Archives de catégorie : Blog-Notes

BILLET D’HUMEUR / ACTE 87 / RE-INVENTER LE MONDE AVEC TOI.

les pieds d’Alphonse et de son papy Lo…

L’art d’être grand-père, c’est prendre le temps des connivences. De poser les instants précieux sur le banc d’une gare et de regarder passer l’ivresse filante des trains, rapides, lents, supersoniques, brinquebalants, longs caravansérails de contenaires en partance vers d’improbables routes de la soie, et ses passagers pressés de partir/ de rentrer, d’aller là où le destin de l’agenda les convoque. Avec toi, majuscule de petit garçon, je voudrais refaire le monde. Mieux ! le ré-inventer et le ré-enchanter. Une gare comme un symbole de nos existences où, parfois, nous prenons certains trains, sautons dedans à pieds joints mais aussi, loupons nos destinées/destinations. La vie ne tient finalement pas à grand chose. A un fil ? Non, à la limaille des rails qui déroulent leurs grandes échelles à l’horizontal du sol. Parfois, certains croupissent dans des salles d’attente. Spectateurs/voyageurs plus qu’acteurs. Dans le hall, leurs trains ne s’affichent jamais sur les panneaux électroniques. Gare à vous, passants ! Ne loupez jamais votre train. Et puis, il y a les terminus. Le butoir des rails où tout se termine…Si on savait, que l’omnibus que l’on prend ne mène nul part…

Avec toi, petit garçon, je croque le temps comme une noisette. Les gares constituent des lieux symboliques où l’on médite et philosophe. Avec ton aide, je voudrais bien refaire le monde. Le ré-inventer et même le ré-enchanter ! Pour que demain, ton train soit léger comme une étoile.

Sur ce banc, nos pas emmêlés dessinent déjà la voie. Je t’offre le monde de demain tel que je voudrais qu’il soit.

Ne perds jamais le chemin du soleil. Dans tes yeux, je resterai – bien après ma mort – comme une lumière à regarder passer les trains avec toi.

Même si je ne serai plus sur ce siège, mon invisible main dans la tienne continuera à te montrer le chemin.

Seul l’amour demeurera comme un billet perdu sur ce banc.

                                                                           copyright Laurent BAYART

LIVRE /DES SOUVENIRS QUI « S’ENGRANGENT » OU JULIETTE, CADILLAC & COMPAGNIE DE CLAUDINE MALRAISON.

L’artiste plasticienne Claudine Malraison semble s’être prise du virus de l’écriture. En effet, elle avait fait paraître en 2017 un charmant petit ouvrage « La Grange aux souvenirs »* où elle racontait son enfance vécue dans l’ancien quartier des maraîchers de la Robertsau, près de Strasbourg. Joies et tragédies qui se déroulèrent dans une vieille grange, à l’image d’une armoire recelant des trésors de souvenirs. Voici que son nouveau livre intitulé Juliette, cadillac & compagnie nous propose une façon de suite. Cet élégant opus littéraire entraîne, à nouveau, ses lecteurs dans cette grange où sommeille une vétuste cadillac, lieu de rencontres, faisant office de chambre à coucher pour un frère-luciole donnant rendez-vous à ses conquêtes… sous le regard impassible du tableau de bord. La dernière en date, conviée à une partie de jambes en l’air gémissait, un pied dépassant par la fenêtre de la portière, une sandale Séducta suspendue à l’orteil…

Sous les yeux d’une gamine qui regarde vivre les grands et raconte au quotidien les frasques d’une drôle de tribu, l’auteur dresse le portrait de personnages haut en couleur. Petite fille aux jambes comme des allumettes à laquelle on administra l’extrême onction à la naissance parce que la sage-femme craignait que je ne survive pas. Galerie de personnalités où Gaspard, Eddy, Willy ou la Grosse Bertha font briller et griller de leurs frasques les photos sépia de l’album-souvenir, tandis que la disparition de Juliette – et son destin dramatique – laisse un trou béant à l’emplacement du cliché…

Agréable opuscule que l’on grignote à l’image du temps qui passe sous la pointe vorace des aiguilles d’une horloge.

                                                                            @ Laurent BAYART

La grange aux souvenirs, Editions Andersen, 2017. Voir mon article paru sur cette même page du site, paru le 3 janvier 2018.

– Juliette, cadillac & compagnie de Claudine Malraison, Le glaneur éditions, 2019.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 87 / LA VIE COMME UN JEU DE CARTES…

Jules qui se prête au jeu

Drôle d’éventail désarticulé de tes cartes que tu observes méticuleusement. Elles se trouvent dans tes mains comme des talismans. Choisis bien les bonnes, elles sont tes disciples en carton ! Tu verras, petit, la vie n’est pas un jeu même si ça en prend parfois les allures. On perd, on gagne…Avec ses batailles, ses rois et reines, ses jokers que l’on extirpe de ses poches, ses valets, trèfles, piques, carreaux et cœurs. Parfois, le tarot te dictera ton avenir et tu t’essayeras à un poker (menteur ?). A moins que tu ne te laisses entraîner par un bridge, une belote ou un rami avec tes amis. Et puis, plus tard, tu fonderas un foyer avec ton jeu des sept familles ! Les cartes mènent la danse de l’existence et tes doigts sont comme ceux de l’accordéoniste qui jongle sur les touches du clavier. Au restaurant, tu te régaleras d’un menu à la…carte. Et puis, loupiot, peut-être trouveras-tu un jour l’âme-sœur en piochant la carte du tendre ?

Oui, la vie ressemble parfois à un jeu de cartes. Tous les atouts sont dans tes mains. Allez, ne passe pas ton tour, joue et amuse-toi ! La vie est belle et le jeu en vaut la chandelle.

                                                                           copyright Laurent BAYART

VESOUL-SUR-ASIE OU LA VINGT-SIXIEME EDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL DES CINEMAS D’ASIE

@ photo de Némorin, extrait du livre « V’Asie à Vesoul ! »

C’est (re)reparti en version « intérieur/nuit » pour la vingt-sixième édition du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul qui aura lieu du 11 au 18 février prochains ! Un programme de nouveau somptueux offert aux plus de trente milles festivaliers qui viennent chaque année dans la capitale asiatique qu’est devenue Vesoul ! Incroyable et lumineuse manifestation qui déroule tapis rouge et bobines cinématographiques en version originale et sous-titrée. Les organisateurs, professionnels et bénévoles vous proposeront une pléiade de films qui vous régaleront les pupilles et vous feront voyager dans les magnifiques paysages de l’Eurasie, à la rencontre d’un autre tempo, d’autres cultures et coutumes. Cette année : focus sur le cinéma tibétain et thématique « Liberté, Egalité, Créativité », sans compter les nombreux films en compétition dans le domaine de la fiction et du documentaire. Le réalisateur primé repartira – quant à lui – en Asie à vélo…avec son, cyclo d’Or ! Complètement déjantés, ces cinéastes !

Alors, vraiment, comme dirait votre serviteur « V’Asie à Vesoul ! ». Les rouleaux de printemps auront des saveurs de cancoillotte et les bosses des chameaux de Bactriane, des allures de Motte et de Sabot, version vésulienne !

                                                                              @ Laurent BAYART 

  • Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, du 11 au 18 février 2020. Pour tous renseignements : festival.vesoul@wanadoo.fr

LIVRE/ L’INDE CONTRASTEE DE RUPA BAJWA, ENTRE LE VERNIS CHIC ET LA BARBARIE

On reste littéralement béat d’admiration à la lecture de ce premier roman publié par Rupa Bajwa, née à Amritsar, en Inde du Nord en 1976. Tout simplement hallucinant de maîtrise et d’une stupéfiante et précoce clairvoyance. Ecriture narrative magistrale qui dépeint, à travers son personnage Ramchand, jeune vendeur de saris, timide et poli, une Inde qui oscille entre le scintillement du vernis qui police les rapports sociétaux et cette ignoble barbarie sous-jacente qui ne dit pas son nom…

Le héros passe ainsi ses « journées à rouler et à dérouler des kilomètres d’étoffe à l’intention des femmes aisées de la ville ». Mais, le jeune homme (qui apprend l’anglais par le biais d’un dictionnaire, mot après mot !) va connaître la ligne de fracture qui va l’éveiller et le réveiller de cette infâme et abjecte barbarie, comme un cancer ou un trou posé sur les somptueuses soieries de l’apparat. Monde du luxe, du lucre et de la luxure où la femme glisse dans les mains des violeurs impunis, insatiables malfaiteurs du sexe qui brisent les destins rebelles. Tableau contrasté d’un pays/continent, description d’un mariage festif en mille et une nuits, massacre des sikhs par l’armée indienne dans l’enceinte sacrée du temple d’Or de la ville d’Amritsar, maltraitance envers la femme, violence, alcool, folie puis le drame du viol de Kamla, par des policiers à la solde des magnats fortunés. Pour finir, elle sera lâchement et froidement assassinée. Les étoffes prennent la couleur du sang et Ramchand, celle du dégoût et de la colère. Des fantômes de tissus qui hantent ses nuits : Puis les saris commencèrent à s’agiter, à se dérouler, tous ensemble…/ La pièce fut bientôt pleine de bruissements et de claquements de tissu. Quelques saris s’allongèrent démesurément, pour atteindre des dimensions jamais vues dans la réalité..

Cette romancière nous offre un premier roman somptueux et étincelant de prouesse narrative, dans une Inde mystérieuse et fascinante par les ombres qu’elle déploie. Ecriture qui glisse comme une gouache sur une toile, orfèvrerie de la description à l’image de la mousson :…et il pleuvait à seaux. Un vrai déluge ! Les dômes noirs des parapluies dansaient un peu partout. La rue avait beau être inondée, les caniveaux avaient beau déborder et la moindre ornière se transformer en mare, les gens avaient l’air heureux, libérés de la chaleur implacable…

                                                              @ Laurent BAYART

Le vendeur de saris de Rupa Bajwa, Editions des Deux Terres, 2006.

LIVRE / ADIEU GOULSARY, UN AMOUR DE CHEVAL DANS LES PAYSAGES SOMPTUEUX DU KIRGHIZSTAN.

Le Kirghizstan est un pays d’Asie Centrale montagneux, situé sur l’ancienne route de la soie, perdu entre une mosaïque d’anciens états « satellites » de l’Union Soviétique. L’autre pays du cheval avec le mythique et immense Kazakhstan. 

Découverte de ce territoire par le biais de la littérature et de Tchinguiz Aïtmatov (1928-2008), un des plus grands auteurs de l’ère soviétique dont le livre Adieu Goulsary est considéré comme un petit chef d’œuvre qui raconte une manière d’épopée équestre dans ce « grandiose petit pays d’Asie centrale ». Hymne au cheval kirghiz qui, loin d’être « l’animal de compagnie » de nos âmes occidentales, est au cœur de la vie, de la culture, des traditions, de l’identité même du peuple kirghiz, l’un des plus anciens peuples cavaliers du monde ! Goulsary se traduit par bouton d’or, fleur qui tapisse les pâturages d’altitude des monts du Tian Shan et du Pamir. Cette histoire toute simple mais bien réelle pose, il y a un siècle déjà, le problème majeur de la disparition progressive et irréversible de la diversité des cultures et de la diversité biologique…Voyage fabuleux dans cette Eurasie où l’on peut voir encore l’ancestral jeu du bouc, sorte de football équestre où un bouc empaillé et sans tête remplace le ballon. Ici, les footballeurs deviennent d’agiles cavaliers et les stades, des gradins de vertigineuses montagnes ! Bienvenue au Kirghizstan ! Vie pastorale et nomade de Tanabaï, Bakassov, gardien de moutons et d’agneaux, berger d’un kolkhoze en proie à l’administration communiste, à ses tracasseries et aux jalousies de certains. Belle histoire d’amour entre un homme et son cheval, son « amblier ». Tu fus un grand coursier, Goulsary. Tu fus mon ami, Goulsary. Tu emportes mes meilleures années avec toi. Goulsary, je ne t’oublierai jamais…

Une histoire tellement belle et simple qu’elle pourrait être projetée sous la forme d’un film lors du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, coutumier de narrations immensément tendres et somptueuses dans les décors magiques de l’Asie Centrale.

                                                                           @ Laurent BAYART

Adieu Goulsary, le vieil homme et le vieux cheval, de Tchinguiz Aïtmatov, traduit du kirghiz par l’auteur et Lily Denis, éditions du Rocher, 2012.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 86 / LE GRAND MANEGE DE LA VIE…

Photo Marie Bayart

                                                              A Jules, Alphonse et Camille.

Tels de petits crabes glissant sur le tapis d’or de sable fin d’une plage semée de pavés, attirés par l’immensité océanique, à vouloir vous enivrer de liberté, éblouis par cette fabuleuse attraction qu’est le grand manège de la vie, enfants, vous courez de guingois vers ce qui va vous griser la tête. Ne vous laissez pas embobiner, tourner en bourrique et endormir par les promesses qui tournent…court ! Ne vous y précipitez pas, vous aurez bien le temps d’entrer dans la ronde…Dieu, tel un forain, vous présente son carrousel en mille couleurs et aux chromes scintillants. Voilà que vous vous trouvez en partance vers de nouveaux mondes, affranchis un instant de vos parents, restés dans le havre d’un port d’attache. Vous voilà, dans l’ordre chronologique de votre arrivée sur terre à bafouiller vos pas, à vous précipiter vers ce grand tourbillon de la vie qui n’aura de cesse de vous emporter vers de nouveaux rivages et horizons. Timoniers en petits bonnets de trois pommes qui s’en vont batifoler de bonne humeur, loin des mains bienveillantes de vos tuteurs. 

Loupiots guillerets, vous portez, désormais, nos voix et nos lumières vers demain. Le monde, recroquevillé, dans la fine coquille de vos pupilles. Il vous faudra le réinventer. Le ré-enchanter. Le rendre plus humain. Qu’en avons-nous donc fait ? Nous qui partirons avec des cicatrices sur le bleu de nos espérances. 

Il vous faudra la patience des sages, l’amour des prophètes, l’intelligence des bâtisseurs pour que les jours qui s’ouvriront à vous offrent ses étoiles. 

Dépêchez-vous de remettre un peu de soleil sur notre vieux monde ! Et, demain, ce manège vers lequel vous courez se retrouvera enchanté par la fraicheur de l’amour et la jubilation de la joie.

Et la lumière que vous allumerait, sur cette planète qui tourne, nous réchauffera le cœur et l’âme, nous qui serons en orbite dans le grand manège des nébuleuses et des étoiles, quelque part, bien au-dessus de vos têtes…

                                                                          @   Laurent BAYART

BILLET D’HUMEUR/ ACTE 85 / LE BONHEUR EST DANS L’INSTANT.

@ photo de Nemorin, alias Erik Vacquier

Le bonheur est dans l’instant qui palpite en nous. Secondes que l’on savoure comme un doux nectar de félicité. Se nourrir de ce moment, le faire durer comme une goulée de vin que l’on garde précieusement dans la gorge et qui nous exalte – encore longtemps -de ses saveurs.

Le bonheur est dans l’instant qui nous enchante de ses lentes palpitations en mille exaltations. Gouter un peu de cette éternité que l’on pose au creux de sa paume. Le temps joue son aubade sous nos fenêtres. L’horloge est musicienne et la tocante métronome. Le bonheur est dans l’instant qui ne connaît ni les albums photos vintage, ni le rétroviseur, ni les agendas qui projettent leurs rendez-vous furtifs sur les jours à venir et encore moins la conjugaison au temps futur.

Le bonheur est dans l’instant à ne pas pouvoir se tenir dans le cercle de la craie. A respirer jusqu’à s’enivrer les alvéoles des poumons. A rester sur ce banc, comme un vagabond/ vieillard dépouillé de ses mouvements. Ivresse de la minute présente qui s’écoule comme du sable de nos mains tendues. Regarder le ciel et ses cohortes de nuages. Voir une étoile vous glisser un clin d’œil complice.

Le bonheur est dans l’instant. Ceux qui ne font que courir volent les graines des oiseaux dans leurs becs et dérobent l’alizé qui pousse les ombres blanches tutélaires en coton dans l’azur. N’attendre rien d’autre que la grâce de l’éphémère. Puis, écrire sur le sable avant que tout ne s’efface à jamais, l’ardoise magique comme un télécran d’enfant nous faisant passer de l’autre côté de l’instant…Il n’est désormais plus temps.

                                                                   @ Laurent BAYART

LIVRE / LES NUITS SONT CALMES A TEHERAN (MAIS PAS LES JOURS…)

Voici un livre précieux car il constitue une manière de documentaire sur un pays, somme toute, à la fois bien connu, actualité oblige, mais aussi assez mystérieux depuis la fuite de Mohammad Reza Pahlavi, dit le Shah et  l’instauration de la République Islamique d’Iran avec la venue de l’ayatollah Khomeyni.

Nous sommes ainsi confrontés aux soubresauts de l’histoire récente de cette Perse moderne, sous le regard d’une jeune auteure en la personne de Shida Bazyar. Sur la couverture de ce livre intitulé Les nuits sont calmes à Téhéran, on y découvre une photo de la capitale, en version nocturne, avec la Tour Milad en fond, extérieur/nuit.

L’histoire se décline en cinq séquences, qui vont de 1979 à 2009, avec Behsad et Nahid, leurs enfants et leurs amis, militants communistes, ayant trouvé refuge en Allemagne. Entre cette révolution qui bascule d’un totalitarisme à un autre, nous nous faufilons dans la vie quotidienne des habitants de Téhéran avec le diktat des religieux et de la mainmise d’une certaine forme de sacré. Poussée de manifestants en quête de liberté, réfrénées par les autorités au pouvoir. Nous voulons sauf ressembler à la jeunesse américanisée voulue par le Shah. Nous nous rasons certes aussi mal que possible, mais nous nous rasons pour ne pas ressembler aux fidèles barbus…

Certes, pour faire référence au titre sibyllin de ce livre, les journées – par contre – sont si bruyantes. Si bruyants les gens dans l’immeuble, si bruyants leurs paroles pour des choses sans importance, si bruyantes leur hésitation pour des choses importantes. Si bruyant leur rire, si bruyantes leurs exclamations, les formules de politesse….Et plus loin : Au dehors les rues, un bruit épouvantable, les chaussées archipleines, les klaxons…

Née, en Allemagne, Shida Bazyar nous raconte l’exile de cette diaspora iranienne  (le livre a d’ailleurs été traduit de l’allemand) : J’ai ramené un zéro à la maison. Je ne sais pas pourquoi c’est arrivé. D’habitude, j’ai des bonnes notes parce que je trouve ça gênant de se faire remarquer par de mauvaises notes. Surtout quand on est la seule fille de la classe qui n’est pas inscrite en tant que « catholique romaine », mais musulmane…

On appréciera aussi à la fin du volume, la chronologie historique des événements, ainsi qu’un salutaire et intéressant glossaire.

                                                                       @ Laurent BAYART

*  Les nuits sont calmes à Téhéran, traduit de l’allemand par Barbara Fontaine, de Shida Bazyar, Editions Slatkine & Cie, 2018.     

BILLET D’HUMEUR / ACTE 84 / FEU LE MONDE ! MAIS IL EST OU LE BONHEUR…?

L’actualité n’a jamais été vraiment joyeuse, mais là, pour cette entame d’année, on nous fait la « totale » ! 

D’abord, les paysages enflammés de guérillas urbaines via les voitures carbonisées – comme de coutume – lors de la désormais « célèbre » Saint Sylvestre. Basta. C’était Sarajevo…Les « casses » et autres fourrières vont avoir du pain (ou plutôt de la tôle anthracite) sur la planche…Et je ne parle pas des polices…d’assurance. Année placée sous le signe du feu aussi, avec les images de ce gigantesque incendie, brasier qui enflamme l’Australie et qui semble s’étendre toujours plus. Apparemment, des foyers auraient déjà « pris » depuis septembre. L’actualité et les réseaux sociaux s’embrasent aussi avec ces images apocalyptiques d’animaux brûlés, de kangourous qui fuient en masse, de paysages lunaires et rougeoyants…On évoque le demi-milliard d’animaux qui auraient péri dans ces fournaises ! Et combien d’êtres humains ?…N’empêche que sous ces latitudes, on n’imagine même pas des pompiers maltraités et caillassés. Nous vivons – décidément – nous autres hexagonaux – dans un autre monde…

On garde encore à l’esprit, voici quelques semaines, les photos de l’Amazonie, en proie aux flammes. Maintenant c’est l’immense île australe qui fait le « feu » des news et des journaux télévisés. Et puis, comme si cela ne suffisait pas, voilà que le feu des armes – et notamment la menace nucléaire – revient nous cramer le moral avec ces vociférations guerrières venues d’Iran et d’Amérique. Le feu est décidément le signe zodiacal de l’année…On en aurait préféré un de plus apaisant et de moins anxyogène !

Qui, pour mettre un peu d’eau au grand moulin de l’espérance ? Nous avons soif de ciel bleu et de lendemains qui chantent, et même qui sifflotent ! Un peu de rire et de bonne humeur. Un peu de fantaisie.  Un peu de légèreté. Un peu d’amour aussi pour enflammer nos existences. 

Le soleil – quant à lui – ne demande qu’à être invité à nos rendez-vous.

                                                                            @ Laurent BAYART

                                                                                  6 janvier 2020