché en nous. Rédiger des accords sur les cordes d’une guitare, glisser ses doigts sur les touches d’un piano, souffler à pleins poumons dans l’embouchure d’une trompette, faire des entrechats sur les pistons d’un accordéon, s’amuser à faire des vocalises sur le clavier de ses cordes vocales…

Cette harmonieuse mélodie est un instant de bonheur qui nous fait accoster un instant les rives du paradis.

Là, le temps a cédé sa place au tempo… Un métronome en queue de pie, maestro jouant du tam-tam avec ses battements de cœur, nous offre l’émerveillement d’un concerto improvisé.

La musique pulse en nous de son enivrante tachycardie.

                                                            © Laurent BAYART