Tous les articles par Laurent Bayart

LE NOUVEAU LIVRE DE LAURENT BAYART : AU CŒUR BRULANT DE L’ACTUALITE.

Un livre brûlant d’actualité que l’écrivain a le bonheur de partager avec vous et qui paraît ces jours-ci ! Le monde distant de nos baisers perdus raconte, sous forme de brèves, en mode chroniques littéraires, la société dans laquelle nous sommes désormais astreints à vivre. Celle des masques, des gestes barrières et de la distanciation…Avec humour, dérision et beaucoup de tendresse, L’auteur raconte l’improbable quête d’amour et d’humanité, ce besoin de se retrouver dans l’ivresse des rencontres et des  rendez-vous incertains, lorsque les lèvres sont devenues aveugles et les visages muets… en ces temps pandémiques bien « compliqués ».

Merci à Nemorin, alias Erik Vacquier pour la superbe photo de couverture (qui raconte l’essentiel) en pleine page et à Daniel Cohen, responsable des éditions Orizons à Paris, pour sa confiance !

Le monde distant de nos baisers perdus et autres effleurements, chroniques, de Laurent Bayart, Editions Orizons à Paris, 185 pages, 19 Euros (+ 7 Euros de frais de port).

LIVRE / LA CULTURE FRANCAISE, RADEAU DE LA MEDUSE ?

    Belle réédition en ces temps d’appauvrissement culturel, que cet ouvrage brûlot et pamphlet de Gérard Blua qui signe et saigne une salutaire réédition augmentée, d’un ouvrage publié en 2003.  La culture française à la dérive constitue un remarquable et salutaire état des lieux d’une langue qui s’appauvrit et se réduit à la peau de chagrin des raccourcis en mode textos, sms et autres espérantos des mondes de l’Internet.

Chantre et troubadour de la langue française, notre Don Quichotte des lettres a bien du labeur avec nos moulins contemporains qui nous font tourner…en bourrique ! Il nous avoue avec tendresse et un zest de poésie que l’orthographe est l’habit des mots, un habit cousu de mille joyaux, n’en ôtez pas un seul. Les mots sont l’âme du verbe dont seules la diversité et la pluralité facilitent, simplifient l’expression de ma pensée. Quel vibrant plaidoyer pour un monde qui n’a pas sa langue…dans la poche !

Le livre foisonne d’exemples et de constats jusqu’à cette  fameuse et problématique écriture inclusive, née de la volonté de faire changer les mentalités de l’égalité homme/femme par le langage. Et là encore, si certaines améliorations pouvaient être salutaires et comprises – que la préfète ne soit plus seulement la femme du préfet -, comment en est-on arrivé à rendre illisible un texte ? et cela est devenu dans certains endroits obligatoires quoique contraire à l’avis de l’Académie Française qui, sur le sujet, y voit un «péril mortel » pour la langue française. 

Gérard Blua, en lanceur d’alerte (terme à la mode !) nous rappelle l’importance primordiale de notre langue, manière de défendre notre civilisation et notre identité culturelle, comme un précieux bagage à transmettre aux générations futures.

                                                                   © Laurent BAYART  

La culture française à la dérive, essai, de Gérard Blua, réédition augmentée, Editions Maïa, 2021.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 179 / UN BESOIN DE REENCHANTER NOS VIES …

photo de némorin, alias Erik Vacquier.

          Il suffit de se laisser emporter par le souffle de l’indicible qui chuchote le cantique de l’invisible dans nos oreilles. Chercher le merveilleux dans l’apparence trompeuse du quotidien qui brouille nos existences. Des ange-gardiens y foisonnent et viennent nous effleurer de leur bienveillance venue des outre-mondes. Nous ne savions pas que nous ne sommes finalement pas seuls… L’humanité n’est jamais aussi belle que lorsque nous nous abandonnons à la dérive, sur la coque d’une feuille morte imaginaire qui court avec l’onde et le fluide des eaux vives, en son électricité liquide. Légèreté des instants enchantés. Et, voici que je devine plus que je n’aperçois quelques divines présence venant coudoyer ma peau, jusqu’à la caresser sans l’étreindre. Ombres fécondes qui racontent l’inépuisable puissance de la vie. 

Dieu ne cesse de nous envoyer ses messagers en oriflammes d’amour, dans le drapé de l’éphémère.

Il pose ainsi quelques cotillons d’éternité, histoire de nous offrir un avant-goût de la grande aventure qui nous attend, lorsqu’il sera temps de partir en voyage dans l’immense bulle lumineuse d’une étoile…

                                                                   © Laurent BAYART 

                                                       30 juillet 2021

CARNET ROSE / BIENVENUE A GUSTAVE !

Gustave, Petite luciole

Sortie de la grande nuit

Viens nous enchanter

De tes petits gazouillis

Dont on entendait déjà

Le chuchotis à travers

La fine cloison du ventre

De ta maman

Les voix que tu percevais

Durant des mois

Se sont transformées en visages

Pour venir tracer des sourires complices devant toi

Les bras se sont levés pour te prendre

Et t’étreindre comme en un couffin

Quel bonheur de faire enfin ta connaissance !

Comment vas-tu Gustave ?

Elle était bien ta boite-box

Dans laquelle tu as grandi durant tout ce temps

Avant de te présenter à nous ?

Il te plaît ton prénom ?

– Eh, dis donc, ils sont tous sympas

Les membres de ma famille !

Réunis autour de moi

Pour notre première rencontre

Comme un collier de perles

De minois bien sympas

Bonjour maman !

Coucou papa !

Salut Frérot !

Je crois qu’on va bien s’amuser en duo

On va tous apprendre à s’aimer désormais

A s’apprivoiser

Mais ça a déjà bien commencé !

Dis Alphonse, tu me prêtes ton train ?

Moi, je te donnerais un peu de lait en rab

En échange !

Ca te va ?

Maman en a encore plein

Dans sa buvette

Viens frangin, on va trinquer

Avec un bon coup de blanc

Après tout

Y’a pas que les adultes

Pour s’improviser un apéro !

La vie va être super belle

Tous ensemble…

Moi, je m’appelle Gustave !

                                                             Laurent BAYART, dit Papilo

                                                                     17 juillet 2021

LITTERATURE ASIATIQUE / LES ANNEES DOUCES OU LA SACOCHE DU PROFESSEUR.

          Encore une belle découverte asiatique aux éditions Picquier – qui décidément regorgent de petites merveilles littéraires – en lisant le roman d’Hiromi Kawakami, romancière et essayiste japonaise, l’un des écrivains les plus populaires en son pays. Une véritable pépite dont on dit qu’elle a su s’imposer dans le monde littéraire japonais par la tonalité très particulière de son style, à la fois simple et subtil. 

Cet ouvrage joliment intitulé Les années douces raconte avec finesse et intelligence les rencontres improbables d’une jeune femme avec son vieux professeur de littérature, septuagénaire et veuf,  dont le théâtre se situe dans un café sous le talisman de l’emblématique saké…Cela pourrait être un récit sulfureux mais Hiromi Kawakami le pétrit de grâce et d’une incroyable tendresse qui illumine cette narration d’une dizaine de textes comme des récits à part. Parcours se transformant en inexorable passion amoureuse qui ne dit pas vraiment son nom…sans jamais tomber dans le trivial de la vulgarité.

On se délecte, au fil de la lecture, comme dans La cueillette des champignons où la femme du vieux professeur déguste un champignon hilarant…Le médecin m’a appris avec nonchalance qu’une fois que le poison s’était infiltré dans le sang, les soins n’étaient pas d’une grande efficacité, pour ne pas dire pratiquement inopérants.Plus avant :…et tout en regardant de travers ma femme qui riait de son côté dans le living, j’ai infusé du thé très fort. Elle a avalé son thé en riant, moi, j’ai bu dans la colère. 

On évoque aussi l’expression tashô no en qui signifie plusieurs vies, vivre en se réincarnant dont l’origine se situe dans la pensée bouddhiste, selon laquelle tous les êtres vivants se réincarnent plusieurs fois.

Le maître, vieux professeur, disparaîtra et laissera à la jeune femme sa serviette comme un petit héritage de tendresse. Et Tsukiko  d’implorer à l’absent :Je voudrais tant vous revoir. Vous voulez bien n’est-ce pas ? D’en haut le maître me répond. Oui, un jour, sans faute.

Le vide de l’absence remplit le cœur et l’âme de la jeune femme. Sublime écriture qui, elle aussi, ne meurt pas…

                                                                  © Laurent BAYART

* Les années douces, roman traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu, de KAWAKAMI Hiromi, éditions Philippe Picquier, 2003.

LIVRE / LE FACTEUR BUISSONNIER ET CHEMINEAU DE L’AUBRAC.

         C’est ce qu’on appelle, en guise de raccourci, un roman régionaliste, comme si la littérature se faisait – parfois – champêtre en chantant l’allégorie des terroirs qui sentent bon l’authenticité, en contre-point de la grande uniformisation du monde. Avec ce livre « Un facteur pas comme les autres », Michel Fabre nous fait visiter l’Aubrac par le biais d’un facteur couleur local qui cumule un peu tous les métiers, en plus d’être un homme de lettres (dans le sens postal du terme !). Il se fait maquignon et garde-chasse pour la circonstance, ce qui ne plaît pas forcément à tout le monde dans le landerneau du coin ! 

Rappel géographique : L’ Aubrac est un plateau d’environ 40 km de long sur 20 de large, qui s’étend sur trois départements : la Lozère, le Cantal et l’Aveyron. Son nom vient de l’occitan Alto braco (lieu élevé). 

L’auteur, un peu à la manière de Bernard Clavel, nous emmène dans une narration qui fleure bon le foin, les vieux métiers et les gourmandises naturelles où il écrit élégamment : le pays est coutumier des sautes d’humeur et des sauvages retours d’hiver en plein été. D’ailleurs, ceux qui vivent là ont toujours un œil vers le ciel. Le glossaire, à la fin du volume, nous offre un panel croustillant de mots qui sont de petits morceaux de poésie locale que l’on savoure. 

On appréciera, avec délectation, les descriptions de ces « champs de foire », vestiges d’un autre temps, que l’auteur semble connaître comme sa poche ou sa gibecière : A la sortie du champ de foire, un vieux guéridon est recouvert de drap sombre sur lequel sont déposés les avis de décès. Cette tradition remonte à la nuit des temps…Plus loin : Au cul de son camion, un marchand propose de la pomme de terre par sacs de cinquante kilos, des raves et des cents de plants de saison…

Sans fioritures mais avec un sens de la narration, digne d’un conteur d’autrefois, Michel Fabre raconte l’Aubrac sous les pas d’un facteur pérégrin qui use ses semelles pour aller visiter les boites à lettres, mais pas que…

                                                                ©  Laurent BAYART

Un facteur pas comme les autres, roman, de Michel Fabre, Le chant des pays, Editions Lucien Souny, 2019.

TOUR DE France / LES VIEUX DEMONS OU « TOUT EST BIEN DANS LE MEILLEUR DES MONDES » DIXIT VOLTAIRE…

         Boum patatras, on croyait « que tout était bien dans le meilleur des mondes » en paraphrasant Voltaire et son Candide, (qui n’était pas coureur cycliste !), mais voilà que les vieux démons du Tour de France surgissent à nouveau et que l’équipe des gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) se met à procéder à un contre-la-montre en allant perquisitionner à l’hôtel de l’équipe Bahrhain pour une suspicion de dopage. Oups. Retour vers le futur ? Décidément, la culture de la seringue (Bien qu’on n’en ait plus vraiment besoin avec les docteurs Follamour de la pharmacopée !) revient toujours en force, dans le genre Chassez le naturel…

On pensait que le grand ménage avait été fait et voilà que l’on vérifie (à nouveau) les ordinateurs, les poubelles, les paletots et les frigos des équipes du Tour de France. L’histoire – décidément – se répète inlassablement…

Un chroniqueur avisé du Canard Enchaîné vient d’écrire : C’est l’histoire d’un blondinet, fluet, impassible qui met les champions de la petite reine en état d’apoplexie…Il s’agissait alors (en 2008) de Riccardo Ricco qui fut contrôlé positif à l’EPO et dont le « sulfureux manager était le Suisse Mauro Gianetti… »

Aujourd’hui, les yeux des consultants brillent pour Pogacar, l’immaculé slovène (sorti de nulle part). Lui n’a que 22 ans, et les exploits de son prédécesseur transalpin font pâle figure à côté de son écrasante domination. Mais il n’est plus question de sulfureux manageur : son équipe UAE Emirates, est cette fois dirigée par…le Suisse Mauro Gianetti.

Il n’y a décidément jamais de hasard au pays de Candide ! La caravane passe (tousse) et la roue tourne. A quand le vaccin contre la naïveté ?

Là, pour le coup il faudrait –au moins – deux doses…

                                                © Laurent BAYART

                                                                       16 juillet 2021                                           

BILLET D’HUMEUR / ACTE 178 / LA BEAUTE ET LES ENFANTS SAUVERONT LE MONDE…

Haguenau, photo Marie Bayart.

         Instants à cueillir les secondes au fil de l’eau qui ruisselle dans cette magnifique fontaine en grès. Y-a-t-il des poissons rouges, les enfants ? Comme des virgules qui frétillent dans le grand bocal de cette conque en pierre. Poissons globes et carpes Koï ? A moins, qu’une sirène ne s’amuse à esquisser une folle chorégraphie avec la chevelure d’une algue ? Ivresse de laisser vagabonder et baguenauder vos yeux pour se rassasier de ces moments partagés. Fratrie de trois pommes à savourer ce ruisseau canalisé et domestiqué au cœur même de la ville.

J’aime cette espèce d’éternité qui vient enchanter les minutes buissonnières.

La beauté sauvera le monde et nous avons, les enfants, de plus en plus besoin de vous…car nos yeux d’adultes ne savent plus l’émerveillement et la jubilation.

Fontaine que vous imaginerez source pour irriguer et rassasier votre soif de vivre pour demain.

La beauté et les enfants sauveront le monde…en une immense cure de jouvence.

                                                © Laurent BAYART

                                                11 juillet 2021

BILLET D’HUMEUR / ACTE 177 / TRAVERSER LA LIGNE JAUNE…

Passer la ligne jaune (ou rouge) et la faire bouger avec le compas de ses jambes. Aller au-delà de ce fil peint, tendu sur le sol comme une corde d’équilibriste. La vie, parfois, ne tient qu’à un fil…Marcher de l’autre côté de ces mondes rectilignes et linéaires. Passer outre l’interdit. S’engager dans cet horizon nouveau qui s’ouvre à nos libertés retrouvées. S’inventer un autre chemin entre cailloux et voies lactées. Danser sur le macadam apprivoisé des barrières horizontales. No man’s land, telle une terra incognita, ou une zone franche fichée entre deux frontières. 

Marcher d’un pas allègre, accompagné par son ombre, sur les différentes strates du sol en manière d’œuvre d’art. Singulier parcours sensoriel sur un quai de gare.

Chorégraphies des pieds qui s’en vont inventer un chemin… de traverses.

Plus loin, la voie ferrée comme un voyage à ras de terre.  En terre inconnue.

A composter l’invisible billet d’une échappée (re)belle.

                                                 © Laurent BAYART

                                                                         6 juillet 2021

LAURENT BAYART DANS LE DERNIER NUMERO DE LA REVUE ALSACIENNE DE LITTERATURE

EPSON MFP image

Bonheur de cette magistrale et colossale publication de la Revue Alsacienne de Littérature qui sort, ces temps-ci, son numéro estival et semestriel. Merci à Maryse Staiber, la responsable de cette publication emblématique, pour la parution de mes articles consacrés aux livres de Valériu Stancu, Daouda Mbouobouo, Gérard Blua, Pierre Zehnacker et Claude Luezior. En outre, deux de mes textes inédits ont également paru: « Ma terre en habits de lumière » et « Un printemps qui vous fait foi…dans le dos ». Odes à mon jardin…

  • Revue Alsacienne de Littérature, numéro 135, horizons, hommage à Claude Vigée,
  • revue.alsacienne@sfr.fr