Archives de catégorie : Blog-Notes

CETTE CROIX NOUS EMMENE DANS UNE BEATITUDE DE LUMIERE.

Photo de René Roesch

          La lumière jette son long crayon de soleil sur la terre, comme une échelle diaphane qui viendrait féconder le sol et faire pousser des pâquerettes en plein hiver. Est-ce un signe venu de là-haut ? Dieu nous fait un petit clin d’œil. Plus loin, les pieds de vigne et leurs sarments chantent déjà la moisson de futurs vendanges. Le sang rouge du vin bat dans nos tempes et dans les temples… Le tabernacle du soleil vient nous chuchoter la liturgie de l’essentiel. La communion avec l’hostie des nuées nous met en pâmoison. Jubiler, c’est faire chanter notre âme dans la volière de nos corps. L’autel des côteaux nous incite à la méditation et à la prière. Nous ne cessons de vendanger les grappes de l’espérance. La foi représente une échelle constamment posée contre la toiture du ciel. Monter, toujours et encore, la mort n’étant qu’une ascension à contre-sens.

Un pèlerin-passant s’arrête sur le chemin. C’est un photographe qui a posé son œil de verre sur le paysage. Clic de grâce.

La nature est une église à ciel ouvert. Les vitraux sont en forme de culs de bouteilles aux reliefs de nuages, sur fond de lapis-lazuli. 

Le vin, à l’image du sang du Christ, se transforme en eau de source. Miracle à l’envers.

Et la voilà qui s’en va, par le chemin de Compostelle des ruisseaux, vers l’océan. Se jeter et se noyer à jamais dans la plénitude de l’infini.

Les coquillages ont pris la forme d’une croix dans laquelle siffle le vent comme un orgue de cathédrale. 

Vous avez dit « miracle » ? L’eau, qui stagne dans la conque du bénitier, est désormais salée…

                                                                    © Laurent BAYART

                                                                             2 février 2023

LA MUSIQUE ILLUMINE NOS VIES.

Photo de Marie Bayart.

                                                                               A Gustave,

         Que ne faut-il pas de magie pour faire danser les notes de musique au gré de notre inspiration et de notre imaginaire ! Les croches s’émancipent des partitions pour aller faire chanter nos cœurs/chœurs d’allégresse et faire siffler l’hirondelle qui se dissimule en nous. Le printemps jubile dans nos oreilles. La musique adoucit et caresse nos âmes et réveille/réveille le meilleur qui se trouve niché en nous. Rédiger des accords sur les cordes d’une guitare, glisser ses doigts sur les touches d’un piano, souffler à pleins poumons dans l’embouchure d’une trompette, faire des entrechats sur les pistons d’un accordéon, s’amuser à faire des vocalises sur le clavier de ses cordes vocales…

Cette harmonieuse mélodie est un instant de bonheur qui nous fait accoster un instant les rives du paradis.

Là, le temps a cédé sa place au tempo… Un métronome en queue de pie, maestro jouant du tam-tam avec ses battements de cœur, nous offre l’émerveillement d’un concerto improvisé.

La musique pulse en nous de son enivrante tachycardie.

                                                            © Laurent BAYART                                               

LIVRE / LE MONDE DE DEMAIN OU L’ECRITURE D’UN MONDE A REFAIRE, SELON PIERRE SERVENT.

          Pierre Servent est journaliste/chroniqueur, spécialiste défense et géopolitique sur TF1-LCI, mais aussi (et c’est là que son analyse s’avère intéressante !) officier supérieur de réserve qui a enseigné à l’École de guerre. Pas vraiment réjouissant son nouveau livre « Le monde de demain » dans lequel il raconte le glissement des plaques tectoniques qui s’est accéléré, le 24 février 2022, à la suite de l’attaque de l’Ukraine par la Russie, « opération spéciale » martèle-t-on du côté du Kremlin…

Et l’auteur de rappeler les enjeux de cette guerre, qui ne dit pas son nom, aux portes de l’occident :  La démocratie est en danger partout dans le monde (…), les libertés civiles ont régressé dans soixante pays (sur cent quatre-vingt-treize). Et l’auteur de rappeler la logique des militaires russes et de Vladimir Poutine qui lui disaient souvent : Là, où le sang russe a coulé, la terre est russe…Pierre Servent de rappeler qu’il avait même été proposé à Bill Clinton par Poutine de rejoindre l’Otan ! C’est dire que les temps ont bien changé…Le récit de cette « guerre » est glaçant, souvent effroyable et une hécatombe de morts et de blessés s’annoncent déjà, même si les chiffres et les faits varient selon les sources d’où elles proviennent. Le leadership du monde est tout simplement l’enjeu : La Russie, une menace, la Chine, un défi…nous dit-on. Ce grand tohu-bohu guerrier et autre bellicisme semblent avoir renforcé la cohésion de l’Otan et activé ses velléités de défense. L’humanité avait oublié le cauchemar atomique qui le réveille douloureusement. A suivre.

La guerre, c’est quand l’histoire se remet en marche…et là, elle semble se réactiver. Espérons qu’elle ne glisse pas vers l’inéluctable et que les colombes de la paix puissent remplacer les drones et les bombardiers.

Un nouveau monde émergera demain. Celui (enfin) de la paix ? Ou bien celui du chaos ?

                                                                            Laurent BAYART

  • Le monde de demain de Pierre Servent, Robert Laffont, 2022.

JE VOULAIS TANT RESTER UN ENFANT…

Photo de Némorin, alias Erik Vacquier.

          Je voudrais tant un peu arrêter le temps. Poser mon pied sur le pas de la porte et bloquer l’inexorable marche en avant. Je voudrais tant rester un peu un enfant. Me poser sur le dos d’une marche et regarder courir les passants. Je voudrais tant rester un enfant. Ecraser les sonnettes des gens et m’en aller, garnement, en prenant la poudre d’escampette ! Réinventer le plaisir de savourer un goûter, dévorant un Petit Lu et me délectant d’un gobelet de jus de pomme pendant la récrée. Croire encore au Père Noël et regarder ma maman préparer un gâteau dans la caverne d’Ali Baba de sa cuisine. Observer papa en train de lire son journal et de le commenter… Préparer ma trousse pour me rendre à l’école et hisser mon cartable sur le dos, comme l’oriflamme d’une grosse carapace de tortue. Je voudrais tant rester un enfant.

Et puis, rêver à mes bonnes fées et mes super héros lorsqu’on me raconte une histoire, avant d’aller rejoindre les bras de Morphée en chevauchant une licorne ou Pégase et ses ailes de géant.

Le réveil sonne et trille mes oreilles. Il est l’heure de se lever. Où est passé mon rêve ? Il a filé avec l’éternité. Mais, hélas, je ne peux plus me mettre debout…

Le temps s’est désormais figé.

Mon cœur a tout simplement lâché…L’horloge s’est arrêtée.

Je suis redevenu un enfant.

                                                                   © Laurent BAYART

                                                   21 janvier 2023

QUE NE FAUT-IL PAS DE MERVEILLES ET DE COULEURS POUR ENCHANTER NOS VIES !

          Parler bas en un chuchotement de prière, comme une confidence à l’Ineffable et ouvrir les yeux face aux étoiles qui filent dans le cosmos réinventant – pour nous – un arc-en-ciel magique en prisme d’enchantement. Il faudra bien un jour retrouver les sentes de l’essentiel et faire chanter nos âmes dans la grande volière de nos corps. Ecrire sur les dalles des églises ou des cathédrales, en une espèce de tag en forme de poème ou de cantique aux louanges de l’aventure, inspirés par le Mystère. 

Retrouver l’ivresse des rencontres et emprunter les layons d’un chemin de Compostelle qui nous mènerait jusqu’à une croix.

Mourir un peu, comme on tournerait la page d’un livre qui s’ouvrirait sur un nouveau chapitre.

Et repartir, de pieds fermes, sur le goudron blanc des nuages.

Nous ferions alors office d’oiseaux au fuselage d’anges, à tourbillonner autour d’un autel, dans la lumière des cierges et des candélabres, sous le talisman d’un croix. 

Radar des âmes en partance vers l’ailleurs.

                                                                           © Laurent BAYART

                                                                                19 janvier 2023

SUIVRE SA VOIE, C’EST FAIRE CHANTER SES SEMELLES SOUS LES PAVES.

photo de Némorin, alias Erik Vacquier.

          Je suis parti un jour qui ne portait pas de nom. En fuite vers d’improbables rendez-vous. Les jours glissaient sur leurs rails et mes routes étaient pavées de bonnes intentions. S’en aller en quête d’étoiles et de luminosité lactée. Rechercher un peu de printemps dans les confins de nos imaginaires et ce désir de rencontres qui enchante nos sentes. Les chemins représentaient des partitions sur lesquelles la musique de mes pas résonnait comme un solfège de voyage. Mes cartes étaient des partitions sur lesquels les pays traversés faisaient office de notes de musique. 

Parfois, le butoir d’une frontière se présentait devant moi. Un curieux chef d’orchestre en uniforme me demandant le sésame d’un passeport. 

Puis repartais en sifflant sur la flûte à bec d’un passereau.

                                                                         © Laurent BAYART

                                                                             16 janvier 2023

LIVRE / L’INTRANQUILLITE QUI DERANGE LA VIE ET POSE SES VAGUES SUR LA SURFACE D’UN LAC BIEN…TRANQUILLE.

          Cet ouvrage, surprenant et à contre-courant de la pensée actuelle m’a interpellé : Accueillir le dérangement, voire l’inquiétude, c’est lutter contre l’engourdissement qui nous ferait passer « à côté d’un trésor sans le voir » nous affirme son auteur Marion Muller-ColardVoilà de quoi méditer et se poser les (bonnes) questions !

Ce livre, joliment achalandé à l’esthétique remarquable, cache un brûlot, un incendie sur un bouquet de fleurs ! A analyser cet opuscule, on ne peut que se laisser surprendre par ce concept : On casse à la mesure même de notre rigidité, nous apprend la fable du chêne et du roseau. Plus loin, l’auteur(e) affirme : Aux tranquillisants, je préfère les intranquilles. Dérangés, dérangeants. Elle rappelle, plus avant, que les écrivains sont des « intranquilles » en puissance car les mots représentent des flammes qui les laminent chaque jour. Brûlure de se mouvoir (et s’émouvoir) au rythme de la syntaxe et de l’imaginaire. Ce n’est pas un long fleuve…tranquille ! Et à parler d’ouvrage, la Bible constitue bien ce grand tohu-bohu qui nous élève et nous transporte : Le livre de l’intranquillité, c’est l’Évangile, prenant à son compte la chanson d’Anne Sylvestre : J’aime les gens qui doutent. Je rajouterai cet extrait (et pardonnez-moi de me citer) d’un de mes textes : Quand j’écris, je doute mais je marche. Sans lui, je ne serai pas ce que je suis. A telle enseigne que même sur ma carte d’identité, ma photo exprime un doute sans aucun doute, mais moi je ne suis jamais seul. 

Le doute, c’est l’essence même de l’existence. Être un perpétuel nomade qui ne fait -finalement- qu’avancer et rencontrer les autres. C’est vivre dans l’intranquillité permanente ! 

                                                                            Laurent BAYART

  • L’intranquillité de Marion Muller-Colard, Editions Bayard, 2021.

LAISSEZ UN MESSAGE ET JE VOUS REPONDRAI…

photo Némorin, alias Erik Vacquier.

          Hier, j’ai passé trois coups de fil et suis tombé…trois fois sur le répondeur de mes interlocuteurs. Cela me fit une bien curieuse impression, moi qui avais envie de causer avec ces personnes qui me sont chères (chair !). Je me suis heurté à un mur virtuel. Des voix amies et connues qui m’ont signifié leur absence momentanée. Alors, j’ai « écrit » avec ma voix un petit message sonore, afin de signifier mon éphémère présence sur le fil téléphonique (Même, s’il n’existe plus à l’ère des satellites ! mais bon…) et mes velléités de communication.

Le monde se délite lentement peut-être ? Qui sait ? Les portables devenus insupportables parce-ce que omniprésents dans nos existences. Un appendice électronique comme une boite « à tout faire ».

Le soir, une seule personne me répondit. Mais, las, je n’étais pas assez rapide pour décrocher. Oups.

Mon interlocuteur me laissa un message sur ma boite vocale.

J’étais sans voix.

 Mon répondeur ricanait…

                                                               © Laurent BAYART

                                               9 janvier 2023

UN JOUR DE JANVIER DANS MON JARDIN POTAGER…

          Ivresse du labeur hivernal dans mon jardin potager. Travailler le 3 janvier, et besogner la terre qui chante étrangement au diapason de mes muscles, constitue une surprise de taille (haie) ! Étrange printemps qui vient jeter ses graines de douceur, avec un soleil qui rayonne comme un pinson sur une branche. Ou bien s’agit-il d’une hirondelle qui invente son propre printemps, faisant (déjà) fi d’un calendrier trompeur ? Je bêche et fais chanter ma terre qui m’offre un rendez-vous impromptu. Ce jour de janvier, je vois même, les yeux écarquillés, un papillon, les ailes en quadrichromie, esquisser des arabesques dans le ciel. Du jamais vu ! Des perce-neiges montrent leurs museaux de fleurs blanches. Je suis abasourdi. Knout out debout.

Aujourd’hui, le monde a la tête à l’envers. Ma fourche-bêche est un stradivarius qui joue sur les partition des mottes de terre.

J’aime le printemps lorsqu’il arrive à l’improviste dans mon jardin.

Mes salades dressent leurs oreilles, elles aussi, vaguement goguenardes.

Ma bêche représente un thermomètre qui affiche la température de la glèbe. Le malade va-t-il s’en sortir ? semble me demander un merle qui a endossé la blouse blanche de l’infirmière. A moins que cela soit une fauvette ? 

Le printemps a mis le tapis du jardin en accordéon…

                                                               © Laurent BAYART

                                             4 janvier 2023

PETIT, QUE VOIS-TU DONC VENIR AU BOUT DE TES YEUX TENDUS VERS L’HORIZON.

Avec la complicité d’Alphonse…

          Que disent les pythies et les prophètes des lendemains ? L’année change les chiffres du grand boulier, mais le monde reste balayé par les tempêtes et les rapaces qui zèbrent le ciel de leurs lourdes menaces. Le monde sera-t-il plus beau, plus serein, plus apaisé à l’aune de la nouvelle année ? Ne le laissons pas aux urubus ! Nous voudrions tant l’apaisement de l’amour et la félicité de cette sagesse et autre plénitude dont l’être humain manque cruellement.  Une humanité comme un ruisselet qui coulerait dans la béatitude des jours (enfin) heureux. Retrouver le goût de l’essentiel pour aller vers cet Eden de paix et de béatitude. Petit, que vois-tu donc se profiler sous les pages/éphémérides du calendrier qui s’ouvrent en accordéon de papier sous tes yeux ? Nous avons tant besoin d’une planète où les armes ne seraient plus que des allumettes grillées, leur tête de soufre-douleur cramée…

Enfant des destinées de demain, que vois-tu donc venir à l’horizon ?

Il faudra que le monde soit plus beau car nous avons encore tant de belles choses à bâtir ensemble ! Il suffirait de l’imaginer un peu meilleur pour que la courbe d’un sourire se glisse sur les visages tourmentés. 

Ça s’appelle tout simplement l’espoir, et les enfants en sont les plus fidèles messagers. 

Eux seuls sont capables de mettre des soleils au bout de leurs pupilles.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                   28 décembre 2022