Archives de catégorie : Blog-Notes

CHAT ALORS ! C’EST NOELLE COMME UN CADEAU EN PLEIN MIAOU..

A Marie,

    A Marie,               

L’imprévisible et l’impromptu colorent nos existences d’un zest de caresses en forme de pelage de chat. Voilà qu’en plein cœur d’une épaisse et grande forêt, le Border collie de notre fille signale une mystérieuse présence en mode boule de poils. Un chat sort de sa cache de fougères et de tourbes pour venir jusqu’à elle…C’était le jour de Noël, Marie l’a donc -fort judicieusement – baptisé Noëlle avec deux ailes pour qu’elle puisse s’envoler…jusqu’à chez nous ! 

Bonnes gens, vous vous imaginez toujours que ce sont vous qui adoptez les animaux… Que nenni ! Ce sont bien nos amis à quatre pattes qui font le choix ! Et donc, dans la grande SPA de la sylve, nous avons trouvé un petit chaton (quel doux euphémisme) abandonné à la déesse nature.

Et l’Amour, une fois de plus s’est parée d’une noble majuscule afin d’enchanter notre foyer en plein miaou.

Nous qui pensions ne plus gouter à l’ivresse des vibrisses et des coussinets…

C’est raté, car Noëlle est bien arrivée en décembre !

                                                               © Laurent BAYART

                                                3 janvier 2024

SALTO DANS L’INCONNU OU NOUS AURONS LES AILES QUE NOUS INVENTERONS !

                            Sur une magnifique photo de Rémi Picand,

         C’est un peu le saut de l’ange vers l’inconnu dans un ciel aux nuages rognés, mais il nous appartiendra d’y mettre l’aquarelle d’un ciel bleu et de nous inventer des ailes. Salto vers l’inconnu et saut périlleux de l’oiseau que nous avons rêvé d’être. Aller toujours plus haut, le ciel étant un sanctuaire qu’il nous faut peupler de nos espérances. Monter jusqu’à cet autel où Dieu y a posé une étoile, afin d’y côtoyer les anges qui constituent des passerelles entre les mondes.

Moi, j’aime esquisser des arabesques dans les alizés pour m’échapper dans un bruissement de vent. Puis retomber sur mes pieds, comme une âme retrouverait l’enveloppe de son corps.

L’oiseau signe toujours d’une plume allègre le cantique de son vol.

                                                              © Laurent BAYART

                                                                        30 janvier 2023

LIVRE/ L’HOMME QUI PARLAIT AU CHEVREUIL OU L’IMMERSION TOTALE EN FORET.

          C’est un ouvrage/récit surprenant, écrit et raconté par Geoffroy Delorme, qui s’en est allé vivre (et survivre !) dans la forêt de Louviers en Normandie.  Vivre seul en forêt sans tente, ni abri, ni même un sac de couchage ou une couverture… 

Il écrit avec justesse : Ainsi, je construis mon imaginaire, ma spiritualité, mon rapport à la nature… » Un ouvrage captivant et bluffant. Et un instinct retrouvé celui que l’homme moderne a complètement perdu, plus habitué au béton qu’aux fougères. L’adaptation en milieu naturel est un processus long qui demande de la patience. Le métabolisme change. L’esprit change. Les réflexes changent. Quant à la nourriture, elle sera puisée au supermarché de la nature, exubérante, généreuse et gratuite ! Une grande partie de la nourriture qui pousse en forêt, telles les ronces, les feuilles de chêne, d’acacia, de merisier ou de prunellier, est de goût amer, âcre ou totalement fade. Il y a cette incroyable connivence et fratrie avec les chevreuils, dont chacun porte un nom (même un sanglier qui s’appelle Jimmy !). Les chevreuils sont en quelque sorte les jardiniers de la forêt qui entretiennent la végétation. Cette échappée sylvestre est tout simplement magistrale et pleine de tendresse. Et, à force de côtoyer la nature, on s’aperçoit que tous les goûts sont exacerbés. Le sel, le sucre, le poivre, toutes ces saveurs éclatent en bouche comme un feu d’artifice. 

Et puis, parfois c’est la désolation avec la venue des tueurs tous azimuts que sont les chasseurs, l’un de ses compagnons sera ainsi trucidé sans vergogne par la barbarie aveugle. Tristesse de cet apocalypse et ces « pétarades » qui fusillent la vie naïve et tendre des cervidés. Comme une espère de tauromachie sylvestre…Les animaux jouant les faire-valoir à ces hommes en treillis, impitoyables…

Quel bel ouvrage, serti de magnifiques photos qui parlent d’elles-mêmes. Geoffroy Delorme est peut-être une manière de sauvage mais il est surtout poète et shaman qui sait parler le langage de l’essentiel que nous avons oublié.

                                                                   © Laurent BAYART

  • « L’homme-chevreuil, sept ans de vie sauvage » de Geoffroy Delorme, Éditions Les Arènes, 2021.

CE N’ETAIT PAS UN JOUR COMME LES AUTRES…

        J’attendais l’enchantement des flocons de neige et le glissement des patins bien fartés du traineau du Père Noël sur le tissu blanc de la neige. La magie d’une Sainte Crèche venue jeter ses pastilles de paille et de paillettes afin qu’un monde nouveau naisse, avec cette Divine espérance de regarder enfin vers le Haut, vers le ciel et cette résurrection faisant de nous des poussières devenues sanctuaires de plénitude. Bonheur de cette ivresse de croire encore et toujours en des échappées de jours aux fragrances de joie. 

J’attendais au pied de cette croix en priant, comme on chuchote dans un coquillage, écoutant l’océan dérouler son psaume de vagues et d’écume.

 J’attendais comme cet enfant qui pense que son cartable est une caverne d’Ali Baba qui lui offrira le sésame d’ouvrir les portes de la connaissance et des humanités, mais aussi du cosmos.

J’attendais, tel ce rendez-vous qui nous fait palpiter de se retrouver au diapason de cette patience qui nous offrira quelques miettes d’éternité.

Ce n’était pas un jour comme les autres. Je l’ai rêvé en regardant ce sapin se métamorphoser en croix.

Un ange, un roi mage ou une invisible présence a glissé sa lumière dans mon âme.

Et j’ai entendu glisser les lamelles des patins d’un traineau sur la neige…

Celui qui espère entendra toujours un cantique dans les grelots du silence.

                                                   © Laurent BAYART

                                                     22 décembre 2023

LIVRE / L’INCROYABLE PRODIGALITE ET FERTILITE D’UN JARDINIER (PARESSEUX) QUI ECRIT !

          Ingénieur et agronome de formation, Didier Helmstetter a conçu, à la suite de graves et handicapants problèmes de santé, un singulier et original « potager du paresseux », devenu un livre best-seller mais aussi un concept surprenant et innovant, totalement « bluffant » ! Voilà qu’il revient avec un nouvel opus, aussi épais que la couche de foin qu’il fourgue sur la terre de son jardin situé près de Rosheim dans le piémont des Vosges : « Le potager du paresseux frappé par le changement climatique ».

Courbes et relevés météorologiques à l’appui, il nous rappelle que le réchauffement climatique n’est pas un leurre, que le climat change sous nos yeux et, pour les jardiniers, il convient de s’adapter…très vite. Passionnant comme les précédents ouvrages, Didier Helmstetter évoque cette indispensable « vernalisation, le besoin de froid » dont on a absolument besoin plants et plantes qui leur permettra de fleurir et de s’épanouir. D’où l’importance de cet indispensable épisode de gel que nous propose l’hiver. On y apprend aussi les températures de croissance optimale qui, par exemple, pour la tomate sont de 18 degrés (la nuit) à 27 degrés (le jour), au-delà et notamment à partir de 32 « Le pollen devient progressivement stérile, et une partie des fleurs peuvent tomber. » Il nous rappellera aussi que le brouillard et la neige protègent et constituent un « duvet » pour le potager. Quant aux salades, pourquoi montent-elles si vite en grain quand il fait chaud et sec ? Notre ami « potageur » nous apprendra qu’il s’agit là d’une « réaction de survie tout à fait normale », produisant des graines en sentant la mort venir…Il n’y a décidément pas de hasard !

Cet ouvrage est un puits (rafraichissant) d’informations qui chamboulent le bien-penser des Parnassiens du jardinage, une manière d’aller à contre-courant et de s’adapter toujours et encore, à la manière de Dame Nature. 

Quant au réchauffement climatique, voilà qu’il a inventé une nouvelle expression : « la canicule hivernale » ! On marche, ou plutôt on jardine, désormais sur la tête…

                                                                            © Laurent BAYART

  • « Le potager du paresseux frappé par le changement climatique » de Didier Helmstetter, Tana Editions, 2022.

VUE AERIENNE SUR DES ENFANTS INSPIRES PAR LES MOTS QU’ILS DESSINENT…

(photo Emilie Bayart)

                                                      A Camille et Gustave,

Comme une tourterelle qui se prendrait pour un drone ou bien un moucheron lilliputien survolant la tête inspirée des enfants, cette image en vue aérienne momentanée fixe le temps sur l’imaginaire de Camille et de Gustave, lutins des profondeurs de la moquette qui -paisiblement – écrivent et dessinent. 

Le monde leur appartient et les jouets éparpillés autour d’eux sont tels des coquillages et liserons laissés par l’océan et la terre. 

Ecrire, c’est inventer le bonheur de se perdre dans l’instant précieux qui se déroule langoureusement devant eux.

Ils auront bien le temps de courir plus tard après leur destinée, alors profitez de l’instant ! 

Savoureux-le…Chacun étant le scribe de la seconde éphémère qui court au ralenti…

Demain est un autre jour. Pas encore écrit.

Alors, profitez encore de cette page blanche qu’on appelle la lumière.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                   14 décembre 2023

ET TOURNENT, TOURNENT LES MOULINS…

sur une photo de Némorin, alias Erik Vacquier.

          En ces temps bien troublés et obscurs, il nous faudrait bien un Seigneur de la Manche et son Sancho Panza, afin de nous protéger des silhouettes géantes qui nous menacent…Bruits de bottes et de lansquenets qui veulent tapisser de flammes cette humanité cherchant vainement la sérénité. Ogives nucléaires qui moulinent leur errance dans le vestiaire de leurs rampes de lancements. Bras de moulins qui tournent, tournent…comme des éoliennes en déshérence, devant la figure du preux chevalier. Don Quichotte n’est qu’une luciole face à ces Gargantua gigantesques qui veulent mettre à feu et à sang nos sociétés. Lutte fratricide entre frères, amour et haine tel le yin et le yang.

Il nous faudra recouvrer des trésors de lumière pour vaincre cette grande noirceur qui vient mettre sa ténébreuse touche sur la palette de l’arc en ciel.

Dieu, protège ces chevaliers qui viennent chasser les ombres et remettre des étoiles dans l’azur !

Demain, le vent fera tourner les moulins en y posant la lumière des tabernacles.

Et s’aimer enfin, en basculant dans les bras des uns et des autres. S’embrasser, s’étreindre et non plus s’embraser et s’éteindre…

Et, déposer à nos pieds, le monticule de toutes les épées de Damoclès…

                                                               © Laurent BAYART

                                            30 novembre 2023

MONTER JUSQU’AU CIEL…

                                     Pour Albert Strickler, avec la complicité d’Alphonse.

             Inexorablement grimper et crapahuter cette sente verticale qui monte telle une échelle de lumière. Boiter jusqu’au ciel disait-tu, Albert…Tu as réalisé ta prédiction en allant te brinquebaler jusqu’au ciel, afin d’aller rejoindre ton tendre patriarche. Monter toujours et encore, notre destinée et autre karma que nous avons oubliés depuis notre genèse, et pourtant…Ne plus connaître la peur du vide car les anges nous accompagnent de leur tendre bienveillance. Escalade de l’ultime en quête de l’étoile et de ce cosmos qui ne s’arrêtera donc jamais. Où se trouve l’adresse du paradis ? Boite postale de l’infini. Autel de cet indicible Amour qui nous gobera de ses battements de cœur. Nous sommes des gommettes de fourmis à vouloir effectuer cette ascension. Nous avons laissé la peur derrière nous et l’angoisse de cette chute qui nous empêchait de marcher sur ce fil tendu. Funambule de l’extrême, aller enfin retrouver la part de l’ange qui se dissimulait en nous. Notre âme est une étoile qui se cachait derrière la fine cloison de notre épiderme.

Partir pour toujours. Partir pour jamais. Partir enfin…

Et puis, croquer et savourer l’éternité, comme un sablier qui aurait enfermé dans son immense flacon des milliards et des milliards de grains de sable.

Et, partir avec l’un d’eux…

                                                                        © Laurent BAYART

                                                                          19 novembre 2023

DISPARITION / LA SILENCIEUSE ENVOLEE D’ALBERT STRICKLER.

Photo de Jean-Louis Hess (merci !)

Mon Cher Albert,

Je viens d’apprendre que tu viens de prendre le chemin des étoiles de ton Tourneciel emblématique de La Vancelle. Nous avions commencé tous les deux un courrielspondance journalier, partageant nos expériences de brinquebalants, toi avec ton Lyme qui te laminait et moi avec ma neuropathie qui me handicape. Mais nous parlions aussi ensemble beaucoup de spiritualité, de foi et de nos anges gardiens…ainsi que d’un tas de souvenirs, en effet nous nous connaissions, en vieux compagnonnage, depuis la fin des années quatre-vingts et cela commençait à dater ! Nous nous étions trouvés d’incroyables connivences et connexions…et hier, je m’étonnais de n’avoir pas eu une de tes grandes lettres quotidiennes…

Ton dernier livre/journal s’intitulait justement « Boiter jusqu’au ciel ». Tu auras réalisé ta prédiction…  Te voilà, Albert, en compagnie de celui que tu chérissais et aimais par-dessus tout :  ton « Petit Père » qui ne cessait de répéter que « La vie est belle ! ».

Albert, je suis infiniment triste ce soir, mais je sais que tu restes là, présent pour enchanter notre quotidien, car tu croyais aux lumières de l’invisible.

Désormais, tu es devenu le chantre des lucioles et des anges qui viennent illuminer les mondes d’à côté.

Et là, je t’entends me chuchoter dans l’oreille :

« Tu sais, Laurent, La vie était belle ! ».

Adieu Albert, non, plutôt… au revoir ! 

                                                          Laurent BAYART                                             Mardi 7 novembre 2023

TENDRESSE DE NOS FRATRIES.

                                          Avec la complicité d’Alphonse et de Gustave,

        Ensemble, nous défierons l’adversité, parce que c’est toi, et parce que c’est moi…Mon frère, mon ami, mon alter ego…Un indicible amour qui nous vient de très loin, de ces inextricables limbes et autres placentas du cosmos.

Ensemble, nous n’aurons jamais de jour au ciel déchiré, les urubus ne fracasseront pas l’azur de leurs ailes en ciseaux. Et nous imaginerons, dans le solfège de l’azur, de blanches colombes et de fluettes mouettes, telles des croches de musique qui flûteront sur le drapé de nos partitions. Car nous serons toujours plus forts que les cyclones et les tempêtes que l’océan des tourments pourront nous envoyer… 

S’aimer comme une conjugaison des frères de sang afin de réinventer la lumière et glisser des soleils sur nos destinées. Nos bras, à l’image d’une invisible cotte de maille, nous protégeront des sombres vagues et de ses marées. Chevaliers des humanités à réenchanter.

Je t’aime, mon frère. Nous sommes et serons deux à arpenter les sentes à l’image d’un chemin de Compostelle. Marcher en duo au diapason de nos rencontres.

Et entre nous, il y aura toujours une étoile pour réécrire l’alphabet et offrir aux verbes le bonheur d’être frères.

Fratrie, la fraternité de la même peinture qu’on appelle le sang et qui tourbillonne dans l’écrin de nos veines.

                                                   © Laurent BAYART

                                            7 novembre 2023