A Erik, alias Nemorin.
Tu as toujours été porté par les images, le monde t’apparaît dans l’œilleton de ton appareil photo. Ami, le temps passe et file, mais les fraternités et les connivences restent fixées à jamais dans le fil tendu et déroulé de ce film qui raconte – dans le fond – nos vies…Mémoires des vieilles fratries, quand le temps se prend à jouer de la bossa nova avec nos articulations. Nos combats nous ont épuisés, mais nous sommes encore débout, c’est tout ce qui compte, au final, non ? Ton jardin est un vaste labo où les couleurs vertes se posent sur la palette des fines pellicules de feuilles, de plantes et de fleurs. Les salades sont dotées d’oreilles pour écouter le bruissement de nos énergies fécondes. Shaman de la chambre noire renversée par la lumière et le soleil qui pose son prisme sur la girouette. Nous sommes des mêmes mondes, ami. Frère sans le sang mais avec l’hémoglobine de l’âme qui coagule sur nos existences et bonifie nos destinées.
Clic. La photo a posé son éternité dans nos yeux. L’amitié possède un temps de pose inimaginable. Et l’oiseau qui s’envole quand tu appuies sur le déclencheur nous rappelle que la vie est magique…Un ange passe.
Cigogne, hirondelle ou tourterelle ? Qui sait où vont se poser les oiseaux qui sortent des appareils photos ?
Peut-être sur le bras/branche du photographe ? Arbre généalogique et album qui garde précieusement tous les clichés.
Mémoire de nos éphémères éternités…
© Laurent BAYART
8 mai 2022