Archives de catégorie : Blog-Notes

L’INCROYABLE POTAGER, VIA LE TRANSAT, DE DIDIER HELMSTETTER.

          Rencontré lors d’une animation artistique et lecture musicale dans « Le jardin d’Elisabeth et de Didier » à Betschdorf, j’ai tout de suite été impressionné par la personnalité atypique de Didier Helmstetter, jardinier « paresseux » et agronome de formation qui « officie » à Rosheim en Alsace, mais pas fainéant, ce n’est pas la même chose ! Il a sorti quelques ouvrages sur sa méthode de jardiner, notamment un opus intitulé « Le potager du paresseux » qui m’a littéralement scotché et bluffé. Des ouvrages qui se sont vendus (à plus de 40.000 exemplaires !) comme des petits pains, ou plutôt à la manière de salades ou de haricots ! En effet, comment prendre en mains un jardin sans bêcher, sans composter, sans travailler, ni « engraisser » le sol…Mystère et boule de…foin.

Victime d’un infarctus en 2007 qui « m’a laissé sur le carreau pendant un an et demi. Les séquelles sont irréversibles. Avec mon ventricule gauche réduit à 45% de puissance d’éjection. » Didier a dû chercher une solution afin de pouvoir continuer à « potager » sans risques physiques, et en… potassant il a trouvé la parade ! Et puis, las aussi « des haricots verts venus par avion du Kenya ou des poires importées du Chili…/…le circuit le plus court, c’est celui qui va, à pied, de mon potager à ma cuisine… » Dont acte. Et merci pour l’empreinte carbone dont -finalement- tout le monde parle mais peu se soucie !

Ce livre de près de quatre cents pages constitue une mine de conseils et de renseignements pratiques, rédigé avec humour, étayé et développé avec talent, il fourmille de précisions et de références, avec d’innombrables renvois (plus de quatre cents !). Lavoisier le disait fort bien : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Plus loin, l’artiste du jardin, de rajouter : « Contrairement à l’homme, un sol ne fatigue pas. Il s’enrichit. Il construit sa fertilité. » Notre ami est un adepte de la couverture permanente du sol avec du foin, autrement dit de la phénoculture, terme qu’il a inventé.

Bref, ce livre est une pépite pour le jardinier et une mine dans laquelle on trouvera des tas de renseignements utiles et passionnants. De l’or en filon sous forme de papier imprimé ! Et pour celui qui connait des soucis de santé, un viatique qui lui permettra de continuer à s’adonner à sa passion ! C’est tout simplement incroyable…

© Laurent BAYART

  • Le potager du paresseux, produire en abondance des légumes plus que bio sans compost, sans travail du sol, sans buttes. De Didier Helmstetter, réédition, 2019.

DAME DU ROCHER…

                                                                                         A Marie,

          Dame du Rocher, qu’alliez-vous chercher, tout là-haut…chantait Jean Humenry, il y a déjà bien longtemps. Ces paroles et cette musique résonnent encore en moi après tant d’années. Marie continue d’illuminer nos existences par la magie de sa présence qui enchante et embellit nos destinées. Pourquoi cette incroyable et mystérieuse attirance vers elle ? La lumière de ses yeux brille, comme des candélabres et chandelles pour y porter l’espoir sans quoi la vie ne serait qu’un simple passage, une aubade de partance et tout serait donc bien fini… ?

Cette Dame du Rocher nous accompagne, chaque jour, de sa Présence et de son Amour infini, tel un incommensurable soleil fixé dans la niche de cette grotte.

Je m’arrête devant toi et ne sais pas toujours pas pourquoi ? Je suspends ces instants et les confie à ta Bienveillance en ce jour si particulier.

Penser à Toi aujourd’hui, c’est une prière muette dictée par mon âme et psalmodiée par mon cœur.

Marie, tu es une Etoile posée sur notre quotidien.

                                                      © Laurent BAYART

                                          15 août 2023

Sur une photo de Rémi Picand, la Dame du Rocher du Val d’Ajol…

VOYAGE DANS LES GRAMINEES OU IVRESSE BUCOLIQUE DANS LES CHAMPS.

                                                                         A Brigitte Di Scala,

          C’est un voyage à ras de terre, au plus près des insectes qui butinent et lutinent dans les fleurs sauvages des prés. Graminées en goguette qui émerveillent le passant par cette profusion de beauté sauvage qui s’offre au regard du badaud. Les champs proposent leur symphonie de couleurs qui font palpiter les guêpes, bourdons ou autres abeilles, lorsqu’il ne s’agit pas du drone coloré en quadrichromie d’un papillon, sous la généreuse ombrelle végétale d’un bouton d’or, d’une bourrache, d’un épilobe ou d’un bleuet. Exubérance de ce jardin fou, qu’aucun chef d’orchestre pépiniériste ne vient catalyser et domestiquer. Nature en sa genèse première, livrée à son inspiration où l’être humain ne devient plus qu’un détail, qu’une peccadille dans le paysage. Presque une fourmi qui viendrait y apposer l’apostrophe de sa signature. Patte de mouche abandonnée à cette effusion de couleurs flamboyantes. 

Beauté de cet instant de grâce qui réinvente le monde. J’aime me coucher sur cet édredon de fleurs et de fougères, et là, me laisser emmener par cette vague verte qui m’emporte vers d’autres îles…

Océan champêtre où je deviens un naufragé heureux d’échouer sur le pistil, la tige ou le pétale d’une fleur. Là, je m’enivre de pollens comme on goutterait un nectar précieux.

Mon cœur jubile et palpite comme un coquelicot que je pose délicatement sur ce tableau buissonnier.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                        12 août 2023

L’INFINIMENT PETIT TOUCHE L’INFIMENT GRAND…

                                             Avec la complicité d’Alphonse,

         N’oublions jamais que nous ne sommes que des confettis devant l’immensité des étoiles et du cosmos, de petites poussières qui gigotons, tant bien que mal, sur le fil tendu d’une immense toile d’araignée qui n’est autre que la voie lactée… Peccadilles de l’univers, infimes étoiles de mer dans l’océan. Nous levons les bras mais nous ne pouvons même pas imaginer effleurer l’apostrophe d’une étoile filante ou d’une nova. Nos destinées sont rédigées et gravées sur la coquille d’un mollusque ou l’écaille d’une raie. Bonheur de cette jubilation d’exister dans cet infiniment grand que nous ne faisons que côtoyer. Nous croyons inscrire nos mots sur la stèle de l’éternité mais nous ne faisons qu’émettre un son éphémère qui s’envolera à peine prononcer, emporté par une brise interstellaire. 

J’aime lever mes bras comme l’oiseau tend les virgules de ses ailes pour s’envoler.

Oui, partir et conquérir ce qui nous échappe.

Le bonheur c’est de savoir que le sable s’écoule de nos mains par la bonde ongulée de nos doigts. C’est là que l’imaginaire commence et que le merveilleux vient enchanter notre monde…

                                                                    © Laurent BAYART

                                                                                10 août 2023

L’IVRESSE DE SE CONJUGUER ENCORE ET TOUJOURS…

         

A Véronique,

Nous avons eu des ivresses vagabondes à se brinquebaler contre vents et marées sur la crête des vagues et l’écume des tourbillons. Chahutés souvent et pris dans des tempêtes qui ne disaient pas leurs noms. Emportés aussi dans des ouragans qui ont chaviré nos destinées dans d’improbables rendez-vous. Nous nous sommes accrochés, tant bien que mal, à ce besoin d’être encore et toujours debout, scotchés au mât à l’image d’un autel, droits comme ces navires qui essuient de gigantesques lames mais gardent le cap sur cette île à l’horizon. Eldorado d’un clocher tel un phare qui brille et brûle au loin, nous offrant l’espoir de nouveaux soleils à conquérir. Un clocher aux confins comme l’estuaire d’une croix.

Conjuguer nos vies, à en oublier nos propres terminaisons pour rester dans notre tempo et diapason.

Avec le verbe Aimer que nous n’imaginions pas vibrer encore si lontemps en nous.

Et puis, continuer le chemin, les dernières foulées étant les plus belles et fécondes.

Notre Compostelle à nous, avec deux ailes pour voler plus haut et plus loin.

Le reste n’est que poussière d’étoile dans nos yeux encore émerveillés.

                                                               © Laurent BAYART

29 juillet 2023

LE SOLEIL S’EST POSE SUR TON VISAGE ET…TOURNE SOL…

                                                                        A Jules,

         Les champs gardent précieusement quelques soleils-hélianthes en miniatures géantes au bout de longues tiges, tels des bâtons de barbes à papa.  Une multitude de feuilles jouent aux nuages en une symphonie de verdure qui forme une épaisse taïga végétale dans laquelle on se perd irrémédiablement…Échappée de luminosité en tournesol jaune d’or qui offre à l’instant une aubade magique. J’aime me fourvoyer dans cette ivresse végétale constituant un labyrinthe, à l’instar de celui formé par les épis de maïs menant à un improbable Graal vert, comme en un jeu naturel qui déplie sa féérie ludique. Une multitude d’astres semblent sourire à quiconque souhaite s’y abandonner et s’y perdre, en cette terre si généreuse et féconde où s’égarent quelques oiseaux traversiers en quête de solitude. Ici, le ciel fait semblant d’habiter le sol pour y semer une profusion de grandes étoiles. Voie lactée verte.

Plus loin, le grand scarabée mécanique d’un tracteur fait office de vaisseau spatial. Un agriculteur-cosmonaute s’en va ou plutôt s’envole à la conquête de la glèbe du cosmos.

Au bout de son exploration et de sa quête, il viendra apprivoiser une terre nouvelle pour y poser d’autres semis d’étoiles…mais ceci est une autre histoire.

Tourne le sol autour d’un immense soleil. Tous les jours, les êtres humains s’inventent de nouvelles planètes.

Il suffit juste d’imaginer un nom !

           © Laurent BAYART

                                                                          24 juillet 2023

IVRESSE DE VERDURE DANS MON JARDIN.

          Je me délecte de l’ivresse de verdure que m’offre, chaque jour, avec générosité mon jardin. Je respire sa folle exubérance avec les alvéoles de mes yeux et gobe la multiplicité des tons de vert dont il me gratifie. Végétale générosité qui remplit mon cœur et mon âme de cette sérénité si précieuse. Apaisement tout en quiétude d’être au diapason et en harmonie avec tous les éléments qui le compose. Là, je ne suis qu’un simple rouage, un insignifiant confetti de lumière comme le petit merle qui vient me faire un surprenant « coucou » à mes pieds ! Comme s’il voulait me faire un clin d’œil ou plutôt d’ailes… Ill n’a pas froid aux yeux, le bougre ! J’aime ces instants essentiels volés à l’horlogerie du temps qui passe si vite…

Plus loin, la gommette d’un papillon virevolte en un kaléidoscope de couleurs autour de moi.

Le bonheur est dans l’instant. Et mon cœur semble battre si lentement qu’il semble faire semblant de s’être arrêté pour -lui aussi – savourer l’instant…

Quel farceur !

                                                 © Laurent BAYART

                                                22 juillet 2023

LES REFLETS DE LA SAUER COMME UNE MOSAIQUE DE VERDURE A LA MANIERE DE DONATIEN BREINER.

C’est un miroir enchanté qui se glisse dans l’œil du photographe se faisant artiste-peintre et batelier au fil de l’onde de la Sauer. Elle s’écoule comme une palette en y posant la multitude des reflets de la végétation qui l’entoure. Donatien a fixé ces moments où le paysage s’imprime dans la rivière. Les arbres de guingois, la flore, les fougères et l’exubérance verte des rives et des abords jouent en prisme de couleurs, suscitant l’émerveillement de l’observateur. A peine, pourrait-on distinguer le pinceau d’une carpe ou d’une anguille ! Le photographe a capté l’instant en utilisant l’eau, telle une toile tendue où se glisse la gouache ou plutôt l’aquarelle de sa création. 

Regardez bien et vous y distinguerez quelque part, la signature du photographe, en bas dans un coin, comme un caillou qu’on jette dans l’eau et qui laisse l’écho muet de sa parole en ricochet.

                                                                    © Laurent BAYART

*photographies de Donatien Breiner, « reflets de la Sauer », « Le jardin d’Elisabeth et de Didier », 11, rue du Stade à Betschdorf, le dimanche 13 août 2023 de 14 à 17h. Entrée libre (plateau).

LA (SAINTE) DAME QUI REGARDE VERS LA LUMIERE…

Sur une photo de Rémi Picand (la Vierge de la grotte du Val d’Ajol)

        Qui racontera ce chemin de lumière qui nous fait plonger dans le grand bleu du ciel ? Les yeux en offrande et en prière qui escaladent l’invisible échelle installée devant nous. La « dame du rocher », comme le chantait Jean Humenry, pose son regard sur cette ivresse de luminosité qui balance nos âmes dans le vagabondage de l’Amour. Qui dira cet instant précieux qui fait palpiter nos corps et nous fait chavirer de félicité ? Regarder les nuées, c’est offrir un peu d’espérance et d’amour à cette humanité qui a soif de lumière. Qui verra la signature des anges sur l’horizon et sur la canopée des cumulus ?

Cette femme, bénie entre toute les femmes, raconte l’infinie patience des sources, la douce sérénité d’une feuille de chêne et la sagesse d’un scarabée cheminant dans la caillasse.

Chacun regarde, à sa manière, le ciel comme si les nuages devenaient des cantiques poussés par le souffle du vent…Celui de l’Esprit probablement.

Regarder vers la lumière, c’est déjà suspendre le temps. 

On appelle cela tout simplement l’éternité, mais sans le cierge de la majuscule.

                                                 © Laurent BAYART

                                                          13 juillet 2023

LIVRE / L’USAGE DU THE DE LUCIE AZEMA, COMME UN VOYAGE AU GRE DES THEIERES, DES VERRES ET DES SAMOVARS.

          Ce livre, somptueusement original, représente une découverte et un instant de grâce, voire de poésie, tel un voyage en Asie et en Perse pour venir y goutter cet Usage du thé à l’instar de celui du monde de Nicolas Bouvier. Lucie Azema se définit comme une voyageuse au long cours, ayant vécu au Liban, en Inde et en Iran. Outre, l’esthétique de cet ouvrage aux mille effluves avec ces photos sépia où des samovars, des théières et des tasses font de la chorégraphie dans des lieux improbables de la géographie, à l’instar de ce train en Ouzbékistan qui en constitue la couverture. L’autrice de rappeler que le thé est une boisson qui porte en elle une grande partie du récit de notre humanité. Plus loin, de rajouter : Le thé a permis de creuser des chemins de traverse entre les peuples : il porte en lui une grammaire commune à l’humanité.

Ouvrage qui fera même chavirer un aficionado du café dont je suis, c’est dire !  L’eau est l’élément premier du thé. C’est en effet à son contact que la feuille se déploie, qu’elle libère son arôme, son parfum, ses textures… Ivresse de ces pérégrinations en chemin de Compostelle où la coquille des Jacquets serait remplacée par une feuille de thé. Ce livre est un cheminement qui enrichit notre âme de découvertes et de rencontres, ainsi on apprend que : En persan, « voisin(e) » se dit hamsàyeh – ce qui signifie littéralement « celui ou celle qui partage la même ombre ». Dont acte.

Autre expression imagée et surprenante, venue de la langue persane pour exprimer l’idée que quelqu’un est un peu à l’ouest, à côté de la plaque, on dit de cette personne too bâgh nist, ce qui signifie littéralement qu’elle « n’est pas dans le jardin ». 

Voici un livre singulier et magique qui m’a totalement conquis, même si – a priori – ce n’était pas… « ma tasse de thé » !

                                                   © Laurent BAYART

  • L’usage du thé, une histoire sensible du bout du monde de Lucie Azema, Flammarion, 2022.