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BILLET D’HUMEUR / ACTE 12 « LE GRAND SELFIE DU MONDE ».

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Les temps sont à l’étalement des existences. Big Brother n’a vraiment aucun souci à se faire, nos contemporains participent à l’immense vidéo-surveillance qui observe le monde de ses yeux électroniques – à l’insu de leur total plein gré – Pire, ils participent allégrement à ce grand bêtisier qu’est devenue la communication, via ce qu’on appelle pudiquement les « réseaux sociaux ». On twitte, on followe, on tchatche. On fait part de ses humeurs et autres états d’âme au monde entier… Au final, on « s’auto-flique » en livrant les petites infos de nos vies en pâture…Pendant ce temps-là, la vieille voisine de palier d’en face, morte depuis quelques jours, se désagrège dans une odeur pestilentielle. Les rois du facebook avaient oublié de s’inquiéter de son absence et de lui dire tout simplement bonjour, et pourtant sa boite aux lettres (qui n’est pas électronique !) était bourrée de factures et de pubs…On se souvient (pour certains) de la série « Le Prisonnier », toujours suivi par une grande bulle scrutatrice…Déjà, à l’époque, la liberté tronquée étaient évoquée…

Aujourd’hui, dans les rues, marche une peuplade de zombis fixant le creux de leurs mains : ils sont absorbés par les messages qu’ils déchiffrent sur leurs mobiles…leur Ipad ou Iphone…Que sais-je ! Inutile de saluer les quidams que vous croisez, ils ne vous verront même pas…oups…

L’homme – Narcisse n’arrête plus de se mettre en scène avec la civilisation du selfie. Je me prends – moi-même -, au jeu du self-portrait…et ne vois plus la grande barbarie qui ne cesse de ronger le monde et de nous tailler le portrait. Le danger est campé derrière l’oiseau de proie du clic de la photo…

                                                                                                                    Laurent BAYART

GENEROSITE ET TALENT / LA COMEDIENNE CATHERINE JAVALOYES.

 

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Incroyable énergie déployée par ce petit bout de femme, passionnée par la dramaturgie et la littérature, qui sait judicieusement et magistralement mettre en scène et en voix les textes des auteurs contemporains. Comédienne, formée à l’art théâtral à l’école Jean Périmony, elle a joué dans plusieurs compagnies avant de fonder en 2003 sa propre troupe strasbourgeoise « le Talon Rouge ».

Une bonne demi-douzaine de spectacles a ainsi été créée dont les remarquables « Mon amour » et « Mad about the boy » de l’écrivain Emmanuel Adely. Prochainement, la compagnie annonce la création de « La campagne » de Martin Crimp, pièce qui sera présentée du 4 au 9 novembre au Taps Gare à Strasbourg.

Généreuse et dotée d’un sens instinctif de la mise en scène, j’ai eu la chance de former avec elle un duo impromptu lors de mes nombreuses lectures musicales dans les bibliothèques et médiathèques du Bas-Rhin. Un vrai bonheur et une charmante complicité.

Catherine Javaloyès fera étape à la bibliothèque de Mundolsheim le vendredi 10 octobre pour une nouvelle lecture musicale, accompagnée de jazz et du vernissage de l’exposition de sculptures de Sylviane Bernardini. Un rendez-vous, d’ores et déjà, à noter dans votre agenda !

CONTACTS / Compagnie Le Talon Rouge, 5 rue Charles Grad, 67000 Strasbourg, talonrouge@orange.fr

BILLET D’HUMEUR / ACTE 11 / L’ETE ITELE ET BFM.

En ces mois de juillet-août, outre la morosité ambiante économique et une rentrée qu’on nous annonce sous neuroleptiques, l’été (pourri, météorologiquement parlant) au niveau de l’actualité constitue du « pain béni » pour les médias, du non-stop pour BFM TV et sa consœur d’ITELE.
Pensez, d’abord avec l’Ukraine, l’histoire du Boeing « dégommé » par un missile sol-air des rebelles à priori, les incessants combats qui se passent dans ces contrées perdues… Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le virus Ebola, jusque-là estampillé africain, devient quasiment pandémique et surtout incontrôlable, se répandant comme une traînée de poudre noire sur la planète…Vite, à vos masques ! Et puis, il y a aussi le Proche-Orient et Gaza, l’incessant leitmotiv de ce conflit, où ça bombarde à vau l’eau, mitraille et gravats, corps ensanglantés. Purée, quel été !
Et voilà t’y pas que la barbarie en rajoute une couche avec ces massacres médiévaux et autres coupeurs de tête qui chassent les « infidèles » chrétiens (les Yazidis) en Irak. On se croirait revenus aux temps « héroïques » de l’obscurantisme, « Le vingt et unième siècle sera religieux ou ne sera pas » disait un Malraux clairvoyant…Mais, s’agit-il vraiment de religion ?
Pas gaie l’actu en ce moment. On ne parle même plus des carnages routiers estivaux sur la route des vacances…Plus le temps, surbookées les salles de rédaction !
Finalement, vivement la rentrée et les reportages édifiants, sinon récurrents, concernant le prix des fournitures scolaires et les enfants gnangnans, dans la cour des écoles, qui pleurnichent…On en rirait presque si les anxiolytiques ne nous avaient pas déjà flingué les zygomatiques.
                                                                                                                  Laurent BAYART

CARMEN ANDREI OU LA TRADUCTION COMME UNE NOUVELLE CREATION DU METTEUR EN SCENE DU LIVRE.

Encore étudiante à l’époque, j’avais rencontré Carmen Andréi dans les années quatre-vingt-dix alors que j’étais invité à Galati en Roumanie en tant qu’écrivain et éditeur de l’Ancrier. Déjà on sentait chez elle la passion de la littérature et cette envie de découvrir l’âme des mots et des textes.

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Le temps a passé, et diplômes et études studieuses plus loin, cette férue de culture française est aujourd’hui Docteur en philologie romane, Maître de conférences au Département de Langue et Littérature Françaises, faculté des Lettres, à l’Université « Dunarea de Jos » de Galati. De plus, elle enseigne aux étudiants en licence les cours magistraux de littérature française. Cette boulimique du travail, cette « décortiqueuse » de la syntaxe a participé à plus de 90 colloques, conférences et symposiums en Europe et dans le monde entier. Elle a collaboré à une dizaine d’ouvrages dont trois livres en solo.

Comme chacun sait, la traduction est une manière de nouvelle mise en scène d’une pièce qui fait ainsi l’objet d’une création, d’un nouveau regard. C’est le cas du livre traduit. Le traducteur est ainsi un créateur à part entière, la moindre trahison et la magie s’effrite. On ne répétera jamais le rôle essentiel du traducteur qui donne à l’auteur une nouvelle voix et lui permet ainsi d’être audible et découvert dans une autre langue. Sans son entremise, l’écrivain resterait un sédentaire collé aux limites-frontières de sa propre langue.

Carmen excelle dans cet exercice difficile et pointilleux. Ainsi, a-t-elle déjà traduit plusieurs ouvrages en roumain, dont ceux de l’écrivain et dramaturge contemporain Paul Emond. Petit focus et clin d’œil amical à cette amie surdouée qui habille les mots des écrivains d’autres mots (latins) pour les emmener, avec elle, voyager entre Danube et Carpates, dans les terres magiques de Roumanie…si chères à Paul Morand.

                                                                                                                     Laurent BAYART

Contact / carmen_andrei2001@yahoo.fr

LIVRE/ « NES POUR COURIR »…PIEDS NUS !

 

Rédigé comme un roman, au rythme nerveux de la course, l’ouvrage du journaliste et coureur d’ultra trail Christopher McDougall se révèle passionnant. En quatre cents pages, il raconte sa rencontre avec Caballo blanco, cet indien mexicain Tarahumaras qui défie, ainsi que toute sa tribu, les lois de la physique et de l’endurance. Reliefs époustouflants des Copper Canyons où les températures font suer le mercure du thermomètre ; personnages de polars et de westerns, univers à la Jack Kerouac où l’on côtoie les baroudeurs de l’aventure comme ce « Barefoot Ted », Vigil le coach ou Jenn, cette amazone du trail que rien n’arrête…sauf que, ces personnages existent et ne sont pas le fruit de l’imaginaire !

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Ainsi, sous une forme romanesque, l’auteur mène une enquête minutieuse et approfondie où l’on apprend une foule de choses sur les adeptes de la « course minimaliste (à pieds nus) et du sport en général. Par exemple ? Que courir avec des chaussures ne protègent pas les pieds, bien au contraire, ceux pratiquant la course pieds nus sont victimes de moins de blessures… (Les meilleures chaussures sont les pires) que les sacro-saints étirements ne servent à rien sinon à augmenter le risque d’une entorse ou de lésions…que le pied humain, d’après un éminent podologue, n’est pas fait pour courir mais pour nager…que nos panards aiment être maltraités car ils possèdent une faculté naturelle à s’adapter et à se protéger…

Bref, un livre instructif à l’adresse de tous ceux qui aiment courir ou qui pratiquent le sport d’endurance. En un haletant style narratif, cet ouvrage déborde d’humour comme lorsqu’il est décrit le grand champion olympique tchèque Emil Zatopek dont le style « abominable et spasmodique faisait le bonheur des journalistes sportifs » : On dirait un homme en lutte avec une pieuvre sur un tapis roulant.

                                                                                                                  Laurent BAYART

* Born to Run (Né pour courir) de Christopher McDougall, Editions Guérin Chamonix.

MARTIN ADAMIEC : LE PASSEUR DE MOTS

Cela fait plus d’une bonne trentaine d’années que Martin Adamiec arpente les scènes alsaciennes : comédien, récitant et metteur en voix et en espace de l’écriture contemporaine. Cet artiste pluriel, généreux, sillonne les médiathèques et autres bibliothèques depuis belle lurette.

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Dramaturge, j’ai souvenance des merveilleuses soirées théâtrales organisées dans la Grande Coupole de l’Observatoire de Strasbourg, dans les années quatre-vingt avec Jean-Jacques Mercier, au sein de la compagnie Articulations Théâtre, spécialisée alors dans la geste scientifique.

Comédien, écrivain et poète, il publie ces temps-ci « Chemins des vitalités », un joyeux et talentueux « recueil des silences, des murmures et des colères ». Textes, proses, chroniques, portraits, journal, récits, souvenirs, aphorismes, poésies. ..Plus de quatre cents pages dont on se délecte. Notre ami aime le compagnonnage des mots et s’en sert avec dextérité. Il raconte ses origines polonaises, ses longues pérégrinations ferroviaires qui titillent déjà son imaginaire (Je suis un quai de gare/ qui attend ses livraisons), la maladie de sa maman qui les rapproche, etc…Observateur lucide du monde, Martin nous confie, fort justement : Les hommes ne voient-ils pas qu’ils sont l’aliment du feu qui les dévore ? Ne sommes-nous pas, selon les vicissitudes de l’histoire, allumette, incendie et pompier à tour de rôle…

                                                                                                                        Laurent BAYART

* Chemins des vitalités (2004-2013) de Martin Adamiec. Contacts : martin.adamiec@orange.fr

BILLET D’HUMEUR / ACTE 10/ FAIRE LA PLANCHE AUX BELLES FILLES…

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* photo de Némorin (Erik Vacquier)

Le Tour de France reste magique et mythique. Il n’est qu’à apprécier l’incroyable engouement que suscite cette épreuve sportive auprès du public. Le lundi 14 juillet, nous étions « placés » sur les bas-côtés de la longue rampe de la Planche des Belles Filles dans l’attente des «forçats de la route ». Les heures à patienter nous ont permis de déguster des instants rares. Peuplade internationale de gens en goguette, comme dans les clichés. Zombis carnavalesques grimés pour une sacrée mascarade, population haute en couleurs et en passion. Familles entières avec les chaises pliantes, leurs tables et leurs bouteilles de rouge. Drapeaux de toutes les nations unies dans la souffrance de l’effort et incroyable cavalcade de cyclos sportifs qui sont venus « honorer » cette interminable pente en prélude des pros. Nous étions admiratifs devant ces athlètes dépareillés et anonymes qui s’enfonçaient dans la souffrance de la montée, le nez dans l’asphalte. J’ai souvent été abasourdi par ces sans-grades qui escaladaient cette Planche sur d’improbables bicyclettes, à l’image de ce monsieur obèse dont le ventre flasque et proéminent faisait un bruit de pudding en aquaplaning… et qui s’entêtait, vaille que vaille, à faire son ascension au rythme de l’escargot en zigzaguant…Chapeau bas, Monsieur !

 En effet, on en oublierait presque la course…Quand, tout d’un coup, l’hélico a annoncé deux coureurs échappés avec à leurs trousses une poignée de cyclistes…Puis, ce fut l’interminable procession de ces héros, les yeux hagards, arborant le masque des gladiateurs de la fatigue…

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Longtemps après, la route s’est ouverte à cette joyeuse ribambelle de gens. On se serait cru à une grande braderie. Tout le monde s’est mis à redescendre la pente en se remémorant la belle journée passée, les cyclos sportifs fusèrent avec les pros…Et dans le charivari de cette cohue, parfois un coureur en sens inverse s’obstinait à grimper à rebrousse poil….On avait oublié que la voiture-balai n’avait pas encore débarrassé la route de ces naufragés, attardés dans la sueur de leurs dossards collés au dos comme de la poisse…

                                                                                                                     Laurent BAYART

BILLET D’HUMEUR / ACTE 9 / ON PEUT BIEN REVER

La magie du football opère-t-elle ? On n’entend plus le désenchantement disgracieux des déshérités des favelas et de tous les laissés pour compte (bancaire). Le rectangle vert, comme jadis celui des anneaux olympiques, a pacifié les voix discordantes. Durant les jeux (du cirque), on ne doit pas entendre siffler les balles, et Les dalles de béton des stades ne pas se rider prématurément avec quelques fissures…

Durant ce laps de temps, la planète est devenue complètement foot. Le surmenage télévisuel guette nos contemporains. Celui qui se balade un soir de match de l’équipe nationale est suspecté de (des)patriotisme. Ben voyons.

Et chacun de sortir son maillot bleu et de rêver à une seconde étoile. Et un, et deux, et trois zéro… Vite, ressortir les vinyles « I Will Survive » de Gloria Gaynor ! Bon sang, cela ferait du bien à cette nation de dépressifs et de pessimistes qui n’arrête plus de bouffer des neuroleptiques ! Et avec un peu de chance, pariez (en ligne) sur une équipe « improbable » qui emporterait –pourquoi pas – le trophée Jules Rimet !

Banco pour vous. Vous pourriez chanter –les pieds nus sur votre canapé – : « We are the champion ! » et rêver ensuite d’une victoire française sur le Tour de France…Depuis 1985, ça fait un bail (Bernard Hinault), non ? On peut bien rêver. Et ça fait du bien !

                                                                                                                     Laurent BAYART

BILLET D’HUMEUR / ACTE 8 / UN SACRE FOOT-OIR !

L’épisode folklorique qui tourne autour de la (très) prochaine coupe du monde de football au Brésil commence à devenir lassant. Ces stades-chantiers qui n’en finissent plus de ne pas être…terminés et cette overdose de ballons en cuir que l’on va connaître durant le mois de juin. Brésil « terre d’avenir » écrivait Stefan Zweig…En attendant, ça sent le soufre et la révolte sur les terres de « l’ordre et du progrès » (devise du positivisme d’Auguste Comte sur le drapeau !). Et pourtant, Dieu (qui est Brésilien prétendait Lula) sait qu’ils adorent le foot sur les plages de Copacabana !

Aujourd’hui le football sent le vomi de l’argent. On ne cesse de nous seriner avec ces histoires de dopage (notamment dans le cyclisme) mais le plus grand scandale reste les matchs truqués dans les rencontres de championnat européen, et en particulier ceux concernant la saison 2013/2014. A priori, de gros soupçons pèsent sur 460 rencontres, rien que ça ! L’argent toujours l’argent avec les paris en ligne qui pointent leurs (lucratifs) museaux. Et je ne parle pas d’une coupe du monde programmée au Qatar (là-bas le gazon ressemble à du sable !) où il fait plus de cinquante degrés…Ben voyons, avec une température pareille, vaut mieux faire du water-polo avec son chameau ! (ou son dromadaire, je ne sais plus à quelle bosse me raccrocher…)

Et puis, quand on pense aux sommes d’argent « gastronomiques » investies au Paris (truqué ?) Saint-Germain, on se dit que ne gagner qu’un championnat national et une coupe de la Ligue, c’est être un chouia « petit joueur »…Non ?

Bon, allez, vivement le Tour de France !, et même si nos champions en chambre à air ingurgitent des vitamines, ce ne sont pas des ballerines en short qui dansent sur un pré rectangulaire, mais des gladiateurs de la route et d’incroyables athlètes qui forcent le respect en avalant de sacrés dénivelés, et ce durant tout un mois, loin des trous de taupe des poteaux de corner !

                                                                                                                   Laurent BAYART

BILLET D’HUMEUR / ACTE 7 / ODE A MON ARROSOIR

On le croyait définitivement relégué au rayonnage des ustensiles désuets, avec la montée en puissance des tuyaux TGV ou des arrosoirs automatisés, mais mon vieil outil de jardinage, mon archaïque arrosoir reste toujours à la page dans mon jardin.

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Grâce à mes tonneaux, ma piscine abandonnée à son eau saumâtre et ma cuve remplie à ras bord d’eau de pluie récupérée, dérobée aux plantureuses formes des nuages, voilà que je goutte (c’est le cas de le dire !) au bonheur de cette délicieuse lenteur qui consiste à remplir mon récipient à une oreille et à petite trompette d’éléphant. J’aime, de plus en plus, prendre mon temps. Donner à boire à mes salades, mes courgettes, mes tomates (au pied)…et consorts végétaux. Ce face à face avec la terre me remplit de joie. Jardinier, je cultive cette lenteur comme un espace de sage allégresse qui me permet de voir pousser mes légumes, de surprendre l’une ou l’autre limace poinçonner une laitue ou feuille de chêne.

Prendre son temps : le jardin est une belle manière de planter une écharde dans une roue qui tourne aujourd’hui (beaucoup) trop vite. Respirer et se sentir vivre au rythme des saisons. Observer un étourneau se poser sur la tête de ma bêche. Ecouter le vent chahuter dans les feuilles des cerisiers, noisetiers et pommiers.

Mon arrosoir m’emmène par son anse afin de me raconter les histoires secrètes de mon jardin. Celles que chuchotent les mille et une créatures qui en sont les locataires éclairés. Que plus personne n’entend, ni ne voit mais qui constituent des merveilles dans un monde désenchanté.

 * photo originale de Némorin (Erik Vacquier)

                                                                                                               Laurent BAYART