J’aime m’installer dans l’instant. Les herbes hautes ressemblent à des apostrophes vertes qui posent leurs accentuations sur mon corps. Je creuse une ombre dans l’ivraie de mon ivresse. Bonheur de vivre le moment présent, après avoir glissé dans les chardons et les orties. Les ronces n’ont pas eu raison de ma soif de vivre et de mes enchantements quotidiens. Moi, je m’enivre de cette liberté qui enchante les alvéoles de mes poumons. Je gazouille comme un moineau en quête d’azur. Bulles d’air et oxygène jouent leur bossa nova sur le compas de mes jambes. Je danse dans la joie des graminées et des feuillages. Je farniente dans la gourmandise des secondes qui s’égrènent.
Petit papillon qui se pose dans une prairie et glisse ses ailes sur le duvet de la verdure.
Gavroche des coquelicots, des pâquerettes et des boutons d’or, je suis un bouquet de petit garçon aux ressorts de Zébulon, prêt à faire palpiter tous les fleuristes et autres garde-chiourmes des cours de récréation.
Le soleil, tel un tournesol, constitue ma seule et unique boussole.
Attendre, toujours attendre la sortie de ce long no man’s land en forme de sombre et distendu tunnel, comme un ténébreux tobogan qui use notre patience, lorsque le soleil pose un monocle d’aveugle à son œil rouge. Attendre des moments plus propices pour se rendre au rendez-vous fécond des bonheurs retrouvés. Les vicissitudes et aléas de la vie nous usent et nous font, parfois, plonger dans l’ineffable. Que ne faut-il pas des trésors de patience afin de pouvoir à nouveau se tenir debout ! Attendre la fin de la glissade, de cette plongée qui nous fait retrouver la plénitude du sol. Ivresse d’écouter à nouveau l’andante des oiseaux qui trillent à nos oreilles.
Bonheur simple d’être dans l’instant présent et de déguster la noisette des secondes qui s’écoulent doucement et langoureusement, mais ne tombent pas comme l’eau dans la clepsydre ou le sable dans le sablier.
J’aime la chute quand elle me raconte la résurrection et la plénitude des rencontres avec l’essentiel.
Un tobogan peut devenir une échelle sans barreaux qui nous pousse vers le haut…Le ciel et ses nuages nous accueilleront au bout de ce tunnel à l’envers.
Dans le musée, les toiles glissent des œillades au petit garçon, les peintures dans leurs cadres esquissent des clins d’œil complices. Les cimaises sont en goguette dans le musée Vincent Van Gogh. Un tourbillon de chef d’œuvres, en maelstrom de couleurs, joue sur la palette des yeux des visiteurs et le loupiot se retrouve émerveillé devant tant de beauté. Les musées sont des gourmandises pour les pupilles, et les artistes transformés en magiciens qui font apparaître des lapins blancs devant leur bâton de chef d’orchestre maestro. Les tournesols, la moisson, le semeur, champ de blé aux corbeaux…Les peintures jouent leurs arpèges dans le bonheur des instants figés dans le temps. Un homme à l’oreille coupée lui chuchote dans les oreilles, oreillettes/écouteurs en fumant sa pipe. Ses volutes inspirées parviennent jusqu’à nous… L’imaginaire déroule sa romance dans ce musée hollandais. Tes yeux sont des papillons aux ailes multicolores.
Les artistes sont les enchanteurs du quotidien.
Leurs voix ne s’éteignent jamais, tels des cierges qui brûlent et envoient leur lumière dans un tabernacle.
Écoute attentivement ce que te raconte le murmure de l’eau. La mer danse et chante la chanson des sirènes. Psalmodie des joutes marines et des grands orgues du ressac des marées. Il suffit de prendre la peine de percevoir le cantique de vagues, la liturgie des embruns enchantés par les notes de musique, les goélands et quelques mouettes jouant du solfège en imaginant des symphonies sur les partitions aériennes du ciel. Les coquillages concoctant des myriades de clefs de sol sur les grains du sable. Un crabe ou un homard se prendrait-il pour un chef d’orchestre ? Maestro à l’air pincé. Habillé de sa cuirasse rouge en queue de pie.
Écoute Camille la chanson des oiseaux ! Ils transportent les alizés sur leurs ailes et nous distillent des envies de liberté et la soif d’aimer tout ce qui nous entoure.
Admire la beauté du monde, c’est un cahier d’écolier qui s’ouvre et de merveilleuses leçons qu’il t’offrira pour la vie.
Et c’est toi qui écriras ce qu’il te plaira d’imaginer.
Le monde, décidément, appartiendra à ceux qui l’aimeront.
C’est un rendez-vous annuel somptueux en mode cinémas d’Asie et découvertes de films originaux et palpitants. La 29ème édition est lancée avec la réalisation du premier jalon : le superbe visuel créé par l’artiste haut-saônoise, auteur auto-entrepreneuse et graphiste, Marie Melcore, native du village de…Boulot (ça ne s’invente pas !) qui a vraiment un incroyable talent et du cœur… à l’ouvrage !
Cette nouvelle petite œuvre d’art se révèle être -tout simplement – superbe et représente Les tours végétales des Jardins près de la baie de Singapour, la grande roue et la N Séoul Tower de Corée, un temple bouddhiste, une mère hindoue et son fils…Une marque de « fabrique » artistique, désormais bien appréciée des aficionados de ce festival atypique, convivial, chaleureux et « familial », truffé de « pointures » cinématographiques et de petites pépites de pellicules !
Plusieurs dizaines de milliers de festivaliers s’y rendent chaque année pour y apprécier les 90 films de la sélection présentés par les professionnels des cinémas d’Asie.
Les films en compétition sont récompensés par 7 jurys (International, Netpac, Critique, Inalco, Marc Haaz, Lycéen, Jeune).
Et en 2023, ce sera (déjà !) la 29ème édition qui aura lieu dans la capitale vésulienne, du mardi 28 février au 7 mars. Pour la prochaine édition, la thématique se situera autour d’artistes asiatiques vivant en exil, « dans un autre pays que le leur ». Comment ces réalisateurs viennent s’interroger sur leur identité liée à la double culture. « Il y a vraiment cette idée de double culture, d’exil, de migration, de diaspora. » Et une mise en lumière de certains regards sur le cinéma asiatique : Singapour, Corée du Sud…
Un rendez-vous à noter, d’ores et déjà, sur votre agenda. Le générique commence à défiler, l’Asie va -une fois de plus – vous faire rêver en mode intérieur/nuit. Des images pleins les yeux et les pupilles, comme des travelling qui filent sur les rails de la route de la soie…
Petit lutin, notre tribu est derrière toi, dans ces moments bien « compliqués » que tu traverses. Peter Pan, Vaillante, le pompier héros, Vaïna, la légende du bout du monde…Tous sont derrière toi pour te donner du courage…Moments de turbulences où les nuages vrillent autour, comme la main/serre du capitaine Crochet ! Mais le soleil n’est jamais très loin, à l’image de ceux qui t’aiment et te protègent. A l’instar de la fée Clochette, il y aussi les silhouettes enchantées qui veillent ; nos anges gardiens et toutes les ombres lumineuses qui papillonnent autour de nous et nous rappellent constamment que s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante…/…s’il me manque l’amour, je ne suis rien…/…il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais.Et ta petite tribu, derrière toi, avec tes parents, est justement remplie d’amour, celle qui renverse les montagnes et taille les océans.
Un jour, les incendies se taisent et les fleurs se remettent à chanter le cantique du printemps. Car les petits lutins sont toujours habillés en vert…
La couleur de l’espérance, et aussi celle du jardin de Papilo …
Je ne connaissais pas Daniel Riolo qui est un chroniqueur, spécialiste de foot, éditorialiste à RMC Sport ; habitué des After. Tout juste son visage me « dit » quelque chose car très connu dans le milieu et sur le réseau télévisuel. Ce livre, présenté en format poche, a tout de suite attisé ma curiosité : Cher football français où le texte de quatrième est déjà une présentation au vitriol : J’arrive avec une belle lame aiguisée, mais ça se termine toujours à la hache. Nous voilà prévenus ! Le titre de son opuscule faisant référence à celui d’Eric Neuhoff, concernant le septième art : Cher cinéma français.
Le journaliste fustige la pauvreté du championnat français et revient, plusieurs fois, sur l’annulation – suite à la crise sanitaire – de la saison 2019/2020, un cas unique en Europe…où, dit-il, la peste émotionnelle l’a emporté, alors que les autres ligues européennes ont allègrement continué la chorégraphie sur les gazons verts…Jamais on n’a imaginé qu’on serait les seuls raille Riolo. Il rappelle que les revenus du foot sont essentiellement la télé et le « trading ». En chiffre, ça donne quoi ? Droits télé : 36%, vente de joueurs : 25%, sponsoring et publicité : 16 %. Enfin, billetterie et recettes « jour de match » : 8%….
Wahoua, il ne va pas de plume morte lorsqu’il écrit : Les « talents » qui restent dans notre championnat sont pour la plupart des joueurs de piètre qualité, voire des bourrins avec, depuis de nombreuses années, des clubs qui sont passés d’une dimension internationale à une dimension « France ». Ce qui signifie, à l’échelle de l’Europe, des joueurs de quartier ! Diantre, ça dézingue sérieux !
Tous les grands footballeurs et autres entraineurs étant allés exercer leurs talents à l’étranger. Ces derniers ayant un mal fou à « réveiller » leurs joueurs : Le paraître est devenu important. C’est un élément du management. L’important n’est plus le terrain, mais la gestion de l’humain. Comme disent beaucoup de coaches, avant c’était 80% terrain, 20% humain, maintenant c’est l’inverse !
Et de rappeler qu’en Argentine, l’entraineur est appelé « maestro » ou « profesor ». Un peu comme en Italie on dit « mister ». Le journaliste dégomme tous azimuts, notamment les instances footballistiques, Noël Le Graët et aussi Didier Deschamps, le chef d’orchestre des « bleus ».
Enfin, afin de donner un exemple sur l’ignorance « crasse » des patrons d’antennes, l’un d’eux – voulant évoquer l’attaquant Thierry Henry – fit référence aux exploits de Patrick Henry ! Hallucinant de bêtise et d’ignorance…Une tuerie !
Voilà un petit bouquin qui décape et rase la moquette du gazon des terrains de foot. Instructif, rigolo parfois, mais Riolo toujours !
Mon petit grain de sable, mon enfant, nous serons ensemble sur la route à porter les nuages sur notre dos, à imaginer des jours meilleurs et à sourire au soleil qui viendra nous caresser le râble, tel un sac à dos mais, moins le poids des fardeaux et de ses cailloux. Nous serons deux sur la route, et qu’importe si les orages grondent autour de nous, la jubilation d’aimer et ses vagabondages suffiront à nos ivresses. Mon petit, le monde a besoin de petits lutins comme toi pour donner du sens à nos existences, pour semer des graines d’espérance dans la folie des jours obscurs et de ses urubus. Sur mon dos, comme sur un destrier, tu viendras à bout des moulins à vent et des caresses fourbes des chardons. Demain nous appartiendra car il faudra tout réinventer.
Mon petit grain de sable, aussi vaillant qu’une plage qui s’ouvre sur l’immensité de l’océan, nous serons ensemble jusqu’au bout de toutes les routes et même au-delà de ses confins.
A l’image d’un chemin de Compostelle, le cœur tel un coquillage, le chant de la mer nous enchantera et nous fera rêver, plus loin que demain…
Le monde t’appartiendra, car les routes s’ouvriront comme des cantiques qui chanteront leur liturgie au bout de nos semelles.
Chi Li, rien à voir avec le con carne…de la cuisine du Texas mais plutôt avec la tambouille chinoise, car dans ce roman écrit par cette auteur(e) née en 1957, réprésentante du courant néoréaliste chinois, il est question de cous de canard « sortis tout droit de l’imagination de la romancière qui sont devenus la spécialité du lieu (Wuhan), et que l’on vient désormais déguster des quatre coins (coin coin !) du pays » !
Nous voilà dans la fameuse et animée rue du Bon-Augure au cœur la grande ville de Wuhan (citée née de l’agrégation de trois villes à l’origine distinctes : Wuchang, Hanyang et Hankou) où officie un personnage sans nul autre pareil dénommé Célébrité, femme à l’intelligence suprême qui lui a permis de sortir du lot, pragmatique et pugnace : …de toute la rue, elle était la seule à vendre des cous de canard, personne n’ayant osé la concurrencer sur ce créneau. Et plus loin, l’écrivain(e) de rajouter : La rue du Bon-Augure est un fantasme, une sensation, c’est un port flottant sans entraves, c’est une grande liberté, une grande libération, un grand fatras, un grand chaos, une longue nuit où l’on peut rêver les yeux grands ouverts. C’est le Show de la vie que tout le monde joue sans s’être concerté.
Ce destin exceptionnel, en mode féminin, porte à bout de bras son jeune frère drogué et se dépense sans compter pour assurer l’avenir de son neveu, négligé par une femme frivole. Elle porte et supporte ainsi les destinées de sa famille et de son entourage, comme une mère Térésa laïque et déjantée, mais dotée d’une force de caractère qui en fait un personnage attachant : Qu’est-ce que les gens qui vivent la nuit détestent le plus, c’est qu’on vienne frapper à leur porte en plein jour. Voilà une magistrale entame d’un livre passionnant qui vous régalera les papilles d’un récit qui vaut -sans conteste- le cou…de canard !
La photo en dit long sur la complicité, l’empathie et la bienveillance du docteur Gérard Porte, qui soigne dans sa roue l’immense Fabien Cancellara. L’homme au stéthoscope fut médecin officiel sur le Tour de France, durant 39 ans, avant d’être « remercié » et remplacé par des technocrates de l’emplâtre qui -apparemment- « n’entendent » rien au cyclisme, alors que notre blouse blanche fut un aficionado et un amoureux inconditionnel du vélo. Lui qui, dans son village de Haute-Marne, gardant les vaches, leur attribuait des noms de champions cyclistes en établissant, une fois rentrées à l’étable, le classement général du jour ! Avec un maillot… blanc ?
Ses souvenirs nous plongent dans la douce nostalgie de ces moments où l’aventure cycliste restait encore à portée humaine. Dans son cabriolet décapotable tout floqué de blanc, à l’effigie d’Aspro, il traîne en queue de peloton où l’on retrouve les directeurs sportifs, les commissaires, le service médical, le dépannage…et la voiture-balai ! Les soins se feront en course. Après des chutes massives, j’ai souvent vu les coureurs faire littéralement la queue derrière ma voiture pour quelques nettoyages, pansements et antalgiques. C’est impressionnant. Leur courage mérite le respect. Temps héroïques où les coureurs s’arrêtaient pour siroter une bière…et écouter – par exemple – les pulsations du cœur le plus lent à ce jour : 27 battements par minute…Le palpitant du cycliste suisse Mauro Gianetti. Enorme lorsqu’on sait que la moyenne chez Monsieur Toutlemonde se situe entre 60 et 80 battements par minute ! rajoute le toubib roulant. Il y eut des chutes gravissimes, des « passages » dans des ravins ou la mort tragique de Fabio Casartelli. Mais, il rajoute que tout cela constitue une terrible exception : En général le bilan médical d’un Tour tient pour moi du miracle. Cinq fractures bénignes sur 600.000 kilomètres parcourus par l’ensemble du peloton.
Il revient aussi sur l’inévitable problématique du dopage, des amphétamines, de l’EPO et tutti quanti. Il gardait une grande sympathie pour Lance Armstrong, vainqueur de sept Tours de France qui lui furent « retirés ». C’était – bien entendu – « avant », le livre ayant paru en 2011…
Gérard Porte accueillit un panel impressionnant d’hommes politiques, de stars et de vedettes tous azimuts dans sa voiture blanche. Une aventure humaine et sportive improbable sous le talisman du caducée en forme d’aspirine…Un grand monsieur dévoré par la passion de servir et d’aider les autres !